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BOUGEANT — BOULAY (DIT


été traduite en italien et en allemand et a eu de nombreuses éditions.

Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. i, col. 18731886 ; Michaud, Biographie universelle ; Zaccaria, Bibliotheca ritualis, t. ii, p. 146 ; Mémoires de Trévoux, juin 1744.

H. DUTOUQUET.

    1. BOUHOURS Dominiquejésuite français##


BOUHOURS Dominiquejésuite français, né à Paris le 15 mai 1628, mort le 27 mai 1702. Il n’avait que seize ans quand il passa des bancs du collège de Clermont au noviciat. Après avoir été successivement professeur de grammaire et de rhétorique à Paris, à Tours et à Rouen, il tut chargé d’achever l’éducation des enfants du duc de Longueville, et, plus tard, celle du marquis de Seignelay, fils du ministre Colbert. Malgré de continuelles douleurs de tête, il ne laissa pas que de composer de nombreux écrits, qui eurent grande vogue en son temps et lui assurèrent une des premières places parmi les humanistes et les critiques du xviie siècle. « L’esprit lui sort de tous les côtés, » disait de lui M me de Sévigné. Son œuvre appartient à la théologie par des ouvrages de piété et de polémique contre les jansénistes et Richard Simon. Voici la liste des principaux : Lettre à un Seigneur de la cour sur la Requeste présentée au Roy par les ecclésiastiques qui ont esté à Port-Royal pour répondre à celle que M. l’archevesque d’Ambrun a présentée contre eux à Sa Majesté, Paris, 1668 ; Lettre à Messieurs de Port-Royal, contre celle qu’ils ont écrite à M. l’archevesque d’Ambrun, pour justifier la Lettre sur la constance et le courage qu’on doit avoir pour la vérité, Paris, 1668 : la Lettre sur la constance… avait pour auteur G. Le Roy, abbé de Hautefontaine, dévoué au jansénisme ; Sentiment des jésuites louchant le péché philosophique. Première, seconde et troisième Lettre à un homme de la cour, Paris, 1690. La controverse qui donna lieu à ces lettres fut suscitée par une thèse soutenue à Dijon, en 1686, par le P. Musnicr, jésuite. Cette thèse, relevée avec fracas comme une « nouvelle hérésie des jésuites » par les jansénistes, plus spécialement par Antoine Arnauld, qui lança coup sur coup cinq « dénonciations du péché philosophique » , fut condamnée par le pape Alexandre VIII, dans le Saint-Office, le 24 août 1690, comme « scandaleuse, téméraire, offensant les oreilles pieuses, et erronée » . Le P. Rouhours avait cherché, non à la justifier, mais à l’expliquer. Sa seconde lettre, antérieure à la censure, est suivie d’une explication du P. Musnier lui-même sur le sens qu’il avait eu en vue. — Le Nouveau Testament de N.-S. J.-C, traduit en français selon la Vulgate, Paris, 1697. Cette traduction, faite en collaboration des P. Besnier et Mich. Le Tellier, fut critiquée par R. Simon en 4 lettres sous le titre de Difficultés proposées au R. P. Rouhours, sur sa traduction française des quatre Evangiles, Rotterdam, 1097. Le P. Bouhours répliqua par une Lettre à Monsieur Simon. Le P. Lallemanta adopté cette traduction dans ses Réflexions morales, Paris, 1713. — Pensées chrétiennes pour tous les jours du mois, Paris, 1609. Cet ouvrage a eu de très nombreuses éditions et a été traduit dans presque toutes les langues de l’Europe. — La vie de S. Ignace fondateur de la C ie de Jésus, Paris, 1679 ; La vie de S. François-Xavier de la C" de Jésus, Paris, 1682.

G. Doncieux, Un jésuite homme de lettres au xvii’siècle, Paris, 1886 ; Sommervogel, Bibliothèque de la G 1 " de Jésus, t. I, col. 1886-1920 ; Moreri ; Biogr. Univ. ; Kirchenlexikon, t. ii, col. 1153 ; Les illustres modernes, in-fol., Paris, 1788, t. ii, p. 3, avec portrait ; Reusch, Der Index, t. ii, p. 538, 670.

H. DUTOUQUET.

    1. BOUIX Marcel##


BOUIX Marcel, iésuite français, né à Bagnères-de-Bigorre (Hautes-Pyrénées) le 23 juin 1806, mort à Paris le 28 décembre 1889. Entré dans la Compagnie de Jésus le 13 septembre 1825, il enseigna quelque temps la grammaire et la rhétorique, puis consacra tout son temps à la composition de ses ouvrages. Vulgariser les œuvres

des maîtres en spiritualité fut la lâche utile qu’il se proposa. Il s’occupa surtout de traduclions qu’il enrichit parfois d’introductions, de commentaires et de notes historiques. Parmi les plus répandues, je citerai : La vie et les œuvres de S’e Thérèse, Paris, 1852 ; Les œuvres spirituelles de S. Pierre d’Alcantara, Lyon, 1862 ; Les méditations du P. Louis du Pont, Paris, 1862 ; Les Elévations du P. V. Cara/fa ; les Lettres de S. Ignace de Loyola, Paris, 1870 ; La vie du P. Ballhazar Alvarez, par le P. L. du Pont, Paris, 1873 ; les Noms divins du P. Lessius, Paris, 1882. En outre, il réédita certains ouvrages, tels que le Traité de l’amour de Dieu de S. François de Sales, Paris, 1864 ; Les œuvres spirituelles de S. François de Borgia, Paris, 1869 ; celles du P. de Laveyne, O. S. B., Nevers, 1871 ; les Exercices des principales vertus du christianisme par le P. deGallifet, Paris, 1872 ; Memoriale B. P. Fabri, Paris, 1873 ; La vie de la B. Marie de l’Incarnation, Paris, 1873 ; La vie de la Vénérable mère Isabelle des Anges, Limoges, 1877 ; Les œuvres spirituelles du P. J.-J. Surin, Paris, 1879. Quelques monographies, et un ouvrage : S. Joseph d’après les saints et les maîtres de la vie spirituelle, Paris, 1863, forment sa part de contribution personnelle. Si l’on a pu reprocher aux traductions du P. Bouix, élégantes et faciles, de ne pas présenter toujours la fidélité minutieuse que demande la critique de nos jours, on ne saurait contester qu’il n’ait beaucoup contribué à faire lire et goûter davantage les chefsd’œuvre de l’ascétisme et de la mystique catholique. Sommervogel, Bibliothèque de la C" de Jésus, t. i, col. 1322.

H. DUTOUQUET.

    1. BOUJU de Beaulicu##


BOUJU de Beaulicu, théologien français du xvie siècle, s’appliqua à défendre les droits de l’Eglise contre les prétentions du pouvoir civil. Il réfuta, dans ce but, le fameux livre de Richer sur la puissance ecclésiastique et politique, ainsi qu’un autre ouvrage, fait dans le même esprit, Commentaire de l’autorité de quelque concile général que ce soit. Cette double réfutation est intitulée : Deux avis, in-4°, Paris, 1613. Pour compléter son œuvre, l’auteur publia peu après : Défense de la hiérarchie, de l’Eglise et du pape, contre les faussetés de Simon Vigor, in-8°, Paris, 1615, 1620.

Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 18C8, t. i, p. 327 ; Hurter, Nomenctator literarius, Inspruck, 1892, t. i, p. 356.

C. Toussaint.

    1. BOULAY (César-Égasse du)##


BOULAY (César-Égasse du), historien, né à Saint-Eliev (Mayenne), au commencement du xvi c siècle, mort à Paris en 1678. Il lut successivement prolesseur d’humanités au collège de Navarre, puis à l’université de Paris « procureur de la nation de Erance » . (Les membres des universités étaient répartis en « nations » : Paris en comptait quatre : France, Picardie, Normandie, Angleterre ; au XVe siècle, l’on en ajouta une cinquième, Allemagne.) Il fut ensuite recteur de l’université et enfin greffier. On lui a attribué la rédaction des Statuts de la nation de France, 1661.

Très mêlé à la vie de l’université, disposant de tous les documents, il a écrit Historia universitatis Pariensis, 6 in-fol., Paris, 1665-1673. C’est une compilation précieuse. Crevier en a publié un abrégé : Histoire de l’université de Paris, 7 in-12, Paris, 1761. Du Boulay fait remonter à Charlemagne l’origine de l’université et va jusqu’à la fin du xvr siècle. La faculté de théologie ayant censuré les trois premiers volumes, le 23 août 1667, l’auteur se défendit par les Nolæ ad censurant éditant nomine facultatis Parisiensis theolugise in opus quod inscribitur : Historia universitatis Parisiensis, in-i°, Paris, 1667. A côté de cet ouvrage fondamental, on a de du Boulay, et ayant trait au même sujet : 1° De patronis quatuor nationum universitatis Parisiensis, in-8°, Paris, 1602 ; 2° Carlomagnolia, seu ferix conceplivx Caroli Magni in scliolis academix