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CRAMAUD — CRANMER


geois cki Cliastenet, ibid., p. 124. Le patriarche est donc partisan d’une décentralisation outrée, condamnable et plus d’une fois condamnée par l’Église ; à ce propos Rinaldi le traitera de wicleffiste et Bossuet ne parviendra pas à le disculper complètement. Dcf. dedar., part. I, 1. V, c. vin.

Le 8 décembre, dans sa réplique au doyen de Reims, Simon renouvelle ses attaques contre le pape d’Avignon, qui se montre le « plus grand des contumaces 8 quand toutes les lois et tous ses serments l’obligent à faire cession. Ibid., p. 214. Par une manœuvre plus habile que Ioale. il cherche à exciter la colère du roi contre le pape qui, en qualifiant d’inlrus les prélats institués pendant la soustraction, a par là même placé Charles VI au rang des schismatiques et tenté de fouiller la maison de France d’une tache ineffaçable. Il rappelle brutalement les remontrances adressées par Philippe VI à ban XXII au sujet de ses erreurs sur la vision béatifique. « Le roy l’y manda tantost qu’il se revocast, ou autrement il y pourveroit. Et s’il n’eust révoqué- sa bulle, il l’eus ! fait ardoir. » C’est un appel à la violence tout à fait déplacé dans la bouche d’un prélat.

Au fond, le patriarche ne propose pas de moyens nouveaux pour terminer le schisme. Il veut la soustraction avant tout et malgré tout, advienne que pourra. Plus lanl, on échangera des idées, des ambassades, et à défaut de pape, « Jésus-Christ sera notre vrai cbief qui ne faut point. > Ibid., p. ils. g Si les papes nous excommunient, nous en appellerons au concile général. » Tout le gallicanisme se trouve en herbe dans ces propositions que Simon répétera en 1414 à la veille du concile de Constance, dans une lettre restée longtemps inédit.’, el adressée au roi des Romains. « Si le pape scandalise l’Église, dit-il, il faut lui désobéir : ceux qui lui obéissent en pareil cas commettent un péché mortel. Pour juger un pareil pontife, il suffit de deux ou trois juges, Il fuit le condamner sans remède, comme le fut autrefois Lucifer… Quand le souverain pontife tombe dans une hérésie déjà proscrite, une nouvelle sentence n’est pas nécessaire, car il devient moins respectable qu’aucun autre catholique. » Finke, Acla con-Conslam iensis, t. i. p. 281. Donc, dès 1398, Simon excite < ihai les VI ; > pi endre la place du pontife suprême. I’grand chancelier de France, qui est déjà vice-roi depuis la maladie du roi, deviendra légitimement vicepape pendant la période de soustraction. Ces déclarations é ras tien nés et césaro-papistes, ces appris répétés au bras séculier, pourraient être tout aussi bien sipar quelque évêque anglican ou quelque srhismalique grec, D’Ailly, plumodéré, n’aurai ! pas été jusque la ; mais Richer et Launoy, Pilhou et Dupu] n’oublieront i as quelques-uns de ces principes.

Il est un.mire point de ces discours qui nous paraît « ii, hde fin r l’attention des théologiens i i des cano i ii 1 106 dans le ne me corn île.1 Pai is, Simon

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L. Saltet, Les réordinations, Paris, 1907, p. 361. Simon a tort de défendre ici, au profit de sa cause, une thèse qui sera dans l’avenir abandonnée par tous les théologiens de quelque valeur.

IV. Ouvrages.

L’activité diplomatique et littéraire de Simon fut fort remarquable. Malheureusement, ses ouvrages, ses mémoires, ses discours, ses lettres sont dispersés dans les recueils de documents ou dans les archives et les bibliothèques. Les discours des conciles de Paris, recueillis par un auditeur, ne se trouvent pas seulement dans Bourgeois du Cliastenet : on les rencontre quatre fois en mss. à la Bibliothèque nationale, n. 7141, 17-220, 17221 et 23128. Quelques lettres de lui sont dans le Thésaurus, t. ii, et dans V Amplissima colleclio, t. vii, de Martène et Durand. Sa réponse à Jean Dominici est dans Finke, Acla concilii Conslanciensis, t. I, p. 277. Plusieurs documents qui le concernent se rencontrent dans Erhle, Archiv I i’ir Literatur, I. VI et vu. On trouve en outre certains de ses mss. à la Bibliothèque nationale, en particulier aux numéros 1475, fol. 93. et libii, fol. 83. On doit chercher tout ce qui reste de sa vaste correspondance soit à Paris, soit à Bouen, soit à Rome, soit à Oxford, soit même à la bibliothèque de l’université île Bonn. On cite encore de lui un commentaire sur le livre de Job. Qui donc réunira un jour toutes ces pierres dispersées ?

Anselme, Histoire généalogique de la maison de France, t. ii, p. 43 ; Ardant, Bulletin de la Société archéologique vi historique du Limousin (1864), t. xiv, p. 103 ; Auber, Rechei

sur la vie.’< Simon de Ceumatul, dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l’Ouest, t. vii, xxiv ; du Boulay, Hiltoi ia univers. Paris., t. iv, p. 989 ; Deniile, Chartuiuriwm univers. Paris., t. iii, passim ; Dreux-Duradier, Histoire littéraire du Poitou, i. i. p. 432 ; Kilile, Archiv fur Literatur nnd lui chen-Geschichte, t. vi, vu ; FaBiicius, Bibliutheca mediitevi, t. vi, ]>. 530 : Fiizon, Gullia purpuratà, p. iS8 ; Martène et Durand, Thésaurus, t. n ; iii)>iissinia collectio, t. vii ; I.. Salembier, Le grand schisme d’Occident, %’éilit.. Pari. 1906, passim ; N. Valois, La France et le grand schisme, t. iii, iv.

L. Salembh R.

    1. CRANMER Thomas##


CRANMER Thomas, réformateur anglais, premier archevêque anglican deCantorbérj (-j- 1556). — I. Avant l’épiscopat. II. L’épiscopat sous Henri VIII. III. Sous Edouard VI. IV. Sous Marie Tudor. V. Appréciation et œuvres.

I. AVANl L’ÉPISCOPAT. — Né le S juillet 1489 à Aslac ton, comté de Nottingham, d’une famille venue de Normandie avecGuillaume le C [uérant. lise m. nia, puis

à la morl de so femi ntra dans les ordres et devint

professeur de théologie au collège de Christ à Cambridge, 1524. Ayanl appris que le roi Henri Ylll désirai ! rompre Bon mai Cal hei ine d Aragon, il lui

proposa de rés Ire la question en s’en référant non

, i l’autoi ité suprême du pape, mais à i elle de la Bible, qui signale divers cas de répudiation. L’aumônier du roi. r’o. l’avait indiqué a son maître comme très i pable de le servir en cette affaire, aussi fût-il placé’quelque temps en qualité de chapelain ches sir Tho Boleyn, père de la future reine Anne ; c’est alors qu’il mi paraître en 1530 un traité dans le bul de prouver la nullité de la dispense accordée par Jules II au roi pour

| r i bi lli sœur. Pourtant le i il toujoui a

obtenir li m ni régulier du pape < l< m< ni Il , i l’annulation de son mariage. il d< pula don. à Rome pour j soutenir les corn lusi ! livre. i ranmer dissimula si bien ses lendances nouvelles qu’en vue d’étouffer le idées luthériennes qui s’infiltraient en Angleterre A l’occasi le la querelle du

divorce, le pape l’institua grand pénitentier du saintpays. A s, .n retour, il isiia plusieurs

villes d’Allemagne, < i plaida dans dea écrits les

discussions publiques la légitimité du divorce i

en même lemps d - j lia avec les n i ateurs dont il