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DENYS LE CHARTREUX


ses grades dans une université. Il se présenta d’abord à la chartreuse de Zelhern, près de Diest, en Brabant, mais il ne fut pas accepté, n’ayant pas encore atteint l’âge de 20 ans exigé par la règle. Il s’adressa ensuite au prieur de la chartreuse de Ruremonde, qui lui conseilla d’aller se perfectionner dans la philosophie et la théologie à l’université de Cologne et puis de revenir embrasser la vie du cloître. Le jeune postulant acquiesça et, après avoir été reçu maître es arts, il retourna à Ruremonde et y fut admis parmi les enfants de saint Bruno. Il avait vingt et un ans. — Sa vie monastique se résume en ces trois occupations : oraison, lecture, composition de livres ou traités. Il passait presque la moitié de chaque jour à prier, à méditer et à contempler. Le reste de son temps était employé à peu près entièrement à l’étude. Il dormait peu, jeûnait beaucoup et sortait rarement de sa cellule, s’abstenant même de prendre part aux récréations de ses confrères. En 1434, il composa son premier ouvrage, le commentaire sur les Psaumes ; son dernier livre date de 1469 : c’est un recueil de méditations qu’il dédia à ses confrères comme son testament et sa recommandation suprême. Ainsi Denys vécut presque toujours enfermé dans >a cellule. Il exerça quelque temps l’office de procureur de son couvent et celui de recteur de la nouvelle chartreuse de Hois-le-Duc. Le cardinal Nicolas de Cusa, grand admirateur de ses talents, voulut l’avoir prés de lui dans sa légation en Allemagne (1451-1452 pour travailler à la réforme du clergé et des nionasind nombre de prélats ecclésiastiques le consultaient dans leurs doutes. Les princes et les princlergé séculier, les religieux et beaucoup de chrétiens de toutes les conditions lui demandaient des conseils et des règles de conduite. Il était aussi en gi nue à la cour romaine. On rapporte

qu’Eugène IV, après avoir lu un de ses ouvrages, T mater Ecclesia, qvse talon habet filium’Le successeur d’Eugène, Nicolas V, agréa l’hommage du traité Contra Aleoranum, que Denys avait composé ;’i la demande du cardinal Nicolas de Cusa. Après avoir reçu une révélation céleste, le vénérable solitaire adressa une lettre à tous les princi la chrétienté pour les engager à réformer les mœui leui S peuples et à s’unir dans une nouvelle croisade Sai rasins, qui menaçaient I l urope entière. ii m le 12 mars 1471, à i Iprès

devint d’une beauté remarquable, el un parfum céleste s.’répandit dans sa cellule. La du peuple n<— larda pas à proclamer sa sain mbe devint de suite le centre’l an petit pèlericontrée, beaucoup de fidèles assuraient avoir reçu de Dieu, par son Intercession, des faveurs miraculeuses, Cette espèce de culte persista dans les — troubles et les boulevi 12 mars 1608 137 anniversaire de la mort di Di n. on retrouva dans le cimetière de la ments forl bien conservés. Le crâne exhalait une odi m suave et h-s deux doigts de la main

ivaient tenu la plum iin. conservaient en gumi ni-. M Henri Cuijck. inonde, m en cette occasion la reconoffn n Ile, : i, | N serviteur de [Heu, el

placer dam l, .h-, du, , autel, i ii mm auparavant, le même ner —a dévotion i nvers Denys le

ie vocable de saint I ». nj I < opagite, la | II" di la —.nui vénérabli divins mysti res Pli m de

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d’Urbain VIII arrêtèrent le cours de cette procédure. Néanmoins, la réputation de sainteté dont jouissait Denys le Chartreux ne cessa pas avec cette suspension. Soit en Belgique, soit ailleurs, dans l’ordre des chartreux et au dehors, il a continué d’être l’objet d’une religieuse vénération. Des personnages très respectables, parmi lesquels on compte saint François de Sales, saint Alphonse de Liguori, Benoit XIII, le jésuite Jean Bolland, l’évêque Du Saussay et Arnold Baissais, n’ont pas hésité à lui décerner le titre de saint ou de bienheureux ou simplement de vénérable. On a des motifs de croire que bientôt le saint-siège permettra le culte public de ce grand théologien, admirable par sa vaste érudition et par l’héroïcité de ses vertus.

IL (Euvres. — Les œuvres de Denys forment une véritable encyclopédie ecclésiastique.

Exéyétiques.

Il a écrit des commentaires sur tous les livres de l’Ancien et du Nouveau Testament, selon le sens littéral et spirituel, soit allégorique soit tropologique. Les sept Psaumes dits de la pénitence ont été l’objet d’une explication particulière. Dans un abrégé de toute la Bible, Denys a réuni les faits et les sentences les plus remarquables de nos Livres saints. Au jugement de dom Calmet, l’opuscule intitulé : Monopanton, id est unum ex omnibus Epis tolis B. Pauli ad niaterias cerlas contraclum opuscidian, « tout petit qu’il est, l’emporte beaucoup sur tout ce qu’a fait Bikel (sic), tant à cause de son utilité, que parce qu’il est d’une composition toute singulière. C’est un recueil des plus beaux passages de l’apotre saint Paul rai sous certains titres qu’il s’est choisis pour son dessein ; en sorte que comme les Épîtres du docteur des nations sont un des plus précieux monuments des Livres sacres, on peut dire aussi que cette collection est d’un pris infini. » Dictionnaire de la Bible, 178IÎ, t. IV, p. 356. Ce Monopanton est, en substance, le Codex Panlinus ou le système théologique de saint Paul. Il a été publié séparément plusieurs fois, Anvers, s. d. et 1391 ; Cologne, 1531, etc. La partie exégétique des œuvres de Denys se complète par ces trois autres ouvrages : le récit de la passion selon les quatre évangélistes, le Sonus epulantis ou méthode pour psalmodier dévotement, et une explication de certain— passages difficiles du livre de Job intitulée : De rouan diversitatis r titiim humanorum. Voir Denys le Chartreux dans le Dictionnaire île la Bible de M. Vigouroux pour ce qui concerne le reste des travaux scripturaires de cet écrivain,’. ! Philosophiques. — Denys a composé un abrég philosophie, in-fol., Cologne. 1532, dans Opéra minora, t. i. Il a fait une explication littérale et un comiii, ni. tire mystique de l’ouvrage de Boèce intitulé : De dations philosophim, Cologne, 1540, dans Opéra munira, t. m. L’opuscule De venustate mundi ri pv.lchritu.dine Dei, dans Opéra minora, t. n. est un vrai ei beau traité d’esthétique. Le D’Zœckler, de Greifswald, en 1881, lit paraître à Gotha, dans la revue Sludien und Kritiken, une étude Bur cet opu el —m toutes les œuvres de Denys. Plusieurs autres

écrits philosophique^ de Denvs sont perdus.

rhéologiques. Comme théologien, il a (ail un grand et savant commentaire des quatre livres desSen -. 1 in-fol., Cologne, r> : r>. Veni 1584. Par ge, il a pris rang pai mi l< — plus —i andc lastiques du moyen âge et les meilleurs interpi il, — Pierre Lombard, i fin n >.— plu— simple ei de plu s.ivant a la fois. Sur chaque question I 1 duil’du Maine, et donne quelqu nenta.

Puis il indique les divers problèmes qu il > soulevi

commi née l’exposé con té dit

avant lui —m— ce sujet ; le tout se termine par s., propre décision, qu’il juatl iitanl de solidité qu.’de

modi merveille, dit le P. I lassani, dont nous