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CADRY — CAGOTS

liberté de l’Eglise de France, dans l’acceptation de la constitution Unigenitus, ou Recueil d’ordres émanés de la cour, in-4, 1726 ; Histoire de la condamnation de M. l’évêque de Senez par les prélats assemblés à Embrun, in-i°, 17*28 ; La cause de l’État abandonnée par le clergé de France ou réflexion sur la lettre de l’assemblée du clergé au roi, du Il septembre 1730, in4°, 1730 ; Avertissement en tête de l’Avis aux censeurs, nommés pour l’examen de la nouvelle collection des conciles du P. Hardouin, in-4°, Utrecht, 1730 ; Réflexions abrégées sur l’ordonnance de M. l’archevêque de Paris, du 20 septembre 17W, au sujetde la constitution Unigenitus, in-4 » , 1729 ; Histoire du livre des Réflexions morales sur le Nouveau’lestament et de la constitution Unigenitus, servant de préface aux Hexaples, 4 in-4°, Amsterdam, 1726-1734 : le premier volume est de l’abbé Louail ; Observations théologiques et morales sur le livre du P. Berruyer, jésuite, intitulé : Histoire du peuple de Dieu depuis la naissance du Messie jusqu’à la fin de la Synagogue…, ajoutées à l’Instruction pastorale que M. de Caylus, évêque d’Auxerre, avait promise et annoncée et à laquelle il a travaillé jusqu’à sa mort, 2 in-12, 1756.

Moreri, Diction. historique, in-fol., Paris, 1759, t. iii, p. 18 ; Reusch, Der Index, Bonn, 1885, t. ii, p. 746, 754.

B. Heurtebize.

CAERS Jean-Baptiste, jésuite flamand, né à Gand, le 21 avril 1679, entra en religion le 4 octobre 1699. Après avoir professé pendant six ans les belles-lettres et exercé en second les fonctions de maître des novices, il fut chargé, durant dix années consécutives, de l’enseignement de la théologie au séminaire épiscopal de Gand et dirigea surtout sa polémique contre les erreurs jansénistes et quesnellistes. Ses supérieurs le destinèrent à la mission d’Amsterdam, où il mourut le 1er juin 1769. On a de lui : Veritas et æquitas constitutionis Unigenitus theologice demonstrata seu 101 Quesnelli propositiones confutatæ, in-8°, Gand, 1723 ; 2e édit., ibid., 1726 ; 5e édit., ibid., 1730 ; Theses theologicæ de actibus humanis et beatitudine…, in-4°, Gand, 1795 ; Theses theologicæ de Deo uno et trino, in-4°, ibid., 1727.

De Backer et Sommervogel, Bibliothèque de la Cie de Jésus, t. ii, col. 510-511 ; Hurter, Nomenclator, t. ii, col. 1341.

P. Bernard.

CÆSARE (Jacob a), théologien catholique français du xviie siècle, a publié : Doctrina de sacrificio missæ, in-8°, Douai, 1669.

Hœfer, Nouvelle biographie générale, t. viii, p. 86.

E. Mangenot.

CAFFARO François, religieux théatin italien, mort à Paris le 31 décembre 1720. D’une noble famille de Sicile, il entra à Messine dans l’ordre des théatins le 20 juin 1666. Une révolution le chassa de son pays et il vint habiter Paris. Il composa une lettre sur les spectacles qui fut imprimée en tête du théâtre de Boursault sous le titre de Lettre d’un théologien illustre par sa qualité ou son mérite consulté par l’auteur pour savoir si la comédie peut être permise ou doit être absolument défendue. Contre cet écrit en faveur du théâtre, Bossuet composa ses Maximes et réflexions sur la comédie, et le P. Le Brun, de l’Oratoire, publia son Discours sur la comédie. Caffaro désavoua lui-même publiquement son ouvrage dans sa Lettre française et latine du R. P. François Caffaro, théatin, à Monseigneur l’archevêque de Paris, in-4, Paris, 1694.

Fr. Vezzosi, I scrittori de clerici regulari detti teatini, in-4°, Rome, 1780, t. i, p. 174 ; Quérard, La France littéraire, t. ii, p. 174.

B. Heurterize.

CAGLIOLA Philippe, que plusieurs bibliographes ont appelé Caglioca Joseph et que d’autres ont dédoublé, était né à Malte où il entra chez les conventuels. Proclamé maître en théologie au collège de Saint-Bonaventure à Rome, il fut lecteur à Syracuse, à Catane et à Rome, commissaire général à Malte et en Sicile, supérieur des couvents de Messine et de Païenne, théologien de l’évêque de Cefalù et consulteur du Saint-Office pour Malte. En 1637 il érigea dans l’église de son couvent à La Valette une confrérie de l’Immaculée-Conception dont il écrivit les constitutions. Prêchant à Messine en 1643 une neuvaine en l’honneur de la sainte Vierge, ses discours eurent un tel succès qu’on lui demanda de les publier ; il le fit sous ce titre, qui rappelle la tradition chère à cette ville de la lettre qu’elle aurait reçue de la Mère du Sauveur : La lettera di Messina in difesa di Maria, cioè l’Immacolata Concezione della gran madre di Dio, provatae difesa per nove discorsi su detta lettera, in-4°, Messine, 1643. Il publia en outre pour l’histoire de son ordre : Almæ Siciliensis provinciæ minorum conventualium manifestationes novissimæ sex explorationibus complexæ, in-4°, Venise, 1644. Il promettait dans cet ouvrage de donner un Tractatus de Melitensibus rebus apologeticus qui n’a pas vu le jour, ainsi qu’un autre ouvrage, dont la composition était achevée en 1649 sous le titre de Catholica pugna inquisitorum apostolicorum in hæreticam pravitatem, et dont le manuscrit fut détruit. Le P. Cagliola mourut à Naples, en se rendant à Rome où l’appelait le pape Alexandre VII.

Franchini, Bibliosofiae memorie letterarie di scrittori francescani conventuali, Modène, 1693, p. 203 ; Mifsud, Bibliotheca Maltese, Malte, 1764 ; Sbaralea, Supplementum et castigatio ad scriptores ord. minorum, Rome, 1805 ; Alexis Narbone, S. J., Bibliografia Sicula sistematica, Palerme, 1850.

P. Édouard d’Alençon.

CAGNAZZO Jean, né à Taggia (Tabia), en Ligurie, entra dans l’ordre des lrères prêcheurs, où il remplit, à deux reprises, les fonctions de premier régent dans l’étude générale de l’ordre à Bologne et exerça la charge d’inquisiteur général de 1495 à 1513. Il mourut à Bologne en 1521. — Summa summarum Tabiena, in-4°, Bologne, 1517. La 2e édition sous ce titre : Summa summarum quæ reformata dicitur de casibus conscientiæ, etc., in-4°, Bologne, 1520 ; Venise, 1602.

Quétif-Echard, Script, ord. præd., t. ii, p. 47.

P. Mandonnet.

CAGOTS, caste vivant â part du reste de la population dans les Pyrénées. Si nous les faisons figurer dans ce dictionnaire, c’est que plusieurs auteurs, anciens et modernes, les ont rattachés aux albigeois. Dans une requête adressée à Léon X, en 1514, les cagots de la Haute-Navarre disent eux-mêmes de leurs ancêtres qu’ils lurent partisans du comte Raymond de Toulouse, exquo quoddudum majores et progeni tores adhœscrunt cuidam comiti Raijmundo de Tolosa, qui alias quarndam rebellionem f’ecisse dicitur Ecclesise Romanse, per tune Romanum pontificem a gremio sanctx matris Ecclesise segregali dicebantur. Voir cette requête dans Fr. Michel, Histoire des races maudites en France et en Espagne, Paris, 1847, t. il, p. 220. Ch. Schmidt admet cette origine des cagots, et suppose assez légèrement, Histoire et doctrine de la secle des cathares ou albigeois, Paris, 1849, t. i, p. 361 ; cf. t. ii, p. 307-308, que « l’existence de ce peuple malheureux et la réprobation qui pesait sur lui… doivent être ajoutées aux crimes de l’inquisition qui, après avoir fait des victimes sans nombre, ne sut pas même préserver ceux qui consentirent à se courber sous son joug de la haine superstitieuse du peuple catholique » . Aujourd’hui il semble acquis à l’histoire que les cagots n’eurent rien de commun avec les albigeois. Les lépreux furent isolés de la société des hommes ; il y en eut qui se marièrent entre eux. Leurs enfants, en raison de leur origine, furent considérés comme suspects et durent vivre à l’écart de la population qui n’avait pas été atteinte par la lèpre. Ce furent les cagots des Pyrénées, les capots de la Gujennc et de la Gascogne, les cacous ou caqueux