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BULGARIE

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de l’armée russe occupant le territoire, un certain nombre de familles bulgares passèrent le Danube et fondèrent le village de Cioplea, près de Bucarest, où leur évêque passionniste les suivit et succomba au fléau. Ses successeurs y demeurèrent jusqu’en 1847. A ce moment, l’évêque latin réussit à se procurer à Bucarest, dont l’entrée lui avait été formellement interdite par le métropolite orthodoxe, une demeure spacieuse, qui lui servit de résidence ainsi qu’à ses successeurs. Le nouvel état de la mission ne fut pas modifié jusqu’en 1864, où un décret de la Propagande chargeait les passionnistes de prendre en Valachie la place des missionnaires franciscains, qui se retirèrent progressivement. En 1873, Mif Paoli érigeait dans sa demeure épiscopale de Bucarest un petit séminaire diocésain et, deux ans après, il établissait un grand sémina ; re à Cioplea. Malheureusement, les passionnistes, auxquels en incombait la direction, en firent moins un grand séminaire qu’un noviciat de passionnistes, destiné à fournir des religieux à leurs maisons de Valachie et de Bulgarie. La situation demeura plus ou moins tendue jusqu’en 1888, où Ma r Palma, lui-même un ancien passionniste, dégagea tous les prêtres sortis de Cioplea de leurs obligations envers les passionnistes et créa un séminaire exclusivement diocésain. La conséquence toute naturelle de cette grave résolution l’ut d’enlever en principe la mission aux passionnistes pour la confier au clergé séculier ; mais ceci n’intéresse déjà plus le diocèse de Nicopolis. En 1883, en effet, la Valachie avait été séparée de la Bulgarie par le saintsiège et soumise à l’archevêché de Bucarest, créé par la même occasion. Dès lors, l’évêque de Nicopolis, cessant d’être administrateur apostolique de la Valachie, choisit Boustchouk pour sa résidence, où il demeure encore.

2° Le diocèse de Nicopolis relève directement du saintsiège ; il a pour évêque Ma r Henri Doulcet, passionniste français, nommé’e 7 février 1895 et qui s’est adjoint comme auxiliaire Ma r Jacques Boissant, séculier français, nommé le 15 septembre 1901 avec le titre d’Usala. Les catholiques sont près de 12 000 sur 1 500 000 habitants. Il y a quinze stations résidentielles, qui seront indiquées tout à l’heure, et une non résidentielle à Brégare près de Plevna. Le diocèse possède deux prêtres séculiers et vingt-trois réguliers, dont vingt passionnistes et trois assomptionnistes. Les passionnistes, qui ont vingt prêtres et neuf frères convers, dirigent toutes les paroisses, à l’exception de deux. Les assomptionnistes, établis à Varna depuis 1897, sont au nombre de sept, dont trois prêtres et quatre frères de chœur ; ils ont une école qui compte soixante-dix élèves, et se transformera bientôt en établissement d’enseignement secondaire, avec autorisation de donner des grades pour la Bulgarie. Les frères des écoles chrétiennes, d’origine allemande, tenaient jusqu’ici l’école primaire de Boustchouk, qui avait quatre-vingts élèves ; ils viennent de la cédera des professeurs laïques et de quitter le diocèse, septembre 1903. Les sœurs de Sion, quinze religieuses, s’occupent du pensionnat et de l’externat de Boustchouk, qui ont ensemble cent soixante élèves ; elles ont succédé dans cette charge aux oblates de l’Assomption. Celles-ci, établies à Varna depuis 1897, sont au nombre de quinze et viennent d’ouvrir un grand pensionnat, qui compte déjà cent quarante internes ou externes. Quatre sœurs dominicaines de Cette se sont établies, en août 1903, à Sistof et ont l’intention de se consacrer au soulagement des malades dans les environs. En dehors des écoles de Boustchouk et de Varna, les autres centres catholiques ont l’école officielle du gouvernement, où le curé se renil pour faire le catéchisme ; les instituteurs sont d’habitude catholiques. Ce diocèse ne possède pas encore de séminaire, mais Ma r Doulcet compte ouvrir un grand séminaire dans le courant de l’année 1904.

3° Le vicariat apostolique de Sofia et Philippopoli comprend l’ancienne province connue sous le nom de Mésie supérieure, ainsi qu’une partie de la Thrace, qui s’étend jusqu’au territoire d’Andrinople exclusivement. Comme le diocèse de Nicopolis, ce vicariat fut d’abord confié aux franciscains de la province bosniaque, qui avaient converti les villages pauliciens des environs de Philippopoli au xviie siècle. En 1610, le saint-siège rétablit la hiérarchie catholique, interrompue depuis des siècles, en érigeant l’évèché de Sofia. Il en fut ainsi jusqu’en 1643, où ce siège fut transformé en archevêché. Au xviiie siècle, le siège redevint vacant par suite des persécutions des Turcs ; les catholiques survivants furent contraints avec leur clergé de prendre en grand nombre le chemin de l’exil. En 1835, on recouvra une paix relative et Rome en profita pour confier la direction régulière de ces pauliciens convertis aux rédemptoristes, qui avaient à leur tête un préfet ou vicaire apostolique, mais sans la consécration épiscopale. Les rédemptoristes furent remplacés en 1841 par les irères mineurs capucins. Le premier vicaire apostolique fut le P. André Canova, qui devint en 1848 évêque titulaire de Buspe ; il mourut en 1866. Son successeur, M’J r Beynaudi, sacré en 1868, avec le titre d’Égées, devint vicaire apostolique de Sofia et Philippopoli et obtint, en 1880, un coadjuteur avec future succession dans la personne de Ma 1 " Menini, religieux du même ordre. Celui-ci succédait, en 1885, à Ma’Reynaudi avec le titre d’archevêque de Gangres ; il dirige toujours ce vicariat.

Depuis 1890, un changement est survenu dans l’organisation du séminaire de ce vicariat, qui enlèvera, à brève échéance, cette mission aux Pères capucins italiens et autrichiens. A la suite des troubles politiques d’Italie, on résolut de créer un institut oriental pour le recrutement des missionnaires capucins en Orient. Dans ce but, Ma>' Menini ouvrait en 1882 une petite école séraphique à Philippopoli, tandis qu’une autre était créée à San-Stéfano près de Constantinople. Le noviciat se faisait à Boudja près de Smyrne ; après quoi, les jeunes religieux allaient étudier pendant deux ans la philosophie à San-Stéfano et retournaient à Philippopoli, puis à Sofia, pour se livrer pendant quatre ans aux études théologiques. Comme la Bulgarie semblait par trop favorisée dans ce partage des cours, on résolut, en 1890, de transférer le noviciat à San-Stéfano, et de centraliser à Boudja les études de philosophie et de théologie. La Bulgarie ne gardait plus que l’école séraphique préparatoire. Ma>' Menini ne put se résoudre à cette combinaison ; il se sépara de l’institut, garda ses Bulgares et, sur les conseils de Léon XIII, son école devint un séminaire pour la formation d’un clergé indigène bulgare, qui prendra peu à peu la place des Pères capucins, à mesure que les paroisses deviendront vacantes. Voir le P. Ililaire de Barenton, La France catholique en Orient, in-8°, Paris, 1902, p. 260-263. Le petit séminaire de Philippopoli compte aujourd’hui vingt élèves, le grand séminaire de Sofia pour les études philosophiques et théologiques six seulement. Le vicariat apostolique de Solia-Philippopoli compte treize prêtres séculiers, quatorze capucins, vingt-six assomptionnistes, prêtres ou frères de chœur, un résurrectionniste et onze frères des écoles chrétiennes. Les capucins sont à peu près tous employés au ministère paroissial, le résurrectionnistedirige la paroisse de Stara-Zagora et les frères des écoles chrétiennes, le pensionnat et l’externat de Sofia qui ont deuxeentsix (lèves. Quant aux Pères assomptionnistes, ils ont quatre résidences, dont deux à Philippopoli, une à Yamboli et une autre à Sliven. A Philippopoli, dix-sept Pères et frères de chœur dirigent depuis 1884 le collège Saint-Augustin, le seul collège catholique de toute la Bulgarie, lequel compte de quatre-vingt-quinze à cent élèves ; quatre autres sont à l’école paroissiale de Saint-André, qui a (U’ux cent cinq élèves. A Yamboli, il y a trois religieux de la même congrégation, qui s’occupent des catholiques latins et slaves ; enfin, une