immédiatement enseignés par Jésus-Christ, l’autre renfermant toutes les vérités dont la négation entraînerait le rejet de quelque article de foi. Sum. tlteol., ll a 1I’q. XI, a. 2. Cette distinction, dès lors communément admise par les théologiens, fut plus explicitement formulée vers la fin du xvie siècle et directement appliquée à l’enseignement du magistère ecclésiastique par Grégoire de Valence, Anahjsis fideicatholicæ, part. VIIT, Ingolstadt, 1583, p. 313 sq., et au xviie siècle par Bannez, In ll îm II e, q. xi, a. 2, concl. 1, Venise, 1602, col. 5’t8 sq., et De Lugo, De virtute fidei divinæ, disp. XX, sect. m. n. 1Il sq., et dès lors unanimement suivie par les théologiens, surtout au XIXe siècle où le traité de l’Eglise reçut de si considérables développements.
5. Le concept théologique du dépôt de la foi, logiquement déduit de Matth., xxviii, 20 : Docentes eos serrure omnia quæcumque mandavi vobis, est expressément indiqué par saint Paul : Déposition cuslodi, devitans profanas vocum noritales et oppositiones falsi nomïnis scientix. I Tim., vi, 20 ; cf. i, 3 ; iv, 6, 10. Bonum déposition cuslodi per Spiritum Sanction qui habitat in iinbis. II Tim., I, 14 ; cf. ii, 8, li ; iii, li : iv, 3 ; Tit., i, 9, 14 ; ii, 1 ; Gal., i, 8, 9. L’apôtre saint Jean recommande aussi de conserver ce qu’on a reçu. I Joa., il, 20 ; II Joa., 9-12.
Son affirmation implicite se rencontre très fréquemment dans la tradition ecclésiastique, avec la divine mission de l’Église de conserver et d’enseigner intégralement les vérités que Jésus-Christ lui a confiées, avec l’inviolable unité de la foi et de la communion catholique, el avec le juste reproche de nouveauté sacrilège adri ssé aux hérétiques de tous les temps. Comme exemples de ces affirmations implicites, nous citerons à la fin du i’r, au n » et au iiie siècle la Didaché, l’Épltre de Barnabe, saint Irénée, Clément d’Alexandrie et Origène. La Didaché, iv, 13, et l’Épitrede Barnabe, xix, II, répètent une règle du Deutéronome, xii, 32 : « Tu garderas ce que in as reçu par tradition, n’ajoutant rien, n’enlevant rien. » l’uni », Patres apostolici, 2e édit., Tubingue, 1901, t. i, p. 14, 92, Saint (renée dit expressément que l’Église qui a reçu des apôtres et de leur— disciple— renseignement de Jésus-Christ ie garde avec —"in. l’enseigne et le transmet unanimement,
une p.iïT : il : — unit : >- j.-Li, i ; yjprT ; …’L’/ c.’j.. r/i, -x : *-.x KY)pV99ei, v.x ô’.Ô’/T/î’.. L% : TtapaBtS’OOtV, m ; iv TTO’j.a
v.iL-.t’ir.cr., l. I, c. x. P. G., t. vii. col. 552.
Clément d’Alexandrie en prouvant la vérité de l’Eglise catholique contre les hérétiques affirme l’unité i foi dont H montre l’origine dans l’enseignement d’un des apôtres qui est la tradition ecclésiastique. Strom., VII. c. xvi, xvii. P. G., t. ix. col. 532, 552. Oi u début de —un II : —, ; ip/i »’établi) cette règle absolue : l’on doil garder l’ei ni ecclésiastique réguliè rement transmis par les apôtres et encore présentement
i.-int dans h— i ule cette vérité don
crue qui n’est nullement en désaccord avec la tradition Mastique et apostolique, I. I, proœmium, n. 2, ]’. t… t. xi. cl. lin. Cf. I. lv., i. Origène, Paris, 1907,
I’~
L’affirmation explicite du concepl théologique, jointe
dépôt de i.i fui. est peu fn quente chez
lei i’inq prem i Son expression la
pin— complète se rencontre chei Tertullien ; > la fin du
ni Vincent de Lérim.m. Tertullien
de saint Paul. I I illl.. I. 20.
M Tu n. i. 14, déclare que ce dépôl du in est la doctrine
publiquement par Jésus-Christ, absolument
atoire.il j » » i De |
P. /, ., t. n. col.’M. Toute doctrim nement apostoliqui
p.ir’| r vraie, celle qm
ire elle II, « ni. :’même doctrine est reproduite aux c. xxxi et xliv, col. 41, 59 sq. Cf. P. de Labriolle, Tertullien, De præscriptione hæreticorum, Paris, P. ! 07, p. xxi-xxiv.
Selon saint Vincent de Lérins, le depositum de saint Paul, I Tim., VI, 20, est le talent de la foi catholique, confié à la vigilance pastorale de Timothée. avec obligation de le préserver de toute atteinte. Commonitorium prinium, c. xxii, P. L., t. l, col. 667. Cette garde vigilante n’est point l’œuvre personnelle de Timothée ; elle incombe à l’Église de Jésus-Christ : V.hristi vero Ecclesia sedula et eau la depositorum apud se dogmatum eus t os nihil in /lis unquani permutât, nihil minuit, nihil ad dit, col. 669. Cette conservation immuable des dogmes confiés à l’Église n’empêche cependant point un réel progrès dans leur connaissance de la part des individus ou de l’Église entière, mais in eodem dogmate, eodem sensu, eadenique sententia, col. 668. Dans ses conciles, l’Église ne fait qu’expliquer avec plus de soin ce que l’on a toujours cru : Denique quid unquani aliud conciliorum decretis enisa est nisi ut quod antea simplicité)— credebatur, hoc idem postea diligentius crederetur, quod antea lenlius pnvdicabatur, hoc idem postea inslanlin
- prædicaretur, quod antea securius colebatur, hoc
idem postea sollicitius excolereturf col. 669. Cf. P. de Labriolle, Saint Vincent de Lérins, 2e édit., Paris, 1906, p. 89-91.
Chez les théologiens du moyen âge, bien que l’expression déposition /idei ne se rencontre point, le concept est assez nettement indiqué. Il résulte chez saint Thomas de cette doctrine, plusieurs fois répétée, que les définitions postérieures des conciles ainsi que les additions aux symboles sont simplement une déclaration plus explicite de ce qui était moins expressément contenu dans les formules ou définitions antérieures. Sum. t/tcol., IL 1 II*, q. i, a. 9, ad 2 «’ » ; a. 10, ad l" m. En reproduisant communément cette explication sommaire, les théologiens scolasliques approuvaient implicitement cette même notion théologique du dépôt de la foi.
A partir du xvie siècle, les nécessités de la polémique, en attirant l’attention des théologiens sur l’immutabilité substantielle des dogmes catholiques en face des nouveautés et des multiples variations de l’hérésie et sur le divin magistère de l’Église, mirent en évidence le concept théologique du dépôt invariable de la foi, confie’1 à l’autorité ecclésiastique. L’objet direct el indirect de ce dépôl fut plus nettement déterminé. En même temps l’expression elle-même entra définitivement dans le formulaire théologique.
III. DÉPÔ1 m. LA l "I 90DS i.’Ancikn TESTAMENT. —
D’une manière générale, c’est l’ensemble des vérités révélées par Dieu à toute l’humanité ou au peuple
israélite en particulier pour diriger les individus ;’i leur (in surnaturelle et préparer le iel., i l.ivene inent définitif du christianisme. Nous n’avons point à exposer ici en détail chacune’le— vérités ainsi cor p. n— Dieu au genre I tain ou au peuple d’Israël spécialement. Elles rassortiront suffisamment de l’étude de chaque dogme dans la période antéchrétienne, rvons seulement les deux unie— caractéristiques dudépôl de la foi sous l’Ancien Testament I II n’est confié— par Dieu a aucune autorité doctrinale divinement instituée et revêtue d’une un sion permanente el de prérogati’i I, Pour l’humanité en
général, le principal moyen de conservation des vérités révélées est la tradition du peuple fidèle, pin— tard aidée par celle d’Israël providentiellement disséminé
parmi les nations de la gentilité, l I’’Israël en
particulier, le principal moyen providentiel est i n
I— tradition du peuple resté fidèle — l enseigne m de
Dieu c.’ud ni— i.n— cette tradition,
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