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CORINTHIENS (SECONDE ÉPITRE AUX)

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de l’apôtre, I, 12-711, 16. — Saint Paul commence par se défendre contre les accusations portées contre lui et explique en même temps sa manière d’agir à l’égard des Corinthiens, i, 12-n, 17 ; il répond ensuite aux reproches d’orgueil qu’on lui adressait et s’efforce de justifier son ministère, iii, 1-18 ; il explique de quelle manière il a rempli son ministère, et montre où se trouve le secret desa puissance et de sa faiblesse, lv, 1-v, 21 ; il insiste sur le dévouement avec lequel il remplit son ministère, VI, 1-13, et exhorte ses lecteurs à n’avoir rien de commun avec les infidèles, 14-18 ; il termine enfin par quelques explications tendant à justifier sa conduite, vii, 1-16. — 2° La collecte, viii, 1-ix, 15. — Il exhorte les Corinthiens à donner avec largesse pour les pauvres de Jérusalem, viii, 1-15, et recommande à leur bienveillance les envoyés chargés de recueillir les offrandes, 16-24 ; il développe les raisons qui doivent les porter à se montrer généreux pour leurs frères de Jérusalem, ix, 1-15. — 3° Défense de son autorité apostolique, x, 1-xiii, 10. — Il menace les Corinthiens d’employer à leur égard les armes spirituelles, x* 1-6, et se défend de s’être glorifié, x, 7-18 ; il parle de la charité qu’il a pour ses adversaires, xi, 1-15, et énumère rapidement tous les travaux qu’il a entrepris et toutes les souffrances qu’il a endurées pour le Christ, 16-33 ; il passe en revue les faveurs qu’il a reeues de Dieu, xii, 1-21 ; il exhorte les Corinthiens à revenir au devoir et à ne pas l’obliger à employer à leur égard la sévérité, xiii, 1-10. L’Épitre se termine par un épilogue, où l’on retrouve les sentiments ordinaires de Paul, 11-13".

R. Cornely, Introductio specialis in singulos N. T. libros, Paris, 1880, p. 447-458 ; Jacquier, Histoire des livres du N. T., Paris, 1903, p. 139-169 ; J. Belser, Einleitung in das N. T., Fribourg-en-Brisgau, 1901, p. 489-507 ; A. Sabatier, L’apôtre Paul, 3’édit., Paris, 1896, p. 162-185 ; A. Julicher, Einleitung in das N. T., 3’et 4e édit., Tubingue et Leipzig., 1901, p. 67-79 ; F. Godet, Introduction au N. T., Neuchàtel, 1893, t. i, p. 364-403 ; Th. Zahn, Einleitung in das N. T., 2e édit., Leipzig, 1900, t. i, p. 219-250 ; M 8r Le Camus, L’œuvre des apôtres, Paris, 1905, t. iii, p. 228-303.

II. Théologie.

La IIe Épitre aux Corinthiens n’est pas aussi riche en enseignements théologiques que la I re. Recueillons les principaux éléments doctrinaux.

I. cHRisrOLOGiE.

Saint Paul enseigne formellement la divinité de Jésus-Christ : 1, 3, Dieu est père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, 71arr, p toû xupiou f ( u.ôiv’Iï]o-oû | Xpto-TovJ ; xi, 31, contient la même affirmation et dans les mêmes termes : ’O 6sôç xaî Ttarrip to-j xupi’ov tq^wv’Iï]<to3 XpiaroO. Jésus-Christ, en tant que Fils de Dieu le Père, lui est donc consubstantiel, I, 19. L’apôtre renverse les rapports et enseigne que Jésus-Christ est le fils de Dieu : "O yàp to-j 9eo0 uib ; ’Itjo-o’j ? Xpco-TÔ ;, iv, 4 ; le Christ est l’image de Dieu : ô’ç èo-tiv eixwv toû 0soO.

II. l’o.xction et la sigillation, i, 21-22 ; v, 5. — Dans ces passages, saint Paul déclare que Dieu nous affermit pour le Christ, 6 Se peêaiûjv… e’tç Xpiorbv, qu’il nous a oints, xak zçiaa-t ; r, p-à ;, qu’il nous a marqués d’un sceau, à xai acpç>3.yicry.i±tvQç yjtiSç, et qu’il a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit, xai Soùç tôv àppaëû>va to-j itv5 V^foç èv Ta ?, - xapSîaiç 7)jx5>v. Quel est le sens de ces expressions ? Saint Jean Chrysostome dit, In II ad Cor., homil. iii, n. 4, P. G., t. lxi, col. 411, que Dieu nous allermit pour le Christ, parce qu’il ne permet pas que nous défaillions de la foi dans le Christ : ô [0eo ; ] p.T) Èô)v ï, [j.âç 7tapaaa), £-J£’j0at Èx ty)Ç 7tto-Tsioç zr^ sic TbvXpiatôv. Saint Thomas, In 7 am ad Cor., c. i, 21, lect. v, dit que Dieu nous allermit in vera prædicatione Christi, …ex quo [Chris tus] est nobiscum et nos sumus in Christo, non menlimur. Les autres expressions font très vraisemblablement allusion au baptême. Par la réception du baptême le chrétien est comme marqué d’un sceau, qui le distingue des non-baptisés et en fait

un membre du corps mystique de Jésus-Christ. F.t comme le baptême comporte la réception du Saint-Esprit, l’apôtre ajoute que Dieu, en nous marquant du sceau baptismal, nous donne les arrhes du Saint-Esprit. Écoutons le beau commentaire de saint Jean Chrysostome, ibid., n. 2, col. 417-418 : « Ainsi, par le baptême, toi aussi tu deviens roi, prêtre et prophète : roi, parce que tu as jeté par terre toutes les mauvaises actions et tu as égorgé les péchés ; piètre, parce que tu t’es’toi-même à Dieu, tu as immolé ton corps, êtes toi-même immolé… ; prophète, parce que tu apprends les choses futures, tu es divinement inspiré et marqué d’un sceau. De même que l’on imprime un sceau aux soldats, ainsi le Saint-Esprit est imposé aux fidèles, et si tu abandonnes ton poste, tu seras en vue à tout le monde. Les Juifs avaient pour sceau la circoncision : mais nous nousavons [pour sceau] les arrhes de l’Esprit. » O-Jtco /.ai où yt’v ?) pao-iÀeve xai ispsu ;, -/.ai Ttpo : pr|Tr, ; ev tô> XovTpâi- (îaatXeuç p.Èv, Tiâfja ; ’/aaai pt’ia ; Taç novrjpà ; ~pa磒. :, xai Ta â[iap-Tr, |j.aTa y.aTao-ç â ?a ; - ÎEpE-j ; £ï, êa-jTÔv 7tpOO-£VEYxi>v to> 06(5 -/.ai /.aTaO-JTa ; tô ao>>.3., v.y. : Ofpayi’n xa *VTÔç" …TtpofY)Tr)Ç es Ta piXXovTa uavOiviov, -/.ai v^o-uyivop.Evoç xai crçpayiTj’ij.îvoç. KaTX-nEp yap o-TpariojTa’. ; pr.. o-jT(o -/.ai to ;  : hittoîc tô IlvsC^a 17riTtd£Tai’xâv XeiftOTttxtt |o-7]ç, Y.0Lxâôr, oi yt’vi, -’j.ivi-’IouSaîoi pjsv -as E*y/, y o-çpàyïSa Tt)V TtîpiTou.r, -/, v, |J.£’.ç os tôv àppaôwva to0 Ilvsj(xaTO ;.

/II. la transformation, m. 18. — La première partie de ce verset s’oppose à ce qui vient d’être dit. Un voile cachait aux Juifs la vue de Jahvéh. Il n’en est pas ainsi du baptisé : celui-ci, le visag2 découvert, contemple dans un miroir la gloire du Seigneur. Quelle est cette image dans laquelle il est transformé ? Saint Jean Chrysostome, ibid., homil. vii, n. 5, col. 448. répond : « Lorsque nous avons été baptisés, l’âme, purifiée par l’Esprit, devient plus brillante que le soleil ; et non seulement nous contemplons la gloire de Dieu, mais nous en puisons quelques rayons. » ’Op.o-J te yàp fixiiztlôai’ix xai ÛTiÈp tov vjXcov v-, Vj’/r, ).à|Mrei, tô IIvsCy.aT’. xaOatpo|xÉvr) " xa’t o-j jxovov ôpàipiEv eî ; Tr, v 56|av to0 0eoC, à/./à xa èxe’.Œv 8s-/<j|Ae8â Tiva ai’y>.r, v.

iv. la résurrection, iv, 14. — Ce verset affirme le fait de la résurrection, et en indique la cause : Dieu, qui a ressuscité Jésus-Christ, nous ressuscitera et nous fera paraître en sa présence.

v. la gloire éternelle, iv, 17 ; v. 1-4. — Le premier de ces textes nous apprend que nos légères afflictions du moment présent produisent, pour nous, au delà de toute mesure un « poids éternel de gloire » , otiûvtov pàpo ? Soir, ;. D’après saint Paul, il existe donc un lien de causalité entre les épreuves de la vie présente et la récompense future. Commentant le terme « poids » , saint Thomas, ibid., c. iv, 17, lect. v, s’exprime ainsi : Et dicit « pondus » propterduo. Pondus enini inclinât, et trahit ad motum suum quæ subsunt sibi. Sic gloria œterna erit tanta, quod lotion hominem faciet gloriosum, et in anima et in corpore : niliil erit in liomine, quod non sequatur impetum gloria ;. Yel dicitur « pondus » propler pretiositatem, nam pretiosa solum ponderari consueverunt. Au verset 18. saint Paul donne la raison de cette récompense en disant que les chrétiens regardent, non point aux choses visibles, mais aux choses invisibles ; car les choses visibles sont passagères et les choses invisibles éternelles. « Quoi pie, dit saint Jean Chrysostome, ibid., homil. ix, n. 2. c I. 162, le présent soit doux, il n’est cependant pas éternel ; mais sa douleur est éternelle et impardonnable. « E ! yàp xa tô ~apbv t, £j a/), ’o-j Sir, vsxi ; - tô hîvto’. o5uvi, pbv a-JTO-J, Str.vexèç xal ào-Jyyvwo-Tov. — v, 1, est une comparaison sensible : le corps est comme la demeure, la tente, oîxta to-j <jxr ( vou, de l’âme. Homo enim, dit saint Thomas, ibid., c. v. 1. lect. i. ut dictum est. dicitur meus, cum sil prinripalius in /tontine, quai quideni