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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.2.djvu/78

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CONSTANTINOPLE (ÉGLISE DE)


instruit, quoique fort lion administrateur. Tandis qu’il recueillait des aumônes en Géorgie, le métropolite de Silivrie promettait aux’Jures mille pièces dur en plus du kharadj habituel, s’ils consentaient à l’agréer pour patriarche. Le peuple, qui eut vent de la négociation, paya la somme au nom de Joachim I er, de sorte que celui-ci put rester sur son siège. Le patriarche n’en fut pas moins destitué pour avoir commencé la construction d’une église sans l’autorisation préalable du sultan ; les dates extrêmes de son patriarcat ne sont pas assurées. Après l’élection de Niplion II, qui n’accepta pas, et le court passage de Pachome I er sur le trône œcuménique (1503-1504), le riche Joachim I er obtint de revenir, moyennant 500 pièces d’or à payer en plus des 3000 que l’on donnait annuellement au pouvoir civil. Ce marchandage honteux lui valut de telles avanies de certains princes grecs qu’il en mourut de douleur à Dristra, sur le Danube. Ce fut alors le tour de Pachome I er de revenir au pouvoir, novembre 1504 ; il le détenait encore en novembre 1508 et en septembre 1512, Miklosich et Mùller, A cta et diplomata grxca medii œvi, Vienne, t. v, p.’262 ; t. vi, p. 261, et mourut l’année suivante, empoisonné par un moine. Une grave affaire occupa son patriarcat et celui de son successeur, Théolepte I er (1513-1522), l’affaire d’Aristobule ou Arsène Apostolios, un Cretois intelligent et roué, qui devint évêque de Monembasie, grâce à l’appui de la cour romaine, et se prononça tantôt pour les catholiques, tantôt pour leurs adversaires. Le personnage, du reste, ne méritait guère d’intérêt, lui qui osait un jour écrire à Charles-Quint : « Je suis votre chien, vous êtes mon maître, et j’aboie pour avoir du pain. » Sur ce triste sire, voir E. Legrand, Bibliog7, apliie hellénique aux xv* el xvie siècles, Paris, 1885, t. i, p. clxvclxxiv ; t. ii, p. 337-346. Le patriarche Théolepte I er fut accusé d’immoralité et, au moment où le saint-synode allait se réunir pour entamer le procès, il eut le bon esprit de mourir presque subitement, à moins qu’on ne l’ait aidé à franchir ce pas difficile. Il n’était, d’ailleurs, guère plus digne d’estime qu’Apostolios et les Grecs eux-mêmes racontent qu’il avait obtenu la charge suprême par des voies simoniaques, en se faisant élire directement par le sultan, moyennant une somme assez rondelette. Sur la chronologie de son patriarcat, voir Papadopoulos-Kerameus, ncpi-roO oîxo’ju.evixoS rcarpiâpyo - j ©soXyjirrûu A’, dans le Ae).tÎov : ?, ; … ÉTaipt’a ; Tr ;  ; ’E'/)iîo ;, t. iii, p. 486-489 ; Byzanlinische Zeitschrift, 1904, t. xiii, p. 307.

Le successeur de Théolepte I er, Jérémie I er, fut élu le 31 décembre 1522. AêXti’ov tyjç… Êtaipîa ; tïjçe EX), dc80ç, t. iii, p. 491 ; Bi/zantinisclie Zeitschrift, t. XIII, p. 307. C’était un homme simple, dénué d’instruction et d’expérience, qui commit la maladresse d’aller en pèlerinage aux Lieux-Saints et surtout celle de s’y attarder ; aussi apprit-il en route que sa place avait été prise par un intrus du nom de Joannice. Celui-ci, du reste, ne fut pas accepté du clergé et des fidèles, se vit excommunier dans un concile tenu à Jérusalem par Jérémie et les autres patriarches, et contraint de se retirer au monastère du Prodrome, près de Sozopolis. Les Turcs qui l’avaient nommé imposèrent à Jérémie I er les 500 pièces d’or promises par l’intrus. Malgré ce que disent les polygraphes grecs comme Gédéon, IlaTpiapyixoï Ilivaxe ;, p. 502-507, il est certain que Jérémie I" n’a occupé qu’une fois, et non deux ou même trois fois, la chaire patriarcale. Nous avons, en ell’et, depuis l’intrusion momentanée de Joannice, toute une série d’actes et de pièces qui fixent la chronologie de son patriarcat : une de 1527, A. Papadopoulos-Kerameus, Mavpoyop-SitEto ; piêXioOYJxvj, t. I, p. 8 ; une de septembre 1530. Viz. Vreniennik, 1896, t. iii, p. 119 ; une de septembre 1537, publiée par le P. Petit, Actes de l’Athos, fasc. 2. Actes du Pantocrotor, Saint-Pétersbourg, 1903, p. 43 ; une d’octobre 1538, M. Gédéon, Xpovtxà to-j Ttatpcap yoîxou xa toS v « oî, Constantinople, 1884, p. 135, et non d’octobre 1539, comme I.- dit 1 éditeur ; une de mai 15 Ma-jpoYop8. pXio61rçx » ], p. 172 ; une de juillet 1541, V. Béloudos, ’Aicowfa èv Bevetca, 2e édit., Venise, 1893, p. 58 ; une de décembre 1515. Viz. Vremennik, t. vii, p. 666, 681. Porphyre Uuspensky, p. 183 de L’Athos, a lu dans un manuscrit qui contient le testament de.i mie I er que la mort de ce patriarche arriva au mois de i cembre 1545, à Tirnovo en Bulgarie, au cours d’un voyage qu’il avait projeté en Moldavie. Ceci cadre fort bien avec la donnée de la pièce précédente, Viz. Vremennik, t. vii, p. 681, où nous voyons, en décembre 1545, Jérémie I er visiter le monastère de Prodrome, près de Sozopolis, en Bulgarie. L’élection du successeur de Jérémie I er, Denys II, fut retardée jusqu’au 17 avril 1546, veille du dimanche des Bameaux, qui vit son intronisation solennelle. Turcogrsecia, p. 164. On ne saurait donc assigner à son élection la date du 17 avril ! comme Gédéon, IlaTpeapyixoi IL’vocxsç, p. 503, ou ceHe du 17 avril 1540. comme l’ont fait Ilypsilantès, Ta t/, v ôcXaxrtv, p. 91, et Legrand, Bibliographie hellénique aux xr » et xrie siècles, t. i, p. 305, n. 5, qui ont mal compris une lettre de Xicolas Malaxos, datée de juin 1547. Turcogrœcia, p. 250-252 ; Maupoyopo. fJtoXto6r, x7], t. i, p. 2U. Nous avons de Denys II une pièce, datée de 1546, MccupoYopS.’i'.-w’.r/jvy/.r, , t. i, p. 10. 12, et une autre du mois d’août 1555, Viz. Vremennik, t. vii, p. 682 ; ce qui donne à peu près les deux dates extrêmes de son pontificat. D’autres actes de lui s’échelonnent entre les années 1550 et 1554. IlaTptapxtxoV Ilivaxe ;, p. 508. Sous ce patriarche éclatèrent de nombreuses divisions entre les évêques et les clercs, conflits qui nécessitèrent la réunion de plusieurs synodes tumultueux. On fit également un crime à Denys II de ce que le petzi ou impôt d’élection était monté à 3000 pièces d’or, alors qu’il n’était au début que de 500, comme si c’était à lui qu’en devait remonter la responsabilité première. De même, on lui sut mauvais gré de ce que le sultan avait fait abattre la croix monumentale qui surmontait le dôme de la Pammacariste.

Joasaph II (1555-1565), très riche et fort habile, parvint à faire baisser le petzi de mille écus d’or. Il se distingua surtout par ses grandioses constructions au patriarcat qu’il modifia de fond en comble, ce qui lui valut le surnom de Magnifique. Il s’intéressa au>?i beaucoup aux études et à l’instruction du clergé ; néanmoins, comme il traitait de haut ses prêtres et ses évêques, il s’aliéna ses subordonnés et fut déposé par eux, le 15 janvier 1565, dans un grand synode qui réunit près de soixante évêques. Les mo’tifs allégués sont assez vagues et la vraie cause doit être cherchée ailleurs. En 1557, le métropolite d’Euripos dans l’Ile de Chalcis ou Eubée, se trouvant de passage à Moscou, fut prié par Ivan IV le Terrible d’obtenir du patriarche de Constantinople la confirmation du titre de tsar qu’il venait de s’octroyer. La charte d’approbation devait émaner, bien entendu, d’un concile de l’Église byzantine. Ce concile ne fut jamais tenu, mais comme il y avait une assez jolie somme à toucher, Joasaph II et son métropolite en supposèrent un qui se serait réuni en 1561 et dont ils envoyèrent les actes, munis des signatures, au prince moscovite. En fait d’authentique, il n’y avait dans ces documents que la signature des deux complices. La fraude, dont le patriarche s’était rend. ! coupable, finit par être découverte grâce aux libéralités et à l’argent que le tsar lui avait prodigués ; de là, le concile et la déposition que nous avons mentionnés. V. Regel, Analecta byzcuitino-russica, Saint-Pétersbourg, 1891, p. l-lvii. Métrophane III, métropolite de Césarée, occupa le trône oecuménique de janvier 1565 au 4 mai 1572. Mêlé autrefois aux négociations de Denys II, qui se proposait de réconcilier son Eglise avec l’Église romaine, il avait, semble -t-il, dépassé ses