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BULGARIE

synodaux, qu’ils doivent bientôt éditer de concert dans le Codex diplomaticus achridenus définitif. Les patriarches dont le nom est souligné sont montés deux fois sur le siège d’Ochrida :

11. Damien, 945-972.
12. Germain.
13. Philippe.
14. David, 1016.
15. Jean, 1019-1025.
16. Léon, 1025-1056.
17. Théodule, 1056-1065.
18. Jean Lambénos, 1005-1008.
19. Jean, 1075.
10. Théophylacte, 1078-1092.
11. Léon.
12. Michel Maxime.
13. Eustathe, 1134.
14. Jean Comnène, 1143-1157.
15. Constantin, ?-1166.
16. X., entre 1180 et 1183.
17. Jean Camateros, 1213.
18. Démétrios Chomatiamos, 1220, 1234.
19. Joannice.
20. Serge, entre 1218 et 1241.
21. Constantin Cabasilas, 1250-1261.
22. Héphaistos, xii- siècle-xiiie siècle.
23. Jacques.
24. Adrien.
25. Gennadios, avant 1289.
26. Macaire, 1294-1299.
27. Grégoire, 1316.
28. Anthime Métochite, entre 1328 et 1355.
29. Nicolas, 1347.
30. Grégoire, 1348-1378.
31. Matthieu, 1408, 1410.
32. Nicodème, 1452,
33. Dorothée, 1450-1406.
34. Marc Xylocaravis, 1406
35. Nicolas.
36. Zacharie.
37. Prochore, 1523-1549.
38. Syméon, 1549.
39. Nicanor, ?-1557.
40. Païsios, 1565-1506.
41. Sophrone, 1567-1572.
42. X., élu septembre 1574.
43. Gabriel, 1586.
44. Théodule, 1588,
45. Joachim, avant 1593.

46. Gabriel, vers 1593.
47. Baarlamos, ✝ 28 mai 1598.
48. Nectaire, 1604.
49. Porphyre.
50. Athanase, 1606.
51. Nectaire, 1616-1622.
52. Métrophane, 1623.
53. David, 1624.
54. Joasaph, 1628.
55. Abraham, 1629-1634.
56. Mélèce, 1637-1644.
57. Chariton, 1644-1646.
58. Daniel, 1650.
59. Athanase, février-décembre 1653.
60. Gabriel.
61. Denys, avant 1665.
62. Arsène, avant 1668.
63. Ignace, mars 1660.
64. Zosimas, 1663-1670.
65. Panarétos, 1671.
66. Nectaire, 1673.
67. Grégoire.
68. Théophane, ?-septembre 1676.
69. Mélèce, 1676-1679.
70. Parthénios, 1679-1683.
71. Grégoire, 1683-8 mai 1688.
72. Germain, 8 mai 1688-8 août 1691.
73. Grégoire, août 1691-aoùt 1693.
74. Ignace, août 1693-juillet 1695.
75. Zosimas, juillet 1695-juin 1699.
76. Raphaël, juin 1699-1703.
77. Ignace, août 1703.
78. Denys, 1706-1707.
79. Méthode, 28 mai-Il juin 1708.
80. Zosimas, 1708-1709.
81. Denys, 1709-1714.
82. Philothée, 1714-juillet 1718.
83. Joasaph, février 1718-octobre 1745.
84. Joseph, janvier 1746-1752.
85. Denys, 1752-1757.
86. Méthode, 1757-1759.
87. Cyrille, 1759-1762.
88. Jérémie, 1763.
89. Ananias, mai 1763.
90. Arsène, 1764 ?-16 janvier 1767.

Les titulaires d’Ochrida portaient tantôt le titre d’archevêque, et tantôt celui de patriarche ; du moins, on rencontre les deux indifféremment dans les signatures, bien que le second soit d’un usage plus fréquent que le premier. H. Gelzer, op. cit., p. 176, 183. Le titre complet parait être celui-ci : « X., patriarche ou archevêque par la miséricorde de Dieu deJustiniana prima d’Ochrida et de toute la Bulgarie, de la Dacie méditerranéenne et ripuaire, de la Prévalitane, de la Dardanie, de la Mysie supérieure. » Ou bien : « X., patriarche ou archevêque de Justiniana prima d’Ochrida et de toute la Bulgarie, de la Serbie, de l’Albanie, de la deuxième Macédoine, du Pont occidental, etc. » Ces titulaires d’Ochrida attribuaient faussement l’érection de leur prélendue chaire apostolique à saint Clément, qui n’a jamais été apôtre, pas plus qu’il n’a fondé ce siège, afin de s’égaler aux quatre patriarches d’Orientetde marcher de pairaveceux. Il est vrai que jadis Byzance avait agi de même, lorsqu’elle avait reconnu pour son premier pasteur Stachys, disciple de saint André le Protoclyteou le premier apôtre appelé par Notre-Seigneur, prérogative qui lui donnait évidemment le droit de passer avant le siège de la Vieille Rome, Jbndé seulement par saint Pierre. L’élection du patriarche était faite par le saint-synode, qui se composait des métropolites et des évêques, tandis que l’élément laïque ne prenait part qu’aux acclamations. Trois candidats étaient toujours proposés, ainsi que semble le comporter la coutume de l’Eglise orthodoxe, mais des engagements étaient pris d’avance et c’était d’ordinaire le premier de la liste qui se voyait élu. A une ou deux exceptions près, l’élection a toujours eu lieu dans l’église patriarcale d’Ochrida, de même que celle des métropolites et des évêques, ce qui laisserait supposer que c’était là le lieu de réunion ordinaire pour le saint-synode. Le patriarche exerçait habituellement la présidence du saint-synode, à moins qu’il ne s’agit de pourvoir à son remplacement ; dans ce cas, c’était quelque ancien patriarche ou le protothrône qui avait droit à la préséance.

En dehors des sources déjà citées pour établir la liste des titulaires d"Ochrida, il convient dajouter, pour Héphaistos, xiixui’siècle, le Philologus, Zeitschrift fur das klassiche Alterthum, 5— vol. du supplément, Gœttingue, 1885, p. 209, 221-224 ; pour deux ou trois autres patriarches, H. Gelzer, Byzantinische Inschriften ans Westmakedonien, dans les Mitteilungen des kais. deutschen archseologischen Instituts in Alhen, 1902, t. XXVII, p. 431-444 ; pour Jean Camateros, une pièce publiée par Pavlov dans les VyzantiskijVremennik de Saint-Pétersbourg, 1897, t. IV, p. 160-166 ; pour Dorothée, 1455-1466, et Marc Xylocaravis, 1466, le Starine d’Agram, 1880, t. xii, p. 253 sq., la Byzantinische Zeitschrift, 1904, p. 199 sq., et la Revue de l’Orient chrétien, 1903, t. viii, p. 144-149 ; pour Prochore, —j— 1549, Syméon 1549, et Baarlamos, 1598, le Bulletin de l’Institut archéologique russe à Constantinople, 1899, t. iv, fasc. 3, p. 139-140 ; pour d’autres prélats du moyen âge, le précieux travail de P. Milioukof, Antiquités chrétiennes de la Macédoine occidentale (en russe), dans la même revue, 1899, t. IV, fasc. 1, p. 24-149 ; pour Prochore, Drinof, dans la Périoditchesko Spisanié (bulgare), Sofia, 1882, fasc. 3, On pourra consulter aussi Palmof, Nouvelles dates pour l’histoire de l’archevêché d’Ochrida aux xvi’, .xvw et xviir siècles (en russe), dans les Slavjanskoije Obozrênije, 1894, et l’étude bulgare de Balaschef, Les éditions, les transcriptions et l’importance du codex de l’archevêché d’Ochrida pour son histoire, dans la Périoditcheskio Spisanié, Sofia, 1898, t. xi, fasc. 55, 56, p. 183-222.

IX. L’Église bulgare sous la domination phanariote, 1767-1860. —

Dès qu’ils eurent obtenu la victoire définitive, les évêques phanariotes s’empressèrent de substituer dans la liturgie et dans l’enseignement la langue grecque à la langue slave. Dans les écoles ecclésiastiques, où l’on imposait l’étude du grec ancien, dans les écoles laïques des grands centres, où l’on expliquait Homère et Platon, dans l’entourage des métropolites comme dans celui des higoumènes et des prêtres instruits, tous les Bulgares de la classe commerçante et bourgeoise s’hellénisaient à l’envi. Il était passé de mode de rédiger la correspondance en grec ou tout au moins de se servir de l’alphabet grec pour transcrire le bulgare. Les premiers maîtres de la philologie slave, comme Dobrowsky, 1814, et Kopitar, 1815, confessaient n’avoir aucune idée de la langue bulgare et n’en avoir entendu que vaguement parler. Quand Schafarik publiait à Bude, en 1826, son Histoire des littératures slaves, il n’avait pu se procurer un seul livre bulgare et, en 1845, le voyageur russe Grigorovitch ne trouvait encore dans la ville (i’Ochrida aucun habitant qui sut lire l’alphabet slave. Il semblait que la nationalité bulgare n’existât plus ; les savants européens ne voyaient dans les pays situés entre le Danube et la mer Egée que des Hellènes ou des Ottomans. Seul, le clergé bulgare proprement dit, bien qu’il fût plongé dans la plus grossière ignorance et qu’il sût parfois à peine lire et écrire, restait fidèle à l’alphabet slavon. Les évêques avaient beau mettre une sorte de rage pieuse à détruire les monuments anciens de l’ancienne littérature bulgare, ils avaient beau brûler les manuscrits ou les jeter à la mer, il se conservait toujours, de ci ou de là, quelque vieux codex slavon, quelque vieux livre liturgique imprimé à Venise, en Serbie ou en Valachie. Peu à peu, l’Histoire slave-bul-