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DESTIN — DESTINEE

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pie et le décret qni décide de la génération et de l’enchaînement de toutes les créatures : le destin est la réalisation objective ou extérieure de ce plan divin. Omnium generatio rerum, cunctusque mutabilium naturarum progressus, et quidquid aliquo movetur modo, causas, ordinem, formas, ex divinæ nienlis slabilitale sortitur. Hœc in suæ simplicitatis arte composila, multiplierai rébus gerendis modum statuit ; qui modus cum in ipsa divinæ intelligentiæ puritate conspicitur, prôvidbntia nominatur ; cum veru ad eu qttæ svnl, atque disponit refertur, FATUM a veteribus appellatus est. De cette double définition jaillissent de multiples oppositions ou différences, ijuip diversa esse facile Uquebit si quis utriusque vim >nenle conspexerit. La providence est un plan rationnel, ratio, elle siège en Dieu créateur, elle préside à l’organisation de tout ; le destin est inhérent aux créatures, il est leur mobilité même ou plutôt l’orientation de leur mobilité conformément aux décisions de la providence. Nam providenlia est illa ipsa divina ratio in summo omnium principe constitula, quæ cuncla disponit : fatum vero inhserens rébus mobilibus disposilio, per qnam providenlia suis quæque connectit ordinibus. La providence domine les temps, les lieux, les contingences, et s’occupe également de toutes choses, le destin est mêlé aux mouvements, et avec une merveilleuse plasticité se moule sur les natures, les forces, les conditions d’espace et de durée pour y assurer l’exécution îles volontés providentielles. Providenlia namque cuncla pariter, quamvis diversa, quamvis m finit a, compleclitur : fatum vero singula digerit m mut uni, locis, formis, ai temporibus distributa ; ut Usée temporalis ordinis explicatio, in divinæ mentis adunata prospectu, providenlia sit ; eadem vero adunatio digesta, atquc explicata temporibus, fatum vocetur. On saisit dès lors la dépendance étroite et essentielle qui reliele destin a la providence ; la complexité ordonnée de celui-là à la simplicité de celle-ci ; l’activité toujours en mouvement de celui-là à la rigoureuse immobilité de celle-ci. Quæ licet >liversa tint, alterum tamen pendel ex al ter o. Orde namque fatalis ex providenlia siniplicitate procedit… Drus providentia quidem singulariter stabiliterque facienda disponit, multiplh iteret temporaliter administrât. Les instruments de la providence utilisés par le destin sont multiples, et cela explique les nombreuses acceptions données au destin par l’antiquité, qui confondait celui-ci avec les forces ou agents dont se servait la divine providence. Si eigitur, famulantibus quibusdam providentise divinis tpiritibtis, fatum exercetur, teu anima, eu tota imerviente natura, sc>> ctelettibut tiderum motibus, seu angelica virtute, seu dsemonum varia tôlier tia, seu aliquibus horum, seu omnibus, fatalis séries t ritur, illud certe manifestum est, imtnobi ida "m formant rerum esse providentiam. fatt >rum quss divina simpli mobilem nr.rum atque ordinem temporalem. h’où la conclusion 9 impose que tout ce qui es) mené par le destin est soumis à la providence, el que celle-ci domine le destin lui-même. Quofitul omniaqua identité quoque

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ition ; i la » n> ni m qu’il multiplie li comparaisons dan ci but ; c< que le raisonnement 1 n

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nlicilalem.

Après saint Augustin, après Boèce interprété par saint Thomas, la notion du destin est baptisée et fixée. La théologie catholique ne l’admettra plus que comme la réalisation temporelle et fidèle du plan immuable conçu dans la prédestination divine.

IV. Le fatalisme arabe.

Il lit renaître la théorie antichrétienne du Destin. On en verra le développement à l’article Fatalisme, à l’article Coran, t. iii, col. 1809 sq. ; nous signalerons seulement dans la littérature arabe le traité d’Avicenne sur le Destin, où le philosophe musulman s’attache surtout à faire ressortir cette idée que le destin n’est autre que le mystère qui enveloppe les décisions divines et les voies par lesquelles Dieu exécute ses prédestinations. Le destin, c’est l’incognito de la providence ; d’où le problème insoluble de la présence simultanée des biens et des maux : « Si le beau et le laid, le bien et le mal étaient aux yeux de Dieu ce qu’ils sont aux yeux des hommes, il n’aurait pas créé le lion redoutable aux dents disloquées et aux jambes tordues, dont la’faim n’est satisfaite qu’en mangeant la chair crue et sanglante, nullement en broutant des herbes et des baies ; ses mâchoires, ses griffes, ses tendons solides, son cou imposant, sa nuque, sa crinière, ses côtes et son ventre, la forme de tous ses membres excitent en nous l’étonnement, quand nous considérons que tout cela lui est donné pour atteindre le bétail fugitif, le saisir et le déchirer. Il n’aurait pas non plus créé l’aigle aux griffes crochues, au bec recourbé, avec ses ailes souples et divisées, son crâne chauve, ses yeux pénétrants, son cou élevé, ses jambes si robustes ; et cet aigle n’a pas été créé ni pour cueillir des baies, ni pour mâcher ses aliments et brouter des herbes, mais pour saisir et déchirer sa proie. Dieu, en le créant, n’a pas eu le même égard que toi aux sentiments de compassion, ni suivi les mêmes principes d’intelligence. Lui, il ne s’est pas conformé à ton avis, qui eût été d’éloigner les malheurs et d’éteindre la llamme brûlante. Dans sa sagesse impénétrable aux yeux de notre intelligence, il y a donné son consentement et lu n’aurais pas le droit d’exiger de lui la compensation des membres déchirés, ni des cous cassés. Le temps fait oublier les douleurs, éteint la vengeance, apaise la colère et étouffe la haine ; alors le passé est comme s’il n’eût jamais existé, les douleurs affligeantes et les pertes subies ne sont nullement prises en considération ; Dieu ne fait aucune distinction entre la compensation et le don gratuit ; entre l’initiative de sa grâce et la récompense ; les siècles qui liassent, les vicissitudes du temps enlacent toul rapport causal. « Traduction du baron Carra de Vaux, dans Avicenne, c. x. Paris, 1900, p. 282. En résumé, Dieu mène toutes choses, mais à sa manière qui nous est incompréhensible ; et cette marche choses sous la force mystérieuse divine est leur destin. V. Conclusion.

Par cette esquisse on voit combien de dogmes sont intéressés i la doctrine du destin. Si. en ellel, celle-ci reste païenne, elle peut compromettre gravement les dogmes ou les vérités reli-di 1’" 1 tem di Dii ii de sa puissance 1 1 d< son intervention dans le monde, de sa prescience, de sa providence, de l’accord de la prédestination avec la liberté, de l’utilité el de l’efficacité de la prière, de l’i spérance, du met ite et do démérite. Si, au contraire, on suit lea principes de aainl Augustin et de B01 tous 1.. toutea cei rériti’ises, sont

sauvegardés. Dieu est le maître du monde, où rien ne le i.ut.. Il m permission et son concours ; où cependant l’homme reste libre et où la prière garde Ml | el le 1 naire place.

I’DESTINÉE. La desth un dea prt

Ihéologiquei lea plu li - plua n 1

aux autrei problémea Ses éléments sont dont tous tral