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CLÉMENT XIV

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m accueillant avec jota cet attes conciliant* du non pape, lea coon bourbonieno mçaient nulle ment à leun ; outre la Compagnie de J

Clément Xl lemble s’être appliqué & gagner du tempa, à donner aui puisaancea dea satisfactions di détail en tenant rigueur aux jéauitei de aei Etat » . Cordara, Uémoiret, p. lBq. Dèi ton audience d’avènement il ac montra dur pour le P. Ricci, et ne tarda pai à enlever aux jésuites le collège di Rome. Theiner, Bis , t. i, p. 3M. Cea Batiafactiona ne suffirent pas. Dès le 22 juillet 1769, un mémoire était dressé par lea Iroia ministres dea cours bourboniennes, Bernis, qui venait de Buccéder à d’Aubeterre, Azpuru et Orsini. Bernis se chargea de le présente) i trois monarques, y était-il dit, persistent ; ’i croire la destruction dis jésuites utile et nécessaire ; c’est i Votre S ; iint<t<s. ule qu’ils adressent la réquisition déjà faite par les trois cours, et renouvelée aujourd’hui. » Le pape répondit « qu’il avait sa conscience et son honneur à conserver » , et demanda à réfléchir ; le’M septembre 1769, il écrivit à Louis XV une lettre pleine de promesses vagues, Theiner, Epistolse, p. 31 ; Masson, Bernis, p. 155. Charles III. furieux que la suppression ne fût pas déjà décidée, pressa tellement son ministre Azpuru que celui-ci parvint à arracher au pape un document des plus compromettants. Le 30 novembre 1769, Clément écrivait au roi d’Espagne : t Nous croyons ne pouvoir nous dispenser de faire savoir à Votre M que nous sommes toujours dans l’intention de lui donner des preuves éclatantes du désir que nous avons de satisfaire à nos obligations. Nous avons fait rassembler tous les documents qui devaient nous servir pour former le molli proprio convenu, par lequel nous justifierons aux yeux de toute la terre la sage conduite tenue par Votre Majesté dans l’expulsion des jésuites comme sujets remuants et turbulents… Nous soumettrons aux lumières et à la sagesse de Votre Majesté un plan pour l’extinction absolue de cette Société, et Votre Majesté le recevra avant peu. » Theiner, Epislolæ, p. 33. Pour prouver sa sincérité, le pape enleva peu après aux jésuites le collège et le séminaire de Frascali, et interdit leurs catéchismes de carême pour 1770. Le 26 mai

1771, une congrégation de cardinaux très hostiles à la Compagnie fut nommée pour visiter le collège romain, et commença son inspection avec une extrême rigueur. Theiner, Histoire, t. i, p. 361-402 ; Masson. Bernis, p. 150 sq. La chute de Choiseul, survenue le 25 décembre 1770, n’apporta aucun changement dans la politique des trois cours ; d’Aiguillon, personnellement indifférent à la suppression des jésuites, tenait à conserver l’alliance de l’Espagne en donnant à Charles III les satisfactions auxquelles il tenait le plus. En mars

1772, le fiscal Joseph Monino fut nommé ambassadeur d’Espagne à Rome à la place d’Azpuru qui reçut l’archevêché de Valence ; Bernis eut l’ordre de suivre en tout sa direction dans l’affaire des jésuites. Le 4 juillet, Monino était à Rome, et des le principe signifiait au pape que « si ni les insinuations ni les prières, ensuite les instances, ne le décidaient, le roi d’Espagne, et vraisemblablement tous les monarques de la maison de France, prendraient des moyens décisifs pour se faire justice d’un manquement de parole, et pour préserver leurs États et l’Église des troubles que les intrigues des jésuites ne manqueraient pas d’y faire naître » ; c’était la menace d’un schisme connue celui qui, pendant dix ans. avait séparé le Portugal du saint-siège, Theiner, Histoire, t. il, p. 242. Aucun argument ne pouvait mieux décider l’âme bonne, mais faible, « lu malheureux pape. Monino fut moins bien inspiré’en laissant entrevoir à Clément XIV, pour prix de sa condescendance, la restitution d’Avignon et de Bénévent, toujours détenus par la fiance et Naples. i Le pape, raconte Remis, lui répondit sans hésiter, qu’il ne tra Qquoit [>ns dans hs affaires, el q

roit une chose pour en obtenir une autre.

Histoire, t. M, p. Hi ; Ravigi ent XIII, t i,

p. :  ; 17. Monino. sentant que -on triomphe approchait,

lit (aire d activi - dam 1

cl d l tpagne pour recueillir les principaux pi

levés dans letTOÎi il. ri

gnie de.1. -i, -. el prépara un plan d.- destruction d » I ordre dont les principales dispositions se r-.tr ront dans le bref Dominus ci. redemptor. (.f. i ..m. Expulsion, p. 167 sq. ; Theiner, Jiiitotre, t. ii, p.’Jôl sq. Cependant le pape, soit pour satisf aller aux dernières extrémités, les exigences > : soit pour préparer l’opinion publique à la suppred. - la Compagnie, prenait une série de i contre les divers établissements des jésuites dans i pontifical : suppression du séminaire et du pensi rattachés au collège romain, expulsion des jésuites du séminaire irlandais, procès intentés aux divers col.’. . t suivis de la confiscation de leurs biens, visites diri au nom du pape parles ennemis les plus décl de l’ordre, dispersion des novices et des jeunes religieux. Cordara, Mémoires, p. 49 sq. fin peu de i les jésuites des Etats romains auraient di-paru comme corps sans que la suppression générale de l’ordre eût été décrétée. liernis se serait contenté de cette solution ; mais Monino écrivait implacable : i Notre roi ne prend aucun plaisir à voir couper seulement les branches ; il veut qu’on porte à la racine un coup décisif, déjà désigné, déjà promis… C’est en vain que l’on tourmente ces pair. Une seule parole

suliit : l’abolition. » Raignan, Clément XIII, t. i. p. 365 sq.

A la fin de 1772, le seul appui que Clément XIV trouvait encore dans sa résistance aux iniques exigences des cours bourboniennes lui fut retiré. L’impératrice Marie-Thérèse, jusque-là opposée à la suppression des jésuites, se laissa vaincre par les instances de son fils Joseph II, de sa fille la reine de Naples, et de certains théologiens de son entourage ; elle cessa d’intercéder en faveurde l’ordre persécuté. Ravignan, Clément XI II, t. i, p. 362, 363. Peu auparavant. Charles-Emmanuel de Sardaigne, également favorable aux jésuites, était mort. Cordara, Mémoires, p. 19. Le pape, privé de tou’cours humain, commença en novembre 1772 la rédaction du bref de suppression, et communiqua à Monino la substance du préambule. Six mois s’écoulèrent encore avant que le document ne fût rédigé et signé : Clément XIV. malade et profondement aflligé. saisissait tous les prétextes ^.’uv gagner du temps ; Monino ! harcelait sans relâche et sans pitié. Le S juin 1773. le bref fut signé ; en même temps une congrégation de cardinaux était chargée de l’administration des biens de Tordre supprimé. Le 16 août, au soir, le bref, qui portait la date du 21 juillet, fut signifié, au Gesù. au général Ricci et à ses assistants ; le 17. ils furent conduits au collège des Anglais, puis au château Saint-Ange où commença leur procès ; il ne devait se terminer que sous l’ie VI. après la mort en prison de l’infortuné général qui protesta jusqu’au bout de son innocence et de celle de son ordre ; les prisonniers survivants furent alors relâchés sans que la COOgl tion appelée à les juger eût rien trouvé qui put motiver une condamnation. Ravignan, Clément XIII, t. i. p. ;  ! 76 sq. ; Sidney Smith, The s u ppre ss ion, dans The month, juin 1903, p. 604 sq. Le bref débute par l’affirmation solennelle que le pape, destiné i a ce monde « l’unité d’esprit dans le lien de la paix » , doit être prêt. « le bien d’une charité mutuelle l’exigeant, à arracher et détruire même ce qui lui serait le plus agréable, et dont la privation lui causerait une douleur a mère et de vifs regrets. « Souvent les papes ses prédécesseurs ont ainsi usé de leur pouvoir suprême pour