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BALMÈS — BALSAMON


et même si complète comme politique, philosophe et théologien.

Kirchetdexikon, 2- édit., 1882, t. I, col. 1898-1899 ; Blanche-Raffin, Balmès, sa vie et ses ouvrages, Paris, 1849 ; Glaire, Dictionnaire des sciences ecclésiastiques, Paris, 1868, t. I, p. 208 ; Hmter, Xomenclatur. 1895, t. iii, col. 1008-1010 ; A. Leclère.De facultateverumassequendi sec undum Balmesium, Paris, 1900.

C. Toussaint.

    1. BALSAMON Théodore##


BALSAMON Théodore, l’un des plus considérables canonistes que les Grecs aient eu depuis Photius. Originaire de Constantinople, P. G., t. cxxxvii, col. 488, il embrassa de bonne heure l’état ecclésiastique et remplit tour à tour à l’église patriarcale les fonctions de diacre, de noinophylax, de charlopliylax et de protosyncelle. Il nous dit lui-même dans une de ses Méditations qu’U était chartophylax sous le patriarche Théodose (II78-1183). Lowenklau, Jus gr.-rom., in-fol., Francfort, 1596, t. i, p. 169. Un réel mérite, secondé par une ambition peu médiocre, l’éleva au siège patriarcal d’Antioche entre les années 1185 et 1191. On sait, en effet, qu’il dut cette élévation à Isaac l’Ange, arrivé à l’empire en 1185, et qu’il était déjà titulaire d’Antioche lors de la translation à Constantinople du patriarche de Jérusalem Dosithée, translation survenue au mois d’août 1191. Nicétas Acominatos, In Isaac Angel., 1. II, 4. Du reste, Balsamon n’occupa jamais personnellement son siège, tombé dès 1100 au pouvoir des croisés. La date de sa mort, sûrement postérieure à 1195, n’est pas exactement connue. C’est sans fournir la moindre preuve que C. Oudin le fait mourir en 1214, après 28 ans d’épiscopat. Comment, de script, eccl., t. il, p. 1606.

Le principal ouvrage de Balsamon est son Commentaire sur le Synlagma de Photius. Entrepris, au rapport de Balsamon lui-même, sur les ordres de Manuel Comnène (1143-1180) et du patriarche Michel Anchialos (1169-1177), alors que l’auteur était simple chartophylax, il n’était pas encore terminé en 1178, In syn. Carthag., c. lxxiii (lxxxi), ni même en 1196, si les constitutions impériales insérées au cours du commentaire l’ont été par Balsamon. Cf. Zacharià de Lingenthal, Jus gr.-rom., t. iii, coll. iv, nov. 81, 82, 83, 84, 86, 93. Il est certain qu’une fois l’ouvrage achevé, l’auteur l’a revu et complété. Parmi les additions, il faut compter la dédicace poétique adressée par Balsamon, déjà patriarche d’Antioche, au patriarche de Constantinople Georges Xiphilin (1193-1198).

Le but de ce volumineux commentaire est clairement indiqué dans la préface. Partant, comme ses devanciers, de la confusion entre les choses divines et humaines, Balsamon entreprit d’établir avec les Basiliques la concordance que Photius avait cherchée entre les canons et les lois justiniennes. Marquer avec soin les contradictions des canons avec les lois civiles, indiquer celles de ces lois réunies par Photius qui sont demeurées en vigueur et celles qui sont tombées en désuétude par cela seul qu’elles ont été exclues des basiliques, établir enfin d’une façon délinitive cet accord tant désiré entre le droit de l’Eglise et celui de l’Etat, voilà ce qu’a voulu Balsamon. Là où Photius ne cite que des décisions canoniques sans aucune loi civile, son commentateur ne s’arrête même pas. Par contre, il ne manque pas d’accorder dans ses scholies une large place aux novelles impériales et aux décisions synodales promulguées après la publication des Basiliques. C’est par là surtout que se recommande cet ouvrage ; par ailleurs, il est dénué de critique et il reproduit à peu pies intégralement le commentaire de Zonaras, surtout dans l’explication de la Collectio canonum ou seconde partie du Syntagma. D’un côté comme de l’autre, le procédé est identique. Aussi a-t-on quelque peine à comprendre pourquoi les éditeurs ont publié à part ces deux parties, <|iii, enfuit, ne constituent qu’un seul et même ouvrage,

à savoir le commentaire de tout le Syntagma de Photius, déjà revisé par Alexis Aristène et surtout par Jean Zonaras.

Les commentaires de Balsamon parurent d’abord dans deux traductions latines, dues, la première à Gentien Hervet, Canones sanctorum apostolorum, etc., in-lol., Paris, 1561, la seconde à Jean Agylée, Pluitii patriarclise Constantinopolitani Nomocanonus, in-fol., Bâle, 1561. En 1615, Christophe Justel publia le texte grec avec la traduction d’Agylée, mais du Nomocanon seulement, c’est-à-dire de la première partie du Syntagma, Nomocanon l’hotii patriarchæ Constanlinopolitani cum commentariis Thcodori Balsamonis patriarchæ Antiocheni, in-4°, Paris. Le texte grec du Syntagma et des commentaires de Balsamon ne parut en entier qu’en 1620, avec la traduction latine de Hervet, revue pour le Nomocanon sur celle d’Agylée, Canones ss. apostolorum, etc., in-fol., Paris. Seulement, comme Hervet avait tait usage d’un manuscrit beaucoup plus complet que celui employé parles éditeurs parisiens, sa traduction contenait maints passages absents du texte grec correspondant. Une nouvelle édition était donc nécessaire. Guillaume Voel et Henri Justel donnèrent, en 1661. une réimpression de l’édition de 1615 légèrement améliorée, Bibliotheca juriscanonici, t. il, p. 785-1165. Cette édition ne contenait, on l’a vii, que le Nomocanon. Quant à la Collectio canonum ou seconde partie du Syntagma photien, elle parut en 1672 seulement, par les soins de Guillaume Beveridge, sous le titre de Synodicon sive Pandeclæ canonum, 2 in-fol., Oxford. Migne n’a fait que reproduire, sous le nom de Balsamon, cette édition de Beveridge, P. G., t. cxxxvii, cxxxviii. Pour trouver dans la Palrologie grecque les commentaires du célèbre canoniste sur la première partie du Syntagma, c’est parmi les œuvres de Photius qu’il faut les chercher. P. G., t. Civ, col. 975-1218. Migne s’est d’ailleurs borné à reproduire l’édition de 1615, donnée par Juslel. C’est encore à Justel légèrement amendé que Bhalli et Potli ont emprunté les commentaires de Balsamon sur le Nomocanon, Sûviay^a tcôv xavôvfov, Athènes, 1854, t. i, de même qu’ils ont pris dans Beveridge les commentaires du même Balsamon sur la Collectio canonum, op. cit., t. ii-m. Toutefois, les éditeurs athéniens ont mis au jour plusieurs passages de Balsamon inconnus jusqu’alors dans leur texte original ; en outre, au lieu de donner, comme Beveridge, la première place au commentaire de Balsamon, ils l’ont rejeté après celui de Zonaras, ainsi que l’exige l’ordre chronologique. Aussi l’édition athénienne a-t-elle sur ses devancières une incontestable supériorité.

En dehors du Commentaire dont il vient d’être question, Balsamon aurait encore composé, au rapport de certains auteurs, la Collectio (tripartita) constitutionum ecclesiasticarum. Cf. Fabricius, Biblioth, græca, édit. Harles, t. x, p. 373 sq, Publié d’abord en latin par Lowenklau sous le titre de Paratitla, in-8°, Francfort, 1593, puis en grec et en latin par Voel et Justel, Bibliotheca juris canon., in-fol., Paris, 1661, t. ii, p. 1223 sq., ce recueil a passé dans Migne sous le nom de Balsamon. P. G., t. cxxxviii, col. 1077-1336. Mais cette attribution, résultat de quelque remaniement postérieur, n’est rien moins que fondée. Cf. Zacharià de Lingenthal, Die griechischen Nomocanones, dans Mémoires de V Académie îles sciences de Saint-Pétersbourg, xiv série, t. xxiii, n. 7, p. 7.

Parmi les ouvrages vraiment authentiques de notre canoniste, nous devons citer encore : 1° huit Méditatio>is ou liéponses, dont cinq ont été publiées par Lowenklau, Jus gr.-rom., t. i, p. 412-478, P. G., t. r.xix, col. 11611224, et (pour la seconde fois), t. cxxxviii, col. 1013-1076 ; deux par Cotelier, Monumenta Ecclesiee grxcæ, t. ii, p. 492-51’. ; t. iii, p. 173-484, P. G., t. cxxxviii, col. 13351382 ; une enfin par Bhalli et Potli, qui ont reproduit en