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CRÉATION


volontiers, comme étant au inoins dans le prolongement normal de l’expérience.

c) // y a plus, l’expérience nous oblige" affirmer la création. — En étudiant mieux notre obus, nous constatons que sa trajectoire est une parabole, soumis qu’il est à une double inlluence du milieu plus ou moins résistant qu’il traverse et de la terre qui l’attire. En présence de cette constatation, la science peut-elle dire : bien que ce mouvement apparaisse comme uniformément ralenti, il est à n’en pas douter autonome et éternel ? Et quand il s’agit de mondes jetés à travers l’espace, si nous voyons qu’ils sont soumis à des variations, aurons-nous le droit de dire : voilà pourtant l’être immuable et nécessaire.’Si nous constatons dans l’ensemble du cosmos une tendance à l’équilibre et au repos, pourrons-nous admettre que son mouvement est cependant éternel ? — Ces données de l’expérience, nous essayerons de les interpréter plus loin. Pour le moment, il suffit de réclamer des savants, qu’ils enregistrent simplement les faits et qu’ils ne nient pas la création, en tant que savants, puisque cette négation n i-i pas dans l’expérience. S’ils le font, c’est en philosophes et sur ce terrain nous marchons de pairs a égaux. Le dogme de la création n’a rien à craindre de ience : principes certains, méthode, résultats définitivement acquis, comme le prouve excellemment M » ’(l’Ilulst, il peut tout admettre. Principes philosophiques, in-12, Paris, 1892, p. 393 sq.

Objet de cette étude.

Deux questions se posent

au sujet de l’origine du monde : 1. A-t-il on non été créé ? C’est le problème du fait. 2. De quelle manière a-t-il été produit.’C’est celui du comment. Elles sont non seulement distinctes, mais indépendantes. Admettons que li s-ipt jours de la Genèse ne soient ni des jours de vingt-quatre heures, ni des jours-périodes en quoi cela prouvera-t-il que le monde existe par lui-même / Supposons que l’hoe suit beaucoup plus

ancien sur la terre que ne le donnent à croire certaines chron’ridées sur la Bible, aura-t-on établi en

rien que l’homme ni la terre n’on ! pas été créés ? Mais, dira-t-on, si l’auteur de la Genèse trompe sur un point. pourquoi ne pourrait-il tromper sur l’autre ? A cette objection le philosophe répondra sans doute que la création est une vérité d’ordre naturel avanl d’être un

dog couvert par l’autorité dh ine, et que si la science

lui prouve quelque erreur dans l’histoire génésiaque de la création, la raison l’oblige à rester d’accord avec l.i Genèse pour admettre au moins un Li

fidèle, qui tient a défendre l’inerrance du livre inspiré,

payant précisément but cette r rque qu’en ti ute

il faut expliquer l’origine premièn di il le but maniꝟ. 3 te de l’auteui i tout de le i en ir ce point i apital en dé mi Dieu e., ii, nie l’auteur de toul ce qui est, trop de peine aux principes de saint Thomas. Puisqu’il De peut avoir d’en inspiré, le jour ou il lui

!..’qu’une conclusion scientifique certaine est en contradiction avec la Rible, il avouera non l’erreur du

il relira le livre de plus pi’- t petit être inlei pn tera < omme une allégi <ui m i-s|, , n plu^ popi

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Htl., I. I.’xviii, n. 37, /’I. i xxxiv,

sx, n 10 ; c KXt, n. il.

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theol, I » , q i iviii, a. I ; q. i xvil, a 1. ad 2

In IV Sent., I. II. d.-t. ll.

Indépendant) i n droit, le « di m qu> « lion : onl

une pot li moi ali ! i Que

l’homme ait été créé un peu plus tôt ou un peu plus tard, ou même formé par l’adjonction d’une âme raisonnable au plus parfait des simiens, cela ne change ni la loi naturelle, ni l’ordre surnaturel. L’une et l’autre croulent, si l’homme est simplement un phénomène dans les évolutions nécessaires du grand Tout.

Il importe donc de distinguer les questions et de savoir de quoi l’on parle. Concédons, si l’on veut, que le monde soit sorti d’une seule nébuleuse, et tous les vivants d’une seule cellule. — Renvoyant à l’article IIexæmeron l’histoire mosaïque de la création et l’histoire de son interprétation, nous nous occuperons ici de ce sujet exclusif : le monde ou la nébuleuse primitive, ou cette cellule initiale a-t-elle été créée oui ou non ?

II. Aperçu historique.

I. ancien testament. — Voir l’article Création de M. Vacant dans le Dictionnaire de la Bible de M. Vigouroux. Les texles de l’Écriture y sont groupés selon cinq classes d’affirmations : 1° c’est Dieu et Dieu seul qui est l’auteur de tous les êtres finis ; 2° le monde est l’œuvre de la toute-puissance de Dieu ; 3° le monde a élé produit par un acte libre de la volonté de Dieu ; 1° le monde a été fait pour la gloire de Dieu ; 5° le monde a été fait de rien. A côté de cette exposition, il y aura quelque intérêt à suivre le développement historique du dogme de la créa lion.

L’attribution à Dieu des prérogatives du créateur, souverain pouvoir de production, de gouvernement, etc., n’est pas par elle-même une preuve suffisante de la croyance à une création première ex nihilo. Les définitions de mots sont libres ; les mêmes qualificatifs sont appliqués aux faux dieux dans la mythologie. C’est l’amplitude et la compréhension des concepts qu’il convient de déterminer. On ne cherchera donc ici qu’une seule chose, la plus délicate de la question : le Dieu de la Bible a-t il créé du néant absolu ; est-il le créateur de la matière cosmique primitive ?

1° l.a Genèse. — La Bible s’ouvre par un récit des origines. Gen., i, 1, 2. An commencement Élohim créa, s- ;, le ciel et la terre. La t* ne était déserte et vide, înaiinn ; Vulgate : inanis et vacua, Septante : idpïtoç y.*’; i./.x7-x<7/.zjy. : rjç ; version d’Aquila : y.svton’X y.xi o-jfiév ; rhéodotion : xevbv >-.ai ov&év ; Symmaque : ipybv xal à&iixpttovj Onkelos : desolata seu déserta et vacua ; pseudo-Jonathan : informis, inanis, desolata.

1. Interprétations diverses.

Traduire au commencement <les temps est présupposer la question, a défaut de régime qui pn cise de quel commencement il s’agit, c’est le contexte qui doit le déterminer. La Beule traduction légitime >t la suivante ; au début de ce qui suit, tout d’abord, en premier lieu. Ce sera le commencement des temps, ti la suite du récil expose n, de tous les i In - finis, inges, hommes ou mondes, ou bien le commencement de notre temps,

s’il s’agit seulement du Beul systè des êtres contin compris danscetle narration. F. de Hummelauer, 7n

tint, ni-S". Paris, 1895, p. 83 ; Lai tse, De Deo

créante et élevante, in s. Bruges, 1901, p. 23, note I.

L’interprétation du mol s- ; soulève des difficultés plus graves, Peu importe s.ms doute qu’à la forme yiel, souvent plus voisine du sens étymologique, le verbe s" signifie tailler, mondet.’c’est i usagi qui est juge souverain <lu -* us usuel. Peti importe i n que d’autres verbes --/, ix » , rua soient souvent employés p lésigner l< - mi mes actions : il est ton

loisible d’employer le terme générique au lieu du terme propre, bien qui le contraire soil une faute ; nous pouvons dire iii, n fait le monde et Dieu le i homme fait une maison, il ne la H en faut

ilii’autant du terne mployé par les Septanle.

ai.mi. il. 1 103 De li Is ne