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BULGARIE

BULGARIS

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mission vient d’être établie à Sliven, à la fin de 1903, avec deux Pères pour les Bulgares-Un iates, qui comptent déjà soixante-dix familles. Les sœurs françaises de Saint-Joseph de l’Apparition sont au nombre de cinquante-deux et possèdent six maisons, dont trois à Sofia, deux à Philippopoli et une à Bourgas. A Sofia, quinze sœurs s’occupent d’un vaste pensionnat, fondé en 1880, et qui comprend en même temps des internes, des externes et des orphelines, en tout trois cent vingt enfants ; deux autres ont une école de trente élèves et gardent l’église paroissiale ; dix autres tiennent l’hôpital Clémentine, qui comprend cinquante lits, et vont en outre visiter les malades à domicile. A Philippopoli, le pensionnat, depuis 1899, occupe onze sœurs et compte cent élèves ; l’école Saint-Joseph, qui remonte à 1860, a cinq sœurs et deux cent vingt élèves. A Bourgas, pensionnat et externat depuis 1891 avec neuf sœurs et une centaine d’élèves. Sept sœurs autrichiennes de Saint-Vincent-de-Paul (d’Agram) dirigent l’hôpital de Philippopoli et vingt-cinq sœurs bulgares, tertiaires de Saint-François, s’occupent d’un orphelinat et de travaux dç-s champs. Les oblates de l’Assomption, au nombre de sept, ont une école primaire de cinquante élèves et un dispensaire à Yamboli. Il y a également, en dehors de ces établissements, des écoles primaires pour les garçons et pour les filles dans les diverses paroisses du vicariat. POPULATION CATHOLIQUE LATINE DE BULGARIE

DIOCÈSE

DE NICOPOI.IS

VICARIAT APOSTOLIQUE

DE SOFIA-PHIL1PPOPOLI.

Paroisses et résidences.

Catholiques.

Paroisses et résidences.

Catholiques.

Roustchouk….

Assenovo

Bardarski-Ghéran.

Dragomirovo.

Sistoi

Viddin

1300

800

700

2 000

1000

1350

225

1000

1400

100

100

1000

250

300

50

Philippopoli….

Baltadji

Daoudjova….

Hambarlié….

Kalachié

Komatiévo….

Sofia

Stara-Zagora…

3000 20

2 700 100 535 534 430

1030

2 500 100 150 716

2 500 84 39

Total : 15

11 775

Total : 15

14 438

Sur les bogomiles, voir Raczki, Starine (Mémoires de l’académie slave d’Agram), t. VI, viii, ix ; L. Léger, L’hérésie des bogomiles en Bosnie et en Bulgarie au moyen âge, dans la Revue des questions historiques, 1870, t. viii, p. 479-517 ; C. Jirecek, Geschichte der Bulgaren, Prague, 187(1, p. 155, 174, 208, 212, 241, 464 sq., 578 ; Karapet Ter-Mkrttschian, Die Paulikianer im byzaninischen Kaiserreiche und verwandte ketzerische Erscheinungen in Arménien, Leipzig, 1893, passim ; Eus. Fermendzin, Acta Bulgarix ecclesiastica ab anno 1565 usque ad annutn 1199, Zagreb, 1887 ; E. Tachella, Les anciens pauliciens et les modernes bulgares catholiques de la Philippopolitaine (en bulgare), dans le Sbornik ou Recueil du ministère bulgare de l’instruction publique, Sofia, 1894, t. xi, p. 103-134, et, en traduction française, dans Le Muséon, 1897, t. XVI, p. 68-90 ; M Mennini, Relazione… sullo statu del suo apostolico vicariato nel 1890-91, in-8° Milan, 1891, extrait des Annali francescani ; ce rapport, qui nous renseigne fort bien sur le vicariat apostolique de Sofia-Philippopoli, a été traduit en français par L. Dupuy-Péyou dans La Bulgarie aux Bulgares, in-8°, 1895, p. 278-324 ; De l’ancienne liturgie dans la Bulgarie du Nord, dans les Études préparatoires au pèlerinage eucharistique… en avril et mai 1893, in-12, Paris, 1893, p. 180-184. Voir aussi Missiones catholicx, Rome, 1898, p. 117-119, 134-136, et pour le clergé du diocèse de Nicopolis, Kirchlicher Anzeiger fur die

rômisch-katholisehe Pfarrei in Rustchuck, in-8°, Bucarest, 1899, sorte de semaine religieuse qui n’a paru qu’une fois. Les dernières statistiques m’ont été fournies obligeamment par les autorités diocésaines. S. VaILHÉ.


1. BULGARIS Eugène. — I. Biographie. II. Œuvres théologiques.

I. Biographie.

Le plus savant des théologiens grecs du XVIIIe siècle naquit à Corfou en 1716, du mariage de Pierre Bulgaris avec Jeannette Paramythiotis. Sa famille était originaire de Zante, et c’est pour cela que les Zantiotes disputent à Corfou la gloire de lui avoir donné naissance. Idroménos, ’II Ttarplç E-jy£v ; o-j tovj BouXyàpc (u ;, Parnassôs, 1881, t. v, p. 209-216. Si nous voulons en croire Démétrakopoulos, Eugène Bulgaris lui-même affirmait qu’il avait vu le jour à Corfou.’Op6ôSoEoç’EXXâç, Leipzig, 1872, p. 189. Aux fonts baptismaux, il reçut le nom d’Eleuthérios, en souvenir de la délivrance miraculeuse de sa ville natale, menacée par les Turcs et sauvée par l’intercession de saint Spiridion.

Dès son enlance, il révéla les plus heureuses aptitudes pour la vie intellectuelle. Ses études primaires achevées à Corfou, il se rendit à Arta en Épire, où il eut comme professeur de belles-lettres le savant Athanase de Candie. Après un court séjour en cette ville, il partit pour Janina, et fréquenta les cours de Méthodios Anthrakitis qui s’efforçait d’initier ses élèves au mouvement philosophique de l’Occident. C’est dans cette même ville qu’il fut ordonné diacre, et suivant les habitudes de l’Église orthodoxe, il changea son nom d’Eleuthérios en celui d’Eugène. Voulismas, ’ETttaToXtp.iata ar { [j.ecWiç JT£pi E-Jyevt’ou xo> BouXyipEcoç, ’ExxXvi’itaiTTcy.Yi’AXr, 6etcr, t. iii, p. 205-207. Ses parents, qui s’étaient d’abord opposés à sa vocation ecclésiastique, réussirent par leur influence à le faire nommer curé de Zante. Ils se flattaient ainsi de le garder auprès d’eux. Mais le jeune Bulgaris n’entra gas dans leurs vues : il quitta Zante de nouveau, et refusa même l’ordination sacerdotale.

De retour à Janina, où la renommée de son savoir s’était accrue, il reçut l’offre avantageuse de parachever ses études en Italie, aux frais de quelques riches commerçants grecs qui s’intéressaient à lui. Grâce à la générosité de ces compatriotes éclairés, il se rendit à Padoue, et y fréquenta les cours de l’université, en y apprenant en peu de temps l’italien, le français, le latin et l’hébreu. Il fit aussi de rapides progrès dans les sciences philosophiques et théologiques.

L’enthousiasme que suscitèrent à Venise ses sermons, prêches dans l’église grecque de Saint-Georges, poussa les deux frères Maroutzi, riches négociants de Janina, à lui proposer la direction d’un collège qu’ils voulaient fonder dans leur ville natale. Veloudis, ’II êv Bevsxta ! XXï)vcxï) omomitx, 2e édit., Venise, 1893, p. 127. Ces propositions furent acceptées, Bulgaris partit pour Janina (1742), où bientôt de nombreux élèves se pressèrent autour de sa chaire pour suivre ses cours de grec, de philosophie et d’astronomie. Ses succès éveillèrent contre lui la jalousie d’un de ses confrères, le mathématicien Basile Balanos, archiprètre de l’église de Janina et directeur du gymnase de Djioumadans la même ville. Pour se soustraire aux calomnies et aux accusations qu’on répandait contre son enseignement, il se démit de ses fonctions (1750) et se rendit aux invitations réitérées de quelques riches négociants de Kazana en Macédoine, qui lui proposaient d’instruire leurs enfants. Dans cette ville aussi bien qu’à Janina il ne cessa d’expliquer l’Evangile aux fidèles ; ses prédications firent admirer son éloquence et la sévérité classique de son style.

Le Phanar eut bientôt connaissance de ses succès oratoires. Pour donner à son autorité un champ plus vaste, Cyrille V décida de lui confier la direction de l’académie qu’il venait de fonder au mont Athos. Eugène Bulgaris accepta avec joie (1753). Il y professa les belles