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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/376

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DIACRES

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il lui a conséquemment laissé la faculté d’autoriser certaines divergences et variations suivant les temps et les lieux.

Sans entrer dans une discussion détaillée des divers éléments de ce système et sans nier la faculté de détermination spécifique qu’il attribue à l’Église par rapport aux éléments sensibles de quelques sacrements, nous remarquerons que plusieurs des témoignages bibliques, patristiques, liturgiques et bistoriques produits cidessus, col. 725, nous montrent l’imposition des mains comme seule essentielle.

Théoriquement donc, nous concluons sans hésiter pour la première opinion. Toutefois, en pratique, la question se présente et doit se résoudre autrement. Chaque fois qu’un doute porte sur les conditions de validité d’un sacrement, le tutiorisme s’impose. Voilà pourquoi l’Église agit et veut qu’on agisse autant que possible conformément à la troisième opinion ; voilà pourquoi aussi elle ordonne, quand la tradition des instruments a été omise, qu’on la supplée, et, dans certains cas, que toute l’ordination soit réitérée, tantôt absolument, tantôt conditionnellement. Cf. Pourrat, La théologie sacramentaire, 2e édit., Paris, 1907, p. 270 sq. ; Chr. Pesch, Prselecliones dogmalicæ, Frin-Brisgau, 1897, t. vil, p. 273 sq.

Forme.

Après ce que nous avons dit de la matière de l’ordination diaconale, la question concernant la forme est plus qu’à moitié résolue. La forme doit naturellement consister dans des paroles ou dans une prière qui accompagne la matière essentielle, c’est-àdire l’imposition des mains. Cf. Testament de NotreSeigneur, 1. I, 38, p. 90-92 ; Canons d’Hippolyte, 33, 39-42, dans Achelis, p. 64, 66-67. Mais concurremment avec celle-ci, le rituel de l’ordination des diacres prescrit deux prières. L’une, plus courte, est énoncée en manière de commandement : Accipe Spiritum Sanclum ad robur et ad resistendum diabolo et lenlalionibus ejus in nomine Domini ; l’autre, seconde partie de la préface chantée ou récitée par le prélat ordinateur, débute ainsi : Emitte in eos, quæsumus, Domine, tum Sanctum, quoin opns ministerii luifideliler exsequendi septiformis gratis : tuai munere roborenhn … La formule impérative, dont les premiers mots : Accipe Spiritum Sanctum se retrouvent également à propos de la consécration épiscopale, de l’ordination

: totale et de l’ordination diaconale, n’est pas 1res

ancienne dans I Église. Martène i établi, De antiquis Ecclesite ritibui, t. ir, p. 21, 27, qu’elle ne remontait pins de quatre siècles chez les Latins. On ne la rencontre d’ailleurs dans aucun Eucologe grec. La seconde, en revanche, semble, quant au sens, avoir été toujours et partout en usage. C’est donc dans la seconde qu’il faut voir la forme essentielle de l’ordination.

IX. Cérémonies de l’ordination diaconale. — Beaucoup de cérémonies se reproduisent identiques dans la collation de tous les ordres, surtout de tous les ordres majeurs. Voici quelques-unes de celles qui sont spécialement caractéristiques de l’ordination du diacre.

, .i récité les prières de la mi

qu’à l’épître inclusivement, l’archidiacre s’avance et

lui présente les candidats, i n lui demandant au nom’h-l vouloir bien les ordonm r Po$lulat

m mater Ecclesia… Sur quoi. le prélat l’inter voua s’ils sont dignes ? — Autan) que

le humaine permet de le connaître, répond

lidiacre, je le sais et je l’atteste, i L’évéque re r ponsi. pul. i adresi tnl au cli rgé et au peuple, il continue I l’aide de Dieu, noua ii -m re que voici pour l’ordre du diaconat : -i quelqu’un a contre loi quoi que (< soit, qu’il s’avam i hardiment, poui l’amour de Dieu, el qu il le déclare : mai « qu’il million, h i

le Pontifical prescrit une courte pause. La notification et la pause rappellent l’ancienne discipline, qui comportait une consultation des clercs et des fidèles avant les ordinations. Ce moyen d’information est suppléé aujourd’hui par les publications qui se font au prône et par les enquêtes et examens auxquels les sujets sont soumis ; mais on ne peut qu’approuver l’usage, qui s’est maintenu, d’inviter le public, dans l’acte même de l’ordination, à la production des griefs éventuels. Se tournant alors vers les ordinands, l’évéque leur dit, entre autres choses : « Vous devez penser combien est grand le degré où vous montez dans l’Église. Un diacre doit servir à l’autel, baptiser et prêcher. Les diacres tiennent la place des anciens lévites ; ils sont la tribu et l’héritage du Seigneur, ils doivent garder et porter le tabernacle, c’est-à-dire défendre l’Eglise contre ses ennemis invisibles et l’orner par leur prédication et par leur exemple. Ils sont obligés à une grande pureté, comme étant ministres avec les prêtres, coopérateurs du corps et du sang de Notre-Seigneur, chargés d’annoncer l’Évangile. » Toute l’exhortation épiscopale insiste surtout sur la nécessité, pour ceux à qui elle s’adresse, de servir de modèles à leurs frères : Curate ut quibus Evangelium ore annuntialis vivis operibus exponatis, ut de vobis dicatur : Beati pedes evangelizantium pacem, evangelizantium bona. Ilabete pedes vestros calceatos sanctorum exemplis, in præparalione evangelii pacis. Viennent ensuite les litanies, récitées ou chantées par le chœur, durant lesquelles les ordinands se prosternent la face contre terre ; et les litanies terminées, l’évéque, dans une allocution à l’assistance, l’invite instamment une première fois, puis une seconde, à s’unir à lui pour implorer le Seigneur en faveur des ordinands. L’ordination proprement dite débute par une prière plus solennelle ou « préface », dont les idées, le style et le chant ont quelque chose de majestueux et de joyeux tout ensemble. Après la première partie, qui est une effusion enthousiaste de respect, de louange et de remerciement à la providence divine, admirable et adorable dans l’organisation de l’univers, non moins admirable ni moins adorable dans l’organisation de l’Église et des degrés de la hiérarchie ecclésiastique, l’évéque s’interrompt tout à coup. Il étend la main droite sur la tête de chaque ordinand, en disant : Accipe Spiritum Sanctum ad robur et ad resistendum diabolo et tentationibus ejus, in nomine Domini. Reprenant alors le chant ou la récitation de la préface et tenant jusqu’au bout sa main droite (’tendue sur tous les ordinands, il sollicite de nouveau pour eux les grâces divines, par l’éloquente et pressante supplication dont le commencement a déjà été indiqué : Emitte in eos, quæsumus… Cette prière finale, Domine sanctc, constituait, dans la forme pure de la liturgie 1 gallicane, toute l’ordination du diaconat. Le Missale Francorum, P. L., t. i.xxii, col. 321, a accueilli plus tard les prières précédentes de la litti romaine. Doni Leclercq, dans Ilefele, Histoire des lies, Paris. 1908, t. II, p. 112, note. Nous avons suffisamment exposé plus haut ce qu’il fini penser de l’antiquité respective et, conséquemment, du rôle sacramentel de ces deux invocations, qui accompagnent et commentent l’imposition des mains. Autrefois, la i monie de l’ordination prenait fin ici. Dans le courant du moyen âge, on j a ajouté trois actes, qui en augmentent l’expressive solennil lodifier son

sence : c’est l’imposition par l’évéque de l’étole et de la dalmatique et la présentation du livre di i i van) En accomplissant chacun de ces actes, l’ordinateur prononce une Formule’i 111 en marque la signification. En plaçant l’étole sur l’épaule gauche de l’ordinand, il dit lecipe ttolam candidam de manu Œi…, *en donnant la dalmatique Induai te Dominui indumento salut> thtim, el dedmatù " jut l