Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 3.djvu/181

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lit dire qu’il n plui

uni- Église ; ui monde qui n’eol obtenu le privilège. Nillet, ’"'. cit., p. 157

n’était pourlanl qu’un privil en 1856 seulement que Pie IX. à la demande dea évéqui France, réuni i Parii pour le baptême du prince impérial, étendit la fêle à l’Église universelle sous le rit double majeur. Décret du 23 août. Cf. Nilles, loc. cit., c. iv, ^ I. p. I <">7.

i n 1864, la béatification de Marguerite-Marie donnait une haute Banction au culte tel qu’il s’était propagé. Ii -s documents, déen i de béatification, oraison de la Bienheureuse, leçons de la fête, affirmaient Dettemenl que Jésus avait choisi l’humble visitandine de Para] pourtHre l’apôtre de son Sacré-Cœur, nous révéler par elle Sun immense amour, el nous pousser : i y répondre en l’honorant sous le symbole du cœur.

Cependantla dévotion grandissait, et de tous côtés, on demandait une fête plus solennelle. Le pape l’accordait souvent à tel pays, à tel diocèse, à telle congrégation religieuse. Voir Nilles, c. iv, s i. Mais c’est seulement le 28 juin 1889 que la fête a été élevée pour toute l’Église au rit doulili* de première classe. Le 23 juillet I8’J7, un autre décret permettait de remettre la solennité au dimanche.

Ainsi s’est accompli le désir exprimé par Notre-Seigneurdans la grande apparition. La fête est établie dans le monde entier, établie avec son caractère de réparation et d’amende honorable. La solennité extérieure n’est pas encore partout tout ce qu’elle peut être ; mais peu s’en faut, et il en est peu qui aient tant de prise sur les âmes.

3° Extension du culte public sous Pie IX. et Léon XI 11. Les consécrations partielles ; la consécration de 18~~> la consécration du genre humain en 1899. — Avec la fête, les âmes dévouées au Sacré-Cœur ont toujours désiré la consécration et l’amende honorable. L’amende honorable n’a guère d’histoire, au moins en tant qu’elle se distingue de la consécration ; elle s’est naturellement incorporée à la dévotion, elle en est comme partie intégrante, et va avec elle partout où elle s’étend. Il en est de même, en quelque façon, de la consécration. La Bienheureuse la demandait comme un des premiers actes de la dévotion, et lui donnait le sens d’une donation totale et irrévocable aux intérêts du Sacré-Cœur. Dans le message du Sacré-Cœur au roi, l’idée de consécration à sa place. Les échevins de Marseille renouvelaient solennellement depuis 1722 la consécration de la ville. Si le vœu de Louis XVI est authentique, le roi aurait promis de prononcer un acte solennel de consécration de sa personne, de sa famille et de son royaume au Sacré-Cœur de Jésus. Voir Ami de la religion, 1815, t. iii, p. 77.

En notre siècle, surtout depuis 1850 environ, cette idée est devenue familière à la piété chrétienne. Les évéques consacrent leurs diocèses ; des États comme l’Equateur, 1873, des congrégations religieuses, etc., se consacrent solennellement au Cœur de Jésus. C’est d’ordinaire dans les grandes calamités que l’on se retourne vers lui : Marguerite-Marie n’avait-elle pas montré là le grand remède à la désolation du royaume’.' Lettres inédiles, lettre iii, p. 131. Marseille n’y avait-il pas trouvé son salut ? Mais la dévotion n’a pas toujours eu ces motifs intéressés. L’amour y pousse. Kn 1870 et 1871, de grandes pétitions furent faites à Pie IX pour qu’il fit de la fête du Sacré-Cœur une fête de première classe et consacrât l’Eglise entière à ce Cœur tout aimant. Voir dans Nilles, la lettre des évéques réunis au concile du Vatican, loc. cit., p. 189, celle de l’impératrice d’Autriche, toc. cit., p. l’.H ; celle des catholiques allemands, loc. cil., p. 192. Les pétitions continuèrent les années suivantes. En 1874, à l’approche du second centenaire de la grande apparition à Marguerite-Marie, M’J r Desprez, archevêque de Toulouse,

lt, i omme évéque de li i i or le

monde i Apoilolat de (a

monde catholique : il rappelait la pétition pi Pie IX, vers la fin du concile, signie par presque ton

t par plus d’un million

de fidèles ; il expliquait comment i abouti jusque-la ; il assurail qu’a Rome une pi tition évéques serait bien reçue, ’t il envoyait une formule de pétition soigneusement pi

ambiguïtés de langage, qui avaient fait difficulté d le passé.

Au mois d’avril 1875, le P. Ramière, directeur de V Apostolat de to prière, qui avait été l ame du mouvement, offrait au pape la pétition souscrite par 525 On y demandait : I. que Sa Sainteté daignât choisir un jour, où, dai^ la basilique vaticane, avec toute la solennité possible, elle consacrerait à jamais au Sacré-Cœur la ville et le monde (urbern et orbem) ; 2. qu’elle ordonnât que le même jour, dans le monde entier, tou> les groupements catholiques, diocèses, paro missions, congrégations et communaux maisons d’éducation, etc., fissent, par la bouche de buis supérieurs respectifs, la même consécration, avec toute la solennité possible ; 3-5. qu’elle voulût bien prescrire des exercices préparatoires, donner des indulgences, commander que tous les ans on renouvelât cette consécration. La sixième demande avait pour objet l’élévation de la fête au rit de première classe avec octave, connue fête patronale de toute 11.

Le pape ne crut pas devoir intervenir d’autorité. Mais pour donner quelque satisfaction à ces pieux désirs, il chargea la S. C. des Rites d’envoyer partout une formule de consécration approuvée par lui. et qu’il proposait à tous ceux qui voudraient se consacrer au Sacré-Cœur ; cette unité de formule monti l’unité de l’Église ; il laissait aux évéques le soin de la traduire et de la laire publier s’ils le jugeaient à propos ; il exhortait les fidèles à la réciter en particulier ou en public le 16 juin 1875. second centenaire de l’apparition ; et il accordait indulgence plénière à ceux qui le feraient. Le pape enfin donnait commission au P. Ramière de communiquer le décret de la S. C. avec la formule de consécration, à tous les évéques du monde catholique. Voir les pièces dans Nilles, loc. cit., p. 202 sq.

On voit que le pape avait conscience, comme dit le décret, de la gravité de la chose, gravitaient rei coram Deo animo reputans : il aidait, il encourageait ; mais il ne voulait pas prendre l’initiative, encore moins commander. L’élan des fidèles n’en fut que plus admirable. Le 16 juin 1875 fut une des plus grandes solennités qu’ait vues le monde catholique, un beau triomphe du Sacré-Cœur.

Léon XIII devait lui en préparer un plus magnifique encore, la consécration du genre humain au Sacré-Cœur, à la fin du xix’siècle. Le 25 mai 1899, l’encyclique Aunum sacrum annonçait au peuple chrétien un grand dessein du pape, dont il attendait, si l’on s’y prétait avec ensemble et de tout cœur, de grands et durables fruits, d’abord pour la chrétienté, et ensuite pour l’humanité tout entière, auctore » suasoresque sumus prseclarse cujusdam rei, ex qua guident, si modo omnes ex animo, si consentientibus libentibusque voluntatibus parueristt, primum quidem noniim christiano, deinde societati hominum univertm /> « dus insignes non sine causa e.rpectamus eosdemque matisuros. Il rappelait ce qu’avaient fait ses prédi seurs pour le Cœur de Jésus, ce qu’il avait fait lui-même. » Et maintenant, ajoutait-il, nous avons en vue un acte de dévotion, qui sera comme le couronnement de tous les honneurs que l’on ail jamais rendus au Sacré-Cœur, el nous avons confiance que f< sus-Christ Notre Sauveur l’aura pour très agréable : PtttftC