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CREATION


C’est l’agnosticisme modéré des Pères, Petau, De Deo, I. VII, c. I sq., in-fol., Venise, 1745, p. 273 sq. ; et des scolasliques. Suarez, Disp. met., disp. XXX, sect. xii, xiii. Paris, t. xxvi, p. 159 sq. ; de la Taille, dans les Éludes, 1905, t. ciii, p. 355-3(50. Source de tout être, il possède en soi tout ce qu’il y a de perfection dans les types les plus opposés : en ce sens tous les contraires subsistent en lui, au degré infini, par identité.

Dieu donne la mesure de son activité dans la procession interne des personnes divines ; il en donne une idée affaiblie dans ses œuvres externes, c’est-à-dire dans la production des créatures. Agissant par la pensée, il agit donc par son Verbe, à qui pour cette raison la création est attribuée. Le Verbe ne formant avec le Père et l’Esprit qu’une seule nature, la création est cepem’an’l’œuvre commune de tous ceux qui possèdent cette nature indivise ; c’est pourquoi la création ne lui est qu’appropriée.

b) Cause matérielle. — Ces œuvres, la Trinité les tire toutes du néant, c’est-à-dire que la création sera l’apparition première, de par la volonté toute-puissante de Dieu, au lieu et place du néant, si l’on peut dire, de quelque cbose de nouveau, distinct de Dieu même. C’est là, nous l’avons vii, le sens que la scolastique précise et répète, à rencontre de toute fausse interprétation de la formule ex niliito. Voir col. 2035.

c) Cause finale. — Puisqu’il est l’Infini, la plénitude du Bien et de la ricbesse, Dieu ne saurait créer par besoin, et donc il n’y a pas de cause finale de son acte créateur ; celui qui agit pour une cause, dépend en effet d.’cette cause et rinimi ne peut dépendre de rien. Comme il est doué d’une intelligence, encore que ce soit de tout autre manière que nous, il a pourtant une raison d’agir, une fin qu’il trouve raisonnable et suffisante, parce qu’elle est digne de lui, bien qu’elle ne s’impose pas à lui. Cette liii, c’est sa propre glorification, dij-’iie de lui premièrement parce que l’Infini mérite cet hommage d’être connu et loué par d’autres, et surtout parce que, corn il possède déjà en lui-même une

gloire infinie, l’acte par lequel il rechercbera cette gloire extérieure aura l’tic dignité unique d’être à la fois un geste beau, harmonieux et pleinement inutile à son auteur ; en ce sens il est vraiment royal et divin. Harmonieux, parce que raisonnable : il est ordonne à la gloire de l’absolu, comme il convient. Inutile, parce que l’Infini ne pouvant rien acquérir, il n’est profitable d’un profil réel qu’à la seule créature. En effet, dieu ne peut’sans ->’faire connaître, ni se faire connaître communiquer aux êtres quelque cbose de ses perfections ; cette participation est le bien de tous ceux qui m sont gratifiés. Les scolasliques rendent cette doctrine en distinguant la fin première de la création, le bien de Dieu, el la /"- secondaire, le bien de la

ture, el en nlrant comment, l’une ne s’obtenanl

que pari réateur avantage la créature sans

rien ajou iteur, Uns ! expliquent-ils philoso phiquement cette doctrim. qui est (Ile de l’Écriture el que les premiers Pères avaient si volontiers relevée che2 Plat< néoplatoniciens, que Dieu crée par

d’L’artiste souverain du mi

humain produit, d après des idées ou.. qui -ont l.i cause exemplaii

lu moins en Dieu quelque chose quj

i d.’l’ou I colas tlqui d’oublier les difféi t la

l île esi dans Platon, Phili Plotin, <le / les Arabes : Il

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I ensemble tous -oui d’accord sur ces points : —

i Dli u du d. hors. il le ntemplanl Par li lui


êtres finis ; parce qu’ils sont possibles, ils sont pensables. Ici cependant les avis se partagent pour définir de quel principe chaque type possible obtient d’être tel type déterminé. — b. Dans tous les cas ces pensées ne sont pas des moments réellement distincts de l’intelligence divine, ni des déterminations actuelles de son essence analogues à des ronds tracés sur un tableau noir : elles n’ont d’autre existence que l’existence de Dieu et elles existent ab mterno dans la simplicité de sa nature. — c. Le nombre de ces idées est infini, en ce sens que l’essence divine étant être infini ou infinie puissance d’être pose la possibilité de produire une infinité de types ou espèces différentes, et même une infinité d’individus du même type. Au sujet des purs esprits cependant les docteurs se partagent. Voir AnGÉlologie. Toutes ces imitations de l’infini s’étagent de degré en degré depuis la pure passivité ou puissance — et c’est la matière prime — jusqu’aux types supérieurs qui se rapprochent de Dieu sans l’égaler jamais, non pour cette raison du néoplatonisme que tout élre engendré est nécessairement inférieur au principe qui l’engendre, cf. Garrigou-Lagrange, dans la Revue des sciences philos, el théol., 1907, p. 205, mais parce que l’excellence de l’être infini exclut la possibilité d’une communication adéquate ad extra : l’Absolu, précisément parce qu’il est Tout, ne permet pas de concevoir un autre absolu en dehors de lui. Ainsi le problème de la limite est-il résolu, non par une déchéance de l’infini, comme dans l’émanatisme, ni par appel à un autre principe mauvais, comme dans le dualisme, mais par la perfection même du principe premier. Entrée par là, comme une tare originelle, dans le monde créé, l’imperfection croît dans les différentes essences, à mesure qu’elles sont des. images de plus en plus dégradées de Dieu, des reflets plus éteints de sa splendeur, un écho plus affaibli de sa voix : toutes ces images néoplatoniciennes peuvent être gardées, mais elles n’expliquent rien dans un système panthéiste. Seule une distinction originelle de substance peut jus tifier cette inégalité de perfection, —d. Ce monde intelligible des dées n’étant plus séparé de Dieu, comme dans le platonisme, ni même distinct en Dieu de l’essence divine, n’a aucune causalité indépendante. Les scolastiques, tout en embrouillant parfois cette question plus que de raison, s’accordent à le dire, les idées ne sont productrices qu’autant que la volonté divine choisit celles qu’il lui plait et s’applique à les réaliser.

e Liberté, immutabilité. — Maître de son acte parce qu’il n’a besoin de rien pour le produire, ni besoin aucun de le produire, n’y ayanl même aucun profil, Dieu est libre de créer ou de ne pas créer. Contre l’averrofsme qui enseigne la création « /< mterno, pour’i' i hange ut en Dieu, la scolastique

établi ! que lont acte divin est éternel, Immuable ce l’essence divine. Dieu créant par sa volonté, le

qu il veut produire apparaît non : < l’instant de s/ volilion — cel acte est éternel — mais a l’instant marqué par -.i volonté, lie même, ennuie Dieu n’agit pas

comme i - en t’agilant, < me il ne veul

comme nous par une modifii identelle de sa

volonté’, parce que l’infinité de son être uffil a tous

nii.nii -. ogement, les docteurs établis

sent qu’on ne saurait, en aucun cas, arguer d’une imperfection quelconque pour établir que celui qu toute hypi i le ne ne ^, ., 1 néi

a è anticiper, ou | différer un. talion quelconque d ivité créatrici

met., disp., - ei. vin. i. i, m

p 113-137. / /’"// - si Dieu est libn

i ni ai

e -ne contre les augusti-