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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/318

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DESCENTE DE JESUS AUX ENFERS

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ni in, car il n’est pas du tout démontré qu’il doive s’ap- pliquer à la question débattue, moins encore qu’il doive seul la dirimer. Il revendique pour lui le con- sentement des théologiens, dont la démonstration com- mune part de ce fait : toute la raison de la descente aux enfers, indiquée dans les sources révélées, est que le Christ devait visiter, consoler, délivrer les saints pères. Theologi nullam aliam probationem adducunt, nisi quoi ! potissima et adseqitala ratio, ob quant Christus ad inferos descendit, fuit ut sanclos patres visitaret et consolarelur aique eos inde educeret. Ibid., n. 2, p. 740. En réalité, les saintes Écritures donnent surtout ce motif de la visite du Sauveur, et aussi les Pères eux-mêmes invoqués par Bellarmin. Enfin, Suarez fait ainsi ressortir l’inutilité et l’inconve- nance de la visite du Christ chez les damnés. Ad gehen- nam aillent nullam habuit occasioneni descendendi, i/uia neque ille locus erat accommodatus ipsi (quemad- nwdunt linibus aplus erat ad animas sanctas), neque effeclus quem ibi habuit, hoc requirebat. Quia lotus fuit per moduni locutionis seu cujusdam manifesta- tionis. Ut aulem unus spiritus cum altero loquatur teque illi manifeslet, nulla loci propinquitas neces- saria est. Deinde ut rex possessionem regni capiat, mm perambulal omnia Iota, eliam vilia et objecta, sed in ea civitale qux est capul regni, in qua eum maxime residere decet, tolius regni suscipil guber- naculn. Igitw "i Christus omnibus damnatis ac dse- monibus dontinaretur eosque lerrerel et sibi genua flectere coi l, nec necessarium, nec espediens

fuit ut eorum teterrintum locuni descenderet. Ibid., n. 3, p. 711. Cependant Suarez, comme saint Thomas, admet quelque opération de l’âme du Christ sur les damnés. Ram seipsum secundum animant illis nta- nifestavit, et utse adorarcnl compulit, ut generaliter verum sit illud : In nomine Jesti omne genu fJeclalur. ctelestiunt, terrestrium et infernorum. Inde conse- quenter factum rut ut et Christus earum maliliam et pertinaciam reprehenderit, et ipsx ex superbia no- quamdam afflictionem invidiamque persenserint. Ibid., n. 10, p. 738.

2. Mais, sans se transporter réellement au séjour des damnés, le Sauveur n’a-t-il pas arraché l’un ou l’autre d’entre en, à ses tourments trop justifl — a) Saint Thomas résout le problème, très fermement, en partant d’un principe fort juste : l’œuvre accomplie aux enfers ne pouvait être qu’une application des ne ni .le la divine passion ; pareille application ne pouvait se faire qu’aux sujets rendus, par la foi et la charité, capables île recevoir ce couronnemenl surna- turel, lu- telle n’esl pas la condition des damnés. Chris ndens «<l inferos operatus est tu virtute

I ideo ejus ad inferos illis

toli.t liberalionis contulit fruclum, qui fuerunt pa<- Christici er /idem cliaritale formatant,

nia tolluntur. Illi autem qui erant in inferno damna i penilus jute,,

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mie née a peccati • uis erant w»«n- ilnh El propter hoi descen ut Chrisli ad inferos non lulit eit lib ealu pœnœ. Sum. theol.,

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modo certi esse possunt se sine fine puniendos, qui aliquando liberantur ? Op. cit., p. 399. Aussi doit-on tenir pour une légende l’histoire, rapportée par Nicétas, de Platon apparaissant et venant attester son accession à la foi, lors de la descente du Christ aux enfers.

c) Suarez a pris une attitude moins catégorique. Il est certain, dit-il, que le Christ, en descendant aux enfers, n’en a retiré aucun damné. Tel est le sentiment commun des Pères et des théologiens. Poussant plus loin, notre docteur se demande si sa conclusion est certaine en la foi, certa de ftde. Impressionné par l’autorité des Pères qui ont soutenu l’extension du salut aux damnés, par la prédication de Jésus aux enfers, il risque cette solution, qui n’est peut-être pas celle d’un esprit très assuré de ses principes. La con- clusion est certaine de foi, dit-il, selon la providence ordinaire, secundum legem Dei ordinariam. Il dé- montre fort bien son assertion par le principe de l’éternité des peines et par cet autre : que l’acquisition du salut est strictement réservée à cette vie, au temps de la voie, ad tempus vise. Hoc argioucntunt convincit, secundum comniuneni legem divina- justitite nullam ex illis animabus fuisse inde eductam, quia hsec est lex lata, ut, ubi ceciderit lignum, ibi maneat, sive ad austrum, sive ad aquilonem. Item quia hujus vitae tempus concession est liominibus ac comparandam vel amittendam seternam vilam, et ideo, qui liic non fuit usus mediis enneessis a Deo ad fidem et gratiam obtinendam, secundum legem ordinarium consequi salutem non polest. Tandem quia alias pejoris con- ditionis fuissent homines qui nunc damnanlur, quam qui ante mortem Christi. Non ergo eduxit Cltrislus ab inferno animas damnatas. Ibid., sect. m, n. 6, p. 735. Pour ces motifs, il faut traiter comme fables toutes les histoires qui se colportent sur la libération de telle ou telle Ame damnée, comme par exemple, celle de Trajan qui aurait été sauvée grâce aux prières de saint Grégoire le Grand. Pour se libérer de ses scrupules patristiques, Suarez a admis la possibilité d’exceptions à cette loi générale. An vero ex speciali privilégia sua volunlate et arbitrio aliquem damna- tion e gehenna Christus eduxerit, dubitari quoquo modo potes t. Xant licel videatur lemcrariitm hoc affir- mare contra générales régulas Scripturœ sine funda- mento vel auctoritate, simpliciter tamen nonvidetw esse erroneum vel hsereticum : quia non est de fuie gêneraient illam legem, nullam dispensationem privi- legiumve admittere. fftid. Suarez a vu lui-même la fai- blesse de sa preuve. Précisément, parce que les sources révélées, loin d’autoriser semblable exception, l’ex- cluent au contraire expressément, il fallait logiquement s’en tenir là. L’on ne devait pas ouvrir, sans raison au- cune, cette porte d’un salut exceptionnel : l’on ne devait pac émettre une hypothèse d’autant plus dangereuse, qu’on peut la généraliser, avec autant de raison que notre théologien l’a émise, pour l’un ou l’autre cas par- ticulier. A la vérité, la première position de Suarez était la bonne. Ou il faut nier l’éternité des peines de l’enfer et admettre que le temps de la voie et .te l épreuve n’est pas déflnitivemi ni cloi pour tous ,.

vie ; ou bien il fini tenir que le Sauiir lia tir de

l’enfer aucun damné. Et qu’on ne le taxe point, è e mse de cela, >l impuissai n est pas ton pouvoir

qui est iei en cause, mais les bus qu’il a établies et h condition Irrémédiable dans lesquelles les damm

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