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CONCILES

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tard à Bologne, suspendu bientôt après, réinstallé à Trente par Jules III en 1551, interrompu de nouveau l’année suivante, repris enfin sous Pie IV en 1562 et heureusement terminé en 1563, est célèbre par tout ce qu’il a fait pour opposer une véritable et sage réforme de l'Église aux excès et aux innombrables erreurs de la pseudo-réforme protestante. Les décrets dogmatiques et disciplinaires portés dans ses vingt-cinq sessions sont à la fois trop connus, trop nombreux et trop importants pour être ici résumés ou analysés en quelques lignes. Voir Trente (Concile de).

19° Le concile du Vatican, réuni par Pie IX, inauguré le 8 décembre 1869 et suspendu le 20 octobre 1870, n’a pu tenir que quatre sessions, qui ont toutefois été aussi fécondes que laborieuses. On lui doit deux constitutions dogmatiques d’une portée capitale : la constitution Dei Filius, solennelle condamnation des négations radicales de notre époque conlre la foi et la révélation, et la constitution Pastor œternus, qui définit, outre la primauté ecclésiastique divinement instituée dans l’apôtre saint Pierre et perpétuée de droit divin dans les pontifes romains, l’infaillibilité personnelle de ceux-ci lorsqu’ils enseignent ex cathedra. Cf. Funk, Histoire de l’Eglise, trad. Hemmer, 2e édit., Paris, 1895, passim.

Beaucoup d’auteurs comptent vingt conciles œcuméniques, parce qu’ils rangent dans ce nombre le concile de Constance. On doit, en elfet, le considérer comme tel pour sa dernière partie, celle qui suivit l'élection de Martin V et qui embrasse quatre sessions, de la XLIIe à la XL V e. Sur son caractère antérieurement à la XLIIe session, on n’est nullement d’accord. Ceux qui tiennent Jean XXIII pour le pape légitime pensent conséquemment que le concile avait été régulièrement convoqué comme œcuménique, mais qu’il cessa de l'être après sa IIe session, par suite du départ de Jean XXIII. Ceux qui, peut-être avec plus de raison, prétendent que Grégoire XII (Hait resté le pape véritable, remarquent qu’il ne s’associa au concile qu'à partir de la XIVe session, pendant laquelle il se démit volontairement du pontilicat ; ils en concluent que l’assemblée acquit alors seulement l'œcuménicité et qu’elle la perdit presque aussitôt, l'Église étant restée sans chef visible jusqu'à l'élection de Martin V. Dans une hypothèse comme dans l’autre, le concile de Constance était acéphale et certainement non œcuménique dans ses fameuses sessions IIIe, IVe et Ve, où il décréta que le concile, à moins de motifs raisonnables et jugés tels par lui-même, ne pouvait être ni dissous ni transféré avant d’avoir mis fin au schisme et réformé l'Église dans sa tête et dans ses membres ; qu’il tenait ses pouvoirs immédiatement de Jésus-Christ, et que tout chrétien, même le pape, lui devait obéissance en tout ce qui ressortissait à sa mission conciliaire. D’ailleurs, ces décrets, qui ont acquis une triste célébrité, que le conciliabule de Bàle a repris en les aggravant, que l’assemblée de 1682 a de nouveau préconisés, ne furent jamais approuvés ni par les papes ni par l'Église universelle ; caducs dès leur origine, ils le sont toujours restés. Cf. Jungmann, Disscrtationes seleclse in Itistoriam ccclesiasticam, Ratisbonne, 1886, t. vi, p. 201 sq. ; Salembier, Le grand schisme d’Occident, Paris, 1900, p. 313 sq. Voir Constance (C.oncilede).

Envisagés au point de vue spécial de leurs éléments et surtout de l’influence exercée sur eux par le pouvoir séculier, les vingt conciles œcuméniques énumérés cius, m' ramènent à trois groupes naturels, selon là remarque du I'. Wernz, lue cit., p. 1065-1068.

Les huit premiers se tinrent en Orient et s’occupèrent exclusivement d’erreurs ou d’agitations religieuses, nées (fins les contrées orientales ; presque tons les évoques qui y assistèrent étaient orientaux ; l’Occident n’y était guère représenté que par les légats du pape. En somme, à en considérer l’occasion et la composition, ils pouvaieut être regardés et ils étaient de fait regardés

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comme des conciles de l’empire romain, dont la paix et la tranquillité étaient directement en cause. De là cette part prépondérante et anormale prise par les empereurs dans leur convocation, leur direction, leur publication et approbation, sans que l’histoire relève traces de protestation, du moins bien caractérisée.

Au début du haut moyen âge, après les premiers germes de schisme jetés par Photius et développés par ses successeurs, deux siècles et demi s'écoulèrent sans concile œcuménique (870-1125). Avec le I er concile de Latran s’ouvre une seconde série, qui s'étend jusqu’au concile de Trente inclusivement et qui présente une physionomie assez nouvelle. Non seulement ces conciles se célèbrent tous en Occident et sont composés en très grande majorité d'évêques du rite latin, mais l’action souveraine et indépendante du chef de l'Église s’y manifeste d’une façon plus éclatante : c’est le pontife romain qui les convoque directement ; le plus souvent aussi il les préside et les dirige en personne et, dans ce cas, les décrets conciliaires prennent même la forme extérieure de constitutions pontificales, rédigés qu’ils sont au nom du pape avec adjonction de la clause sacro approbante concilio. Toutefois, grâce à la bonne entente des deux puissances, les princes séculiers sont admis à assister ou à se faire représenter au concile avec voix consultative ou certains privilèges honorifiques. Au IIe concile de Latran, nous constatons la présence personnelle du roi Conrad III ; au I « concile de Lyon, celle de Baudouin II et de saint Louis ; au concile de Vienne, celle des rois de France, d’Angleterre et d’Aragon ; au concile de Florence, celle de Jean Paléologue ; au Ve de Latran, celle de Maximilien I er. Le concile de Trente resta fidèle à ces traditions, en s’efforeant d’agir d’accord avec les princes catholiques, surtout avec l’empereur Charles-Quint, et en accueillant leurs vœux dans la mesure du possible.

Le concile du Vatican a offert ceci de particulier, qu’aucun souverain catholique n’a été autorisé à profiter de la faculté de s’y faire représenter officiellement et que plusieurs ont montré à son égard plus de défiance que de dispositions amicales.

Pour les principes théologiques : Bellarmin, Controversix christianx fldei, tr. De conciliis et Ecclesia ; Ladvocat, Tractatus de co ?iciliis in génère, Cæn, 1769 ; Palmier !, Tractatus de romano pontiflee, 2e édit., Prato, 1891 ; Mazzella, De religions et Ecclesia, 4e édit., Rome, 1892 ; Chr. Pesch, Pra’lcctiones dogmalicx, t. i, Institutiones propxdeuticx ad sacram theologiam, Fribourg-en-Brisgau, 1894 ; Hurter, Theologix dogmaticx compendium, 3e édit., Inspruck, 1880 ; Scheeben, Handbuch der katholischen Dogmatik, 1873, t. i ; Heinrich, Dogmatische Théologie, 1876, t. n ; L. Billot, Tractutus de Ecclesia Christi, Rome, 1900, t. m ; A. Vacca, De concilio generuli (thèse), Alger, 1891.

l’uur lu partie canonique : Devoti, Institutiones canonicx, t. i, proleg., c. m ; Philipps, Kirchenrecht, t. n ; Hinschius, System dru katholischen Kirchenrechtes, t. ni ; Bouix, De pu fia, ubi et de concilio œcumenico ; Ferraris, Proiuptu bibliutheca canonica, v Concilium ; Wernz, Jus decretalium, t. ii, Jus constitutions Ecclesix catholicx, Rome, 1899 ; Benoit XIV, De synodo diœcesana, l. I ; D. Bouix, Du concile provincial, in-8°, Paris, 1850. Voir aussi VIntroductio seu apparatus ad sacrosancta concilia, de la réédition de Mansi, In-fol., Paris, 1903 ; elle contient sept traités relatifs aux conciles : ceux de Jacobatius, de Delpbinus, de DonatUS, de Mantua-Bonavitus, de Fabullotus, de Carranza et de Pierre deMonte Monarchia.

Puur l’histuire : P. de Corialones, Siimnia cunciliorum omnium, in-fol., Anvers, 1628 ; Carranza, Summa omnium conciliorum, Paris, 1668 ; G. de itives, Epitome canonum conciliorum, in-fol., Lyon, 1668 ; Doujat, Synopsis conciliorum, Paris, 1071 ; Buy, L’histoire en abrégé des quatre premiers conciles, Paris, 1676 ; J, Cabæsut, Notifia conciliorum S. Ecclesix, in-8°, Lyon, 1668 ; souvent réédité, voir t. il, col. 1297 ; Hermant, Histoire des conciles, 2e édit., 4 in-12, Rouen, 1704 ; Ed. nicher, Historia conciliorum generalium, 3 in-'i". Paris, loso ; C.-L. Richard, Analyse ou Idée <jr><<-r, ihdes conciles généraux et pontificaux, 5 in-'r, Paris, 1772 ; 2 in-8-, Bruxelles, 1800 ;.dit. Cuérin, 3 in-8°, Har-le-Pnc, 1868,

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