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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/310

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DESCENTE DE JESUS AUX ENFERS


L’époque palrislique s’est assez justement représenté l’œuvre accomplie dans la descente aux enfers comme une conséquence et une application de l’œuvre commencée par l’incarnation et couronnée par la rédemption. Or, l’antiquité chrétienne s’est expliqué le mystère de la rédemption par deux théories principales : celle de L’évangélisation ou de la lumière apportée aux hommes enténébrés, celle de la délivrance qui renverse l’empire du démon et brise les chaînes, ouvre la prison dans lesquelles il détenait les hommes en réelle captiité. Parallèlement à ces concepts, les Pères ont exposé la descente aux enfers, soit comme une prédication spéciale adressée aux esprits des demeures infernales, soit comme une victoire du Sauveur, je veux dire un -ement du démon, d’où s’ensuit la délivrance de ses victimes.

1° Théorie de l’évangélisation ou de la prédicalii n. — I. Nous l’avons rencontrée dans les citations déjà faites de V Évangile de Pierre, d’Hermas, de Clément d’Alexandrie et d’Origéne ; et c’est grâce à l’influence de celui-ci qu’elle se répandit si largement. En même temps qu’il exalte le triomphe du Christ, la défaite de la mort et celle du diable. Oral, de incarnatione Verbi, il 23-27, P. (.., t. xxv, col. 136 sq., saint Athanase maintient le fait de la prédication. Ad Epiclelum, n.5, 6, P. G., t. xxvi, col. 1058-1061. Saint Hilaire dit que le Christ a fait ses exhortations, comme l’apôtre Pierre en témoigne, à ceux qui étaient en prison, aux incrédules du temps de Noé, » Tract, in ps. CXVI1I, xi, 3. P. L., . ix, col. 572-573 ; et il laisse entrevoir que la conversion demeurait possible dans le sombre séjour.

2. Mais quelle fut l’étendue, quel fut l’effet de cette prédication ? Ses partisans l’ont conçue comme un moyen d’illumination des intelligences et de réelle conversion des volontés. Par suite, elle se trouvait inutile pour les saints patriarches et les justes de l’ancienne loi ; mais elle devait s’adresser aux esprits qui n’avaient pas reçu la lumière de la foi, et, dans cette théorie, c’est donc pour les infidèles que le Sauveur est descendu aux enfers. Tour Clément d’Alexandrie et Origène, ce sont tous les esprits, à qui la prédication des enfers a offert la lumière évangélique, et tous oui pu obtenir le salut à la seule condition de la bonne volonté— : èito[<rrp£çci>v xàxeîvtov —i » ; 60uXouivac itpb( aù-.’, , Origène, Cont. Celsum, I. II. a. 13, P. G., t. xi. col. 8tJ5. L’Ambrosiaster expose que la prédication dans i’— enfers consista essentiellement dans.l’apparition même de Jésus, el il ajoute cette conclusion très i que Jésus délivra tous ceux qui eurent le désir ou l’amour de lui Triumphato ergo diabolo, descendit m cor terra, ni os mor tuorum, et quolquot cupidi ejus estent liberarentur. Comment, iii Epist. ad P/di.. tv, 9, P. L., i. wn. col. 387. Cet amour de Jésus était, dans l’espérance d’obtenir par lui le salut : Ornais enim quicumque, viso Salvalon apud inferos, sperani <lr illo taluiem, liberalus est, Pelro apostolohot testante.

1, , » i. mi lioni., x, 7, ibid., col. 143. Saint lire de Na/ian/e semble ac< i pli r au moins I sibilité du —.dut universi l il ne sait si le Chi isl libéra qu’il trouva au i i nfei s, ou seulement

n ni en lui’, <.,’> : L%-. —.% i -. —, . Xptw

"i r, ; xaTK6âa(W(, t :  ;

, -i.ii :  ; ,’r l /A/v. tOV<’’L. MA. 21, P. L. t. XXXVI. Col. li.’lT.

Saint Cyrille d Alexandrii paraîtrait aller plus loin ent adinettn li lui du salul, . aérai

… uii dépouillé tout

I i nf r, el iv. mi’.i,

diable abandonm

Homil. paschal., iiv P. G., t. lxxvii, col. 552. Il semble cependant que cette formule absolue doive s’entendre avec quelque restriction, celle-ci, par exemple, que la libération atteignit tous ceux qui en étaient dignes. Car saint Cyrille dit ailleurs formellement que, prêchant aux esprits en prison, le Christ a délivré ceux qui auraient cru en lui, s’ils avaient vécu au temps de sa prédication publique sur la terre : î’va)or toûtouç, ôaoc ittareûstv hi.ùlo-i. Fragm. in Episl. 1 B. Pétri, m, 19, P. G., t.’i.xxiv, col. 1013.

3. Avec saint Jean Damascène la doctrine se restreint en se précisant. Il retient la doctrine de l’évangélisation des âmes aux enfers ; il n’accepte pas que le Sauveur y ait accordé le salut à tous indistinctement, mais seulement â ceux qui alors crurent en lui. Pour lui, en dehors des justes de l’ancienne loi, ceux-là seuls obtinrent le salut qui avaient, sur la terre, mené une vie très pure, pratiqué la modestie, la tempérance, la chasteté, sans pourtant avoir reçu la lumière de la foi. Ce fut, pour eux, comme la récompense de leurs vertus naturelles. De fide orlhodoxa, 1. III, c. xxix, P. G., t. xciv, col. 1101 ; De Us qui in /ide obierunl, a. 13, P. G., t. xcv, col. 257. L’Église grecque, sauf quelques exceptions notables cependant, suivit désormais son grand docteur. Selon la pensée d’Œcuinenius, quelque peu semblable à celle de saint Cyrille d’Alexandrie, ceux qui avaient mené, sur la terre, une vie de justice et qui auraient écoulé Jésus s’ils avaient vécu de son temps, ont éprouvé aux enfers le bienfait de la prédication salutaire du Sauveur : Oi ya.ç> àpYQ’C « yaOos ; tÔv éaurtôv vatà ibv rijç s^r, ; ocÙTÛv ypdvov, itîp’.ivÔtffavTEî fh’ov, (i ; ei xa’t tôtî tiS y.O(j[xu> £7reSr||j.Y]<JE Xf.TT’JÇ, (J.Y) av à7TOÀîtç0r|Vai toû ÏWOTIOIO’jVTOC « vitoviç y.Lp’J-Mj.aro ; , o’jtoc xnù t^tô o ; à rjjç St ; 580 — J toû Kvpt’ou jeaèdéou, rfjç <roT » >piaç ït-j/ov. In 7 ai " Pétri, ni, 18-19, P. I’.., t. exix, col. 557-559. Cf. Théophylacte, InP" Pelri, iii, 19, P. G., t. cxxv, col. 1232.

Théorie de la délivrance des dmes et de la victoire sur le démon.

Elle fut toujours proposée dans l’Église en même temps que la précédente, mais comme celle-ci fut surtout soutenue dans l’Eglise grecque, l’autre se retrouve le plus fréquemment dans l’I latine.

I. lui Orient, la note doctrinale, en ce qui regarde l’étendue de la libération, fut assez exactement donnée par saint Cyrille de Jérusalem. Il montre le Sauveur allant aux enfers pour délivrer, non toutes les âmes, mais celles des justes : iXuTpoûvTO nâvrsc oî Stxatoc o-3 « xatémev. Cal., xiv, n. 19, P. G., t. xxxiii, col. 819. Cf. n. 12, 18 ;’.’ » L. IV, n. I. col. 169. Hé ces justes sont [sale, David, Samuel, Jean-Baptiste, les prophètes.

I usèbe de ( sari l expose que le but du Sauveur était de dominer sur les morts comme sur les vivants, de détruire la méchante puissance <e> démons. Aussi a-t-il brisé les portes des ténèbres et ressuscité avec le saints nombreux. Dem. evang., 1. IV. c. xii, P. G.,

t. WII, col. 281. ht à propos d I Usèbe Comme île saint Cyrille, il est curieux de cueillir dan— un ouvrage pro Ul et rationaliste cette juste observation. bonne.i retenir au point de vue catholique : « <>n voit combien ces théologiens conservateurs, etqui expriment l’opinion moyenne, se rencontrent. Il y avait un s. ment commun de | i ce sont eux qui le tra duisent, i l. Uonnier, L" descente aux enfers, Paris, 1905, p 129 Nous avons vu que saint Êpiphane d pour but a la descente aux enfers le lalul des saints

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