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CREATION


les cathares et les albigeois. Les premiers disparaissent après l’exécution de Monlwimer, en 1239 ; les autres se développent dans le midi et profitent de l’hérésie de Pierre de Bruys et de Henri. Frappés par de nombreux conciles provinciaux, les albigeois sont condamnés au IIIe concile de Latran, 1179, et au IVe, 1215. Denzinger, Enchiridion, n. 338, 355. Ce dernier concile définit ainsi la foi de l’Église contre le dualisme :

Firmiter credimus… quod umis solus est verus Deua…, "idem personne, sed una essentiel, substantiel, seu naturel simplex omnino…, consubstantiales et coxq unies et coomnipotentes-.., unum universorum principium, creamnium risibilium et invisibilium, spiritualium et corporalium, qui sua

Nous croyons fermement qu’il n’est qu’un seul Dieu véritable. .., trois personnes, mais une seule essence, une seule substance ou nature rigoureusement simple…, consubstantielles, coégales, et copuissantes. .., principe unique de tout, créateur de toutes choses visibles et invisibles, spirituelles et corporelles, qui par sa

, virtute simul ab initio vertu toute-puissante a pareil risutramque de nihito lement [ ?] au commencement

condidit creaturam spiritueldes temps créé du néant l’une

lemetcorporalem.antjflicam et l’autre créature, spirituelle

Scilicet et mundanam, ac et corporelle, à savoir les anges

deinde humanam quasi comet le monde, puis la créature

munem ex corpore et spirilu humaine, comme un composé

conslitutam. Diabolus enim du corps et de l’esprit. Lediable,

et alii dxmones a Deo quien effet, et les autres démons

attira creati sunt boni, ont été créés par Dieu naturel sedipsiper sefactisuut mali. lement bons ; c’est par eux Bomo vero diaboli sugjemémos qu’ils sont devenus

peccavit. mauvais. Pour l’homme, c’est

par la suggestion du diable

qu’il a péché.

Ainsi le concile enseigne : 1° l’unicité du principe créateur, malgré la trinité des personnes ; 2° le fait de la création ex nihilo ; 3° son objet ; 4° son caractère temporel ; 5° l’origine du mal du fait de la liberté. Comparé aux textes conciliaires précédents, ce décret, contre une hérésie plus opiniâtre, apparaît plus précis et plus développé.

La nature de la création, sans doute par inlluence des écoles, est pour la première fois désignée par la formule philosophique : condidit ex nihilo. Son objet, ce ne sont pas seulement « les choses visibles et invisibles « comme à Nicée, Denzinger, n. 17, mais la créature matérielle, la nature humaine, et le monde des purs esprits, n. 365 ; donc tout venant de Dieu est bon en soi, et tout est bon dans l’hoi. même le

Quanta la distinction des substances sprrituelli mati ri « M i poralem, quant.m pro blème qu’occasionne la double traduction des mots timulabù manière à l’origine, soit’n ie temps à l’origine, c - expressions étant

reprises par le cile du Vatican, nous en ren.

c endroit la di jcu -ion. Les thèses dualistes des albigeois et des cathares n’ont pas et semble-t-il, des hérésies d’école, le dogme de 1 1 en ition est en telle possession, qu’à pari les maîtres chartrains, il est professé par tous. Inutile par conséquent d’accumuler les professions de foi ; mieui vaut tans d< i maîtres h plus [influents el

leurs arguments pri ni ipatix,

tint Anselme, bien que réaliste, défend sur les rap de Dieu et du monde toutes les thèses augusli ni’nnes. La création ea mi, il, , est prouvée par i

ment des degrés u nologium, c. iii, r » , P. /.., t. < ivm.

! r out( foi. n marque-t-il, -i les chosi - avant

pur néant, quia ant quod

nu » , sunt, net erat ea quofli I i dire quant à

leui être formel et leurs causes matérielles, elles

ni en quelque manière dans la pensie el la

de Dieu, li ur cause efficiente et exemplaire ;

ii.ni quantum ad roi

Dit T. Iil 11Il ni. ( ATII’H.

facientis. IbiJ., c. TOI, IX, col. 155 sq. Comme l’être créé ne se soutient dans l’existence que par la vertu de l’être incréé, celui-ci est tout en tous, c. xiv, col. 161, mais l’excellence même de sa nature le maintient absolument distinct de tout ce qui existe hors de lui, c. xxvi, col. 179. Saint Anselme par ses études sur les idées divines et sur le Verbe créateur exerce une notable inlluence.

Abélard traite de la création pour prouver l’existence et l’unicité de Dieu, lntrod. ad theol., 1. III, c. I, P. L., t. clxxviii, col. 1087 sq. ; Tlieologia christiana, 1. V, col. 1316 sq. Son argument est au fond celui de saint Augustin : l’imparfait postule le parfait ; l’exposition manque pourtant de nerf et de profondeur. Loin d’être tenté de nier le dogme, il réfute les réalistes en leur montrant le panthéisme comme un aboutissement logique de leur système. Par contre, sa prétention d’expliquer les mystères le fait tomber dans l’erreur au sujet du rôle des personnes divines dans l’acte créateur ; son désir de rendre raison des décrets divins l’amène, comme tous ceux qui veulent trouver une cause déterminante ou une formule mathématique des actes libres, à nier en fait la liberté du créateur et à limiter sa puissance aux seules choses que de fait il produit.

Saint Bernard le réfute et le fait condamner à Sens. Voir Bernard [Saint) ; AbÉLABD. On trouvera la pensée de ce docteur sur la création, De considérations, 1. V, c. vi sq., P. L., t. ci.xxxii, col. 795 sq.. et contre le dualisme cathare, dans les sermons qu’il rédigea à la demande d’Kvernin. In Cantic. cantic, serm. lv, lvi, P. L., t. clxxxiii, col. 1088.

Nous suivrons l’influence d’Abélard en notant, à propos de la liberté, de la toute-puissance, de l’immutabilité divine, les positions prises par Ognibene, Holand, Pierre Lombard et l’école de Saint-Victor.

A signaler, comme caractéristique de cette dernière, l’argumentation de Hugues. Les docteurs précédents prennent en général pourpoint de départ de leur argumentation la mutabilité des créatures : elles changent, donc elles ne sont pas l’être nécessaire ; ainsi encore Hugues, De sacrant., I. I. part. III, c. ix. x sq., P. L., t. clxxvi, col. 219 sq. De plus Hugues, comme plus tard Descartes, part d’un fait de conscience : l’homme comprend qu’il n’a pas toujours existe, parce qu’il n i pas toujours pensé, restât ni quem non se intellexisse cogno8cimus m>ii semper fuisse, oc pcrlwc aliquomodo cœpUse credamus, Ce principe spirituel, l’âme, id ipsum quod vere homo est, ne pouvant venir ni de la matière, ni de soi-même, vient donc, de Dieu. Cf. Erudit. didasc, I. VII, c. xvii, t. clxxvi, col. 825 ; De sacrant., 1. I, part. [II, c. VI-VIII, col. 219. Voir Erudit., loc. cit., c. wm, col. 820, la preuve par le quadruple mouvement.

Le Mit’siècle.

I. L’averroisme. —Toute question

logique sur la valeur des concepts impliquant une question ontologique sur la nature des choses, le problème des universaux, qui avait tant préoccupé le . aurai ! dû mener les scolastiquea à scruter lis mêmes de l’être. Mais le problème avait éti m. il posé. Entrés dans celle étude par la petite porte, pre rs docteurs avaient manqué de mus profondes el de vins d’ensemble : les solutions, nous ité, di meuraient souvent imparfaites et juxta-plutôt que fonduei dans une synthèse coh< i Le double courant grec qui B’établit par l’Orient el par i pai li traduction

T. de u nii. op. cit., Histoire et chronologiedes nouvelles traductions latin i met le moyen Age en e philosophique la plus puissante dt » nde ancien. lama

semble, la i il on naturelle n’est venue heurter le’i un.i mi.m i i jeux.

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