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BORIS — BOSNIE-HERZÉGOVINE
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création, 2 vol., Moscou, 1888 ; Kharkov, 1889 ; L’origine du monde.-essai apologétique, Kiev, 4891.
Vengerov, Dictionnaire critique et bibliographique des écrivains et des savants russes, Saint-Pétersbourg, 1897, t. v, p. 328-337 ; Ternovski, Essai historique sur l’état de l’académie tliéologique de Kazan après sa réorganisation, Kazan, 1892, p. 358-361 ; Boulacher, Le dixième anniversaire de la carrière littéraire et scientifique de l’archimandrite Boris, Kiev, 18 !)Û ; Lopoukhine, Encyclopédie théologique, Saint-Pétersbourg, 1901, t. ît, p. 967-971 ; Messager ecclésiastique (Tzerkovnyi Viestnik), 1892, n. 46 ; 1893, n. 50 ; 1899, n. 17 ; 1901, n. 7-8, 39, col. 1324-1327.
A. Palmieri.
- BORROMÉE Charles##
BORROMÉE Charles. Voir Charles Borromée.
- BOSNIE-HERZÉGOVINE##
BOSNIE-HERZÉGOVINE. La conférence de Berlin,
réunie en 1878, confia à la monarchie austro-hongroise
la mission d’occuper militairement les deux
provinces turques de la Bosnie-Herzégovine. Bonghi,
La crisi d’Orientée il congresso di Berlino, Milan, 1885,
p. 501 ; Bamberg, Geschichte der orientalischen Angelegenheit
im Zeitraume des Pariser und des Berliner
Friedens, Berlin, 1892, p. 608. L’article 25 du traité
réserve au sultan la souveraineté sur ces provinces.
L’Autriche les administre donc à titre provisoire, mais
pour une durée indéterminée. Bozidar Nikaschinovitsch,
Bosnien und die Herzegovina un ter der Veriualtung
der ôsterreisch-ungarischen Monarchie, Berlin, 1901,
p. 15-18. Selon le dernier recensement (1895), la Bosnie-Herzégovine
compte une population de 1568022 habitants,
répartis ainsi au point de vue religieux : orthodoxes
673861 ; mahométans 54-8818 ; catholiques 333 306 ;
juiꝟ. 8208 ; confessions diverses 3809. Lopoukine, Encyclopédie
théologique, Saint-Pétersbourg, 1901, col. 983.
La Bosnie-Herzégovine, faisant autrefois partie de l’empire
ottoman, est rangée au nombre des États dits
balkaniques. Elle est située entre le 42° 25’et le 45° 16’de latitude nord, et le 13° 24’et le 18° 45’de longitude
est. La Drina la sépare à l’est de la Serbie, l’Ouna
et la Save au nord de la Croatie ; au sud-est elle est
bornée par le sandjak de Novi-Bazar, au sud par le
Monténégro, à l’ouest par la Dalmatie. Sa superficie est
évaluée à 61 065 kilomètres carrés, y compris Novi-Bazar,
qui appartient au moins nominalement à la Turquie.
Voir la carte ci-jointe. La population de la Bosnie
est de race slave, et proprement serbe. Les Slaves pénétrèrent
en Bosnie au viie siècle et en chassèrent les
anciens habitants de race illyrienne. Le serbe est aujourd’hui
la langue commune des Bosniaques et des Herzégoviniens,
même des mahométans, chez lesquels il est
mélangé de beaucoup de mots turcs. La population augmente
rapidement. En dix ans elle s’est accrue de 200000
habitants, dans les proportions suivantes : catholiques
€7 518 ; orthodoxes 102611 ; mahométans 56108. L’accroissement
des catholiques est dû à un fort courant
d’émigration des contrées voisines, surtout de la Croatie.
Cette augmentation est encore plus frappante en 1903.
Les Serbes orthodoxes et les mahométans, qui n’ont pas
è se féliciter de la domination autrichienne, émigrent en
Serbie ou en Turquie, et laissent la place aux catholiques.
Voici les dernières données de ÏAlmanach de
Gotha, 1903, p. 614 : Mahométans 548 632 ; Serbes orthodoxes
673 216 ; catholiques 384942 ; juiꝟ. 8213 ; confessions
diverses 3859. Sax, Skizzen iïber die Bewohner
Bosniens, Mittheilungen der geographischen Gesellschaft,
Vienne, 1867, p. 93-187 ; Monnier, Die Bevôlkerung
Bosniens und derHerzegovina, ibid., 1886, p. 592657 ; Auerbach, Les races et les nationalités en Autriche-Hongrie,
Paris, 1898. — I. Le christianisme
dans la Bosnie-Herzégovine depuis son établissement
jusqu’au XXe siècle. IL L’état religieux actuel en Bosnie-Herzégovine.
I. Le christianisme en Bosnie-Herzégovine depuis son établissement jusqu’au xxe siècle. — 1° Les origines du christianisme bosniaque. — L’apparition du christianisme en Bosnie-Herzégovine date de l’époque romaine. Probablement, il y fut importé de la Dalmatie romaine, de Sirmium ou de Salone. Die katholische Kirche unserer Zeit und ihre Diener, Vienne, 1901, p. 645 ; Diehl, Nella Dahnazia romana, Spalato, 1900, p. 21-42 ; Farlati, lllyricum sacrum, t. vii, p. 454. Cette hypothèse est confirmée aujourd’hui par des découvertes archéologiques. A Zenica, à Varosluk, dans la vallée de la Lasva, on a trouvé les fondements d’anciennes basiliques chrétiennes. Diehl, L’histoire et les monuments en BosnieHerzégovine, dans la Bévue générale des sciences, 11" année, n. 6, p. 318 ; Kharusine, La Bosnie-Herzégovine, essai sur l’occupation autrichienne (en russe), Saint-Pétersbourg, 1901, p. 229 ; Nicodème Milach, La Dalmatie orthodoxe, essai historique (Pravoslavna Dalmatzija, istorijski pregled), Novi Sad (Neusatz), 1901, p. 4-14 ; Trulhelka et Patsch, Bomische Funde im Lachvatltale, Wissenschaftliche Mittheilungen ans Bosnien und der Hercegovina, Sérajevo, 1893, t. i, p. 273-302 ; t. iii, p. 227-247 ; Bessarione, 1™ série, 7e année, t. iii, p. 335. Mais la nouvelle religion n’y jeta pas de profondes racines. Elle y fut étouffée pour ainsi dire à son berceau. Les invasions des Visigoths, des Ostrogoths, des Huns et des Avars (ive -vi, ! siècle) en effacèrent jusqu’aux derniers vestiges. Finlay, A history of Greece, etc., Oxford, 1877, 1. 1, p. 322-324. Cependant dans les conciles provinciaux de Spalato (530-532), il est luit mention d’un évêque de Bistua, ville de Bosnie. Farlati, lllyricum sacrum, t. ii, p. 163, 172, note 85 ; Milacli, p. 27 ; Klaic, Geschichte Bosniens von den âltesten Zeiten bis z>um Verfalle des Kônigsreiches, Leipzig, 1885, p. 53-55. Un évêque de Duvno (Dumno) en Herzégovine est mentionné aussi dans un document de l’époque de saint Grégoire le Grand. Farlati, op. cit., t. IV, p. 170 ; Markovic, Gli Slavi ed i Papi, Zagabria (Agram), 1897, t. ii, p. 434-435. Dans la première moitié du vne siècle, l’empereur byzantin Héraclius (610-641), ne pouvant pas résister à la poussée des barbares, Krurribacher, Geschichte der byzantinischen Literatur, 2e édit., p. 949, abandonna la Bosnie-Herzégovine aux tribus serbes et croates et leur confia la mission de refouler les Avars de ses frontières. Urapeyron, L’empereur Héraclius et l’empire byzantin au VIIe siècle, Paris, 1862, p. 358-359. Ces provinces étant soumises à la juridiction du siège de Borne, Héraclius y appela des missionnaires latins pour les convertir au christianisme : àno<TTe ; Àa ; /.-A ôeizo’Po)u.ï-, ç àya^wv ïepel ;, xoci tk a-j-ràiv Trouva ; àp’/ie 7u’(7xoTEOv, y.ai èuî « rxo710v v.cà repecêuTÉpou ; xai Siaxovou ;, to’j ? 7pa)êocTO-j ; èêcx7miE. Porphyrogénète, P. G., t. cxiii, col. 284. Il y eut sans doute des conversions au sein de ces tribus, Tcheltzov, L’Eglise du royaume serbe, etc. (en russe), Saint-Pétersbourg, 1899, p. 1-2 ; mais ces conversions ne furent pas sincères, et les Serbo-Croates retombèrent dans l’idolâtrie. Kallau, Geschichte der Serben, trad. du hongrois, Budapest, 1878, t. i, p. 25. Basile I" (867-886) y rétablit la foi chrétienne. Il y envoya des missionnaires grecs qui baptisèrent les habitants et les soumirent à l’influence religieuse de Byzance. P. G., t. cix, col. 308 ; Bambaud, L’empire byzantin au Xe siècle, Paris, 1870, p. 453 ; Grôth, Les données de Constantin le Porphyrogénète sur les Serbes et les Croates (en russe), Saint-Pétersbourg, 1880.
La prédication de Cyrille et Méthode ne s’étendit pas jusqu’en Bosnie. Il y a néanmoins des raisons de croire que dès ses origines la nouvelle Église se trouvait incorporée au diocèse de Pannonie-et-Moravie. Kharousine, op. cit., p. 230. La suprématie byzantine s’y exerça surtout grâce à la liturgie slave et aux lettres cyrilliques. Les basileis eurent garde de ne pas froisser le sentiment national de ces tribus qu’ils avaient appelées dans leurs fiefs, et les résultats de leur habile diplomatie fut la prépondérance religieuse de Byzance sur les bords de
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