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CONSTANTIN I" — CONSTANTIN MÉLITÉNIOTE


très prisonniers de marque, mais rendu aveugle, puis exilé dans le Pont. Le pape plus tard lui pardonna et le rendit à son siège.

L’empereur Justinien ayant mandé le pape à Constantinople, Constantin lit ce pénible voyage en compagnie de dignitaires de sa cour, notamment du diacre Grégoire qui devait lui succéder. L’objet du voyage était sans doute d’obtenir pour le concile in Trullo l’adhésion du siège apostolique déjà demandée sous Serge et sous Jean VII, Les violences et les caresses mises en usage à l’égard de ces deux papes ouvraient une assez triste perspective à Constantin. Cependant il fut magnifiquement reçu à Constantinople par le patriarche Cyrus et comblé d’honneur, à Nicée par l’empereur, qui semble avoir agréé les raisons du pape développées par Grégoire. Le fait est que Constantin, après deux années d’absence, revint à Rome (24 octobre 711), sans qu’il lui fût rien arrivé de fâcheux.

A peine de rclour, Constantin apprit le meurtre de Justinien II et l’usurpation du pouvoir impérial par Philippicus Bardesanes, un monothélite convaincu, qui commença une campagne enragée contre le concile de G80 et ses fidèles. Le pape Constantin refusa d’approuver aucune de ses mesures, et fut soutenu par le peuple de Rome contre « l’hérétique » dont le règne au reste prit fin dès 713. Anastase I) rétablit l’orthodoxie dans l’empire, et le patriarche Jean VI, insolemment intronisé à Constantinople par l’usurpateur, se soumit humblement au pape et fit profession de foi orthodoxe sur l’article des deux volontés. Constantin I er mourut le 9 avril 715.

Jatte, Iiegesta pontificum romanorum, 2e édit., 1885, t. i, p. 247 ; Duchesne, Liber pontiftealis, 4880, t. i, p. 389-395 ; Hardouin, Acta conciliorum et epistol. décret., t. iii, p. 838 sq. ; Paul Diacre, Histor. Lombard., vi, 31 ; Gregorovius, Geschichte der Stadt Rom im Mittelalter, t. ii, p. 327.

H. Hejimer.

2. CONSTANTIN II, pape, successeur de Paul I er, consacré en 707, déposé en 768.

Frère de Toto, duc de Nepi, Constantin, bien que simple laïc, fut élu et imposé à la ville de Rome par les soins de sa famille aussi tôt après la mort du pap Paul I er. Les fonctionnaires du pape Paul réfugiés chez les Lombards, spécialement le primicier Christophe et son fils, organisèrent l’opposition et préparèrent une expédition à Rome. Constantin n’avait pas l’appui du roi des Francs Pépin. Des complices ouvrirent les portes de la ville aux soldats lombards. Toto fut tué dans la lutte, Constantin fait prisonnier et enfermé au couvent de Cella nova. Les vainqueurs eurent de la peine à s’entendre. Le parti lombard essaya de faire accepter le prêtre Philippe, mais Christophe fit prévaloir un candidat de son choix qui fut Etienne III. Constantin subit la honte d’une cavalcade ignominieuse à travers les rues de Rome ; puis il fut déclaré déchu du pontificat ; un groupe de forcenés pénétra dans son couvent et lui creva les yeux. Un concile comprenant des prélats francs, lombards et italiens renouvela dans des conditions très dures la condamnation de Constantin, bien qu’Etienne lui-même et le clergé romain eussent accepté sa communion : ses ordinations et ses actes furent déclarés invalides ; un décret fut rendu pour spécifier que les laïques militaires ou civils seraient désormais exclus du corps des (’lecteurs, et que les cardinaux prêtres ou diacres seraient seuls éligibles. Le changement introduit ainsi (buis le droit électoral (’tait profond, mais ne fut point durable (769). La personne de Constantin II n’est plus mentionnée après le concile de Latran de 769.

JalTé, Reg"sta pontifleum romanorum, t. i, p. 283 ; Duchesne, Liber pontiftealis, t. i. p. 4r.S ; M.insi, t. xii, p. 717 ; Id., Les premiers temps de l’État pontifical, Paris, 1904, p. 114-126,

ou dans la Revue d’hist. et de litt. relig., 1896, p. 245 ; Gregorovius, Geschichte der Stadt Rom im Mittelalter, t. ii, p. 350.

II. IIemmer.

    1. CONSTANTIN##


3. CONSTANTIN, évêque bulgare, disciple des saints Cyrille et Méthode. En 894, d’après Goloubinskv, il composa un recueil de sermons du dimanche, puisés en grande partie dans les œuvres de saint Jean Chrysostome, de saint Cyrille d’Alexandrie et de saint Isidore de Péluse. Il est encore l’auteur d’un traité sur la liturgie et la hiérarchie ecclésiastique et d’une chronique, et il traduisit du grec les discours de saint Athanase contre les ariens. Il est considéré comme un des écrivains classiques de la littérature slave primitive.

Goloubinsky, Essai d’histoire des Églises orthodoxes bulgare, serbe et roumaine, Moscou, 1871, p. 167 ; Philarète, Aperçu sur la littérature ecclésiastique russe, Saint-Pétersbourg, 1884, p. 5-6 ; Hermogène, Essai d’histoire des Églises slaves, Saint-Pétersbourg, 1899, p. 168 ; Sobolovsky, Vie de l’éveque bulgare Constantin, dans le Recueil bulgare de littérature, de science et d’instruction populaire (Sbornik : a narodi umotvoreniia, nauka, i knijnina), Sophia, 1901, t. xviii, p. 68-71.

A. Palmier.1.

    1. CONSTANTIN HARMÉNOPOULOS##


4. CONSTANTIN HARMÉNOPOULOS, dont le principal écrit est du domaine juridique, vivait au xive siècle, car un manuscrit nous apprend que son Hexabiblos fut terminé en 1345 et un autre manuscrit, contenant le rtiême ouvrage, date de 1354. Il écrivit : 1° un tomos contre Palamas, qu’a édité Léon Allatius en 1652, Grsecia orthodoxa, t. i, p. 780-785 ; 2° un petit écrit hérésiologique, P. G., t. cl, col. 20-29 ; 3° une confession de foi, suivie de quelques extraits des Pères, ibid., col. 29-41 ; 4° un petit récit sur trois conciles réunis pour défendre la majesté des empereurs grecs contre les usurpateurs, ibid., col. 41 sq. ; 5°un traité inédit sur les jeûnes ecclésiastiques, contenu dans le Cod. Vindobon. jurid. il ; 6° enfin, le compendium juridique en six livres, d’où son nom de Hexabiblos, son principal titre de gloire. Cet ouvrage fut, avec celui de Mathieu Blastarès, traduit en grec populaire par Nicolas Counalis Crilopoulos. Des extraits se trouvent dans P. G., t. cl, col. 45-108, mais la meilleure édition complète a été donnée par E. Heimbach, Constantini Harmenopuli manuale legum sive Hexabiblos, cum appendicibus et legibus agrariis, in-8°, Leipzig, 1851. Dans le Cod, Laur, 80, suppl. 85, l’Hexabiblos est introduit par une pièce de vers adressée au juge Constantin par le chartophylax André Libadanarios. On attribue également à notre auteur un dictionnaire syntactique.

K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, 2’édit., Munich, 1897, p. 103, 007", 010, 786 ; E. Heimbach, op. cit., p. V-XXU.

S. Vailhé.

    1. CONSTANTIN MÉLITÉNIOTE##


5. CONSTANTIN MÉLITÉNIOTE. Ce théologien byzantin appartenait ;  ! la célèbre famille des Méliténiotes, qui fleurissait à Constantinople vers la fin du XIIIe siècle et dans la première moitié du xive, et de laquelle nous connaissons un certain nombre de membres : Jean Méliténiote, auquel est attribué un commentaire des Évangiles, reste encore manuscrit. K. Krumbacher, Geschichte der byzantinischen Litteratur, 2e édit., Munich, 1897, p. 135 ; Calliste, auquel appartiennent plusieurs discours d’un contenu ascétique, Krumbacher, op. cit., p. 158 ; manuel mentionné dans un recueil de lettres anonymes du commencement du xiv siècle, conservé en manuscrit dans la bibliothèque royale de Munich, Catalogus de llardt. t. ii, p. 287 ; Théodore, grand sacellaire, maître des maîtres et archidiacre de la Grande Église de Constantinople, lequel composa un commentaire sur les quatre Évangiles, avec un grand ouvrage astronomique, P. G-, t. cxi.ix, col. 881-1001 ; Constantin, différent du nôtre, lequel, en sa qualité de médecin, s’ingénia à traduire du persan un petit traité de médecine ; enfin notre Constantin, théologien et polémiste. Voir, sur ces auteurs, la brève notice d’F. Miller