Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 4.djvu/54

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

DANIEL (LES SOIXANTE-DIX SEMAINES DU PROPHÈTE !

86

tome, Polychronius, Basile de Séleucie, Théodoret réfutant l’opinion d’Eusèbe, le Chronicon paschale, Bède et La plupart des interprètes postérieurs qui, se rangeant à la traduction de saint Jérôme, ne firent intervenir le personnage qu’après la soixante-neuvième semaine. Mais la coupe de phrase fixée par la ponctuation massorétique se trahit aussi dans les opinions d’un certain nombre. Situant l’oint-princeaprès les sept premières semaines, Clément d’Alexandrie (plus probablement), QuintusJulius Ililarianus, évoque dans l’Afrique proconsulaire, De mundi duralione libelhts, n. 12, P. L., t. xiii, col. 1103, l’identifièrent au Davidide Zorobabel ; saint Hippolyte, (Rabbi Lévi ben Gerson), au grand-prêtre Josué, fils de Josédek, I Escl., iii, 2 sq. ; Eusèbe de Çésarée, à toute la série des grands-prêtres qui devaient se succéder encore jusqu'à la venue du Christ, mais interprétant : « tant qu’il y aura un oint légitime, un grandprêtre consacré à Jérusalem, 7 et 62 semaines s'écouleront ; » Pierre l’archidiacre, Quæstiones in Danielem, n. 64, P. L., t. xcvi, col. 1337, comme Eusèbe ; Pierre Alphonse, Pierre de Blois (Rabbi Saadia le Gaon, Com. in Dan. ; Rabbi Salornon Jarchi, Com. in Dan.), à f"> rus. roi des Perses, conquérant de Babylone et libérateur des Juifs (Aben-Ezra, Com. in Dan., à Néhémie ; Abarbanel, Com. in Dan., n’a pu se résoudre à choisir entre les trois : Zorobabel, le grand-prêtre, Néhémie). — 2. L’oint extirpé duꝟ. 26 a reçu une double signification générale selon que les interprètes de la tradition suivaient le texte de Théodotion ou celui de l’hébreu que représentèrent la Peschito et la Vulgate hiéronyniienne. Selon Théodotion, kiolobovJpijzzai Xpfopa (cf. Italique : interibit chrisma ; Tertullien : exlerniinabitur unctio). Tertullien rapporta l’expression xpîap-a à l’onction royale. Adv. Jud., c. xiii, et sacerdotale, c. viii, tout à la fois : Jérusalem et le temple détruits par les Romains, 1' « ampoule » perdue ou brisée, les Juifs n’auront plus ni rois ni prêtres. Pareillement, Origène, In Malth., xxiv : « l’onction, qui fut dans le temple, est ravie au peuple. » LepseudoCyprien paraît entendre disperibit unctio de la ruine du sanctuaire, iti imaginent hominis unctum. Le poète Coramodien, Carmen apologelicum, 266-267, dans Pitra, S)>icilegium Solesmense, Paris, 1852, t. i, p. 28, entend : ms>i d’une onction le « chrisrne royal extermine' », Pour Eusèbe, /p : ™a est le grand-prêtre déd< Ryrcan II. mi- ; i mort par l’ordre d’Hérode le Grand et terminant en sa personne la succession des grands-prêtres légitimes. Pour saint Ghrysostome, c’est

vraisemblablement la dignité du supré sacerdoce

opposée au pouvoir politique, y.pï>a. Démonslr. de la divinité 'le J.-C, /'. '>'., t. xi.viii, col. 836. Polychromie voit dans l’expression l’annonce de la fin de l’autonomie juive, spirituelle et royale. Même interprétation dans une lettre d’Isidore de Péluse au diacre Isidore. Epist. a x. / ». (.'., t. i xxviii, col. 928. I de Séleucie reproduit l’explication de Tertullien, en etendanl I onction aux prophètes » et aux « juges du peuple ». Spiritualisant encore davantage la notion,

rbéodorel voit < la grâc /A ? l i) brillant dans les

. A toniits (eschatologue), « le bap ' interdit par l’Antéchrist. Jacques d’fidesse

même contre l’interprétation que BUggérail à ontemporains la Peschito : pour lui, le « chrisrne » demeure la dignité que l’onction conférait au prêtreil -uit. du leste, une ver-ion syriaque faite sur le théodolien. Dana s. i pin. iii, Opéra, t. ti, p. 221. Euthyme Zigabène adopte l’exégèse de saint Chr lome ; Jean Zonaras, celle de Théodoret. Guillaume de Champeau l unctio. Andronic de Constanti nopli n unil à nouveau dani wlaya le sacerdoce et la ité. Ainsi, jusqu’au milieu du moyen âge, oe trait di la prophi lie est rapporté par beaucoup di P< rw et d

vains ecclésiastiques à la chute de la dynastie, sacerdotale et royale à la fois, des Hasmonéens ; quelques-uns même y voient un rappel direct à la prophétie de Jacob touchant le « sceptre » maintenu dans Juda, Gen., XLIX, 10 (LXX : o’jx èxàsiititec x’p/wv i 'IovSa, xai JjyoÛ, u.îvo ; ix Ttôv jj.ï)pà)v aùro’j, sto ; , etc.) : Tertullien et Origène, Andronic. Les Juifs du moyen âge entendirent en général le passage de la mort de leur dernier roi et protecteur vis-à-vis des Romains, Hérode Agrippa II : R. Saadia, R. Salornon, Aben-Ezra, Joseph ben Gorion (ou l’Hébreu), Abarbanel. Les théologiens modernes se sont ralliés à l’autre interprétation fille du texte hébreu par la Peschito (nét’hetél M’sifto') et la Vulgate (occidetur Christus) : V « oint » est le Christ mort sur la croix. Auteurs syriens : S. Éphrem, les contemporains de Jacques d’Edesse, Ebed-Jesu, métropolite arménien (XIIIe siècle), Liber margaritæ, De verilate christianse religionis, dans Mai, Script, vet. nov. coll., t. x, p. 342 sq. Tous les auteurs latins depuis saint Jérôme. Saint Augustin pourtant, Epist., cxcix, et Pierre Damien surtout, Antilogus contra Judseos, c. i, cessabit unctio ; c. ii, occidetur Christus, utilisent les deux interprétations. — 3. Le chef et son peuple qui viennent détruire « la ville et le sanctuaire » avaient été déjà identifiés à Titus et aux Romains. par Josèphe, An t. jud., X, x ; XI, vu ; De bell. jud., IV, vi, 3 ; cf. Fraidl, Die Exégèse der 10 Wochen, Graz, 1883, p. 18-22 ; et s’il faut en croire saint Jérôme, In Dan., P. L., t. xxv, col. 552, les Juifs du v° siècle partageaient la même opinion : le « chef « était Vespasien. Fraidl, ibid., p. 122. C’est aussi l’avis des Juifs du moyen Age, sauf R. Saadia qui recule l’accomplissement de la prophétie jusqu'à l’empereur Adrien. Cette identification du « chef » à Vespasien ou à Titus fera fortune dans la tradition. Mais dès les premiers temps il. se trouve quelqu’un pour appliquer le vocable au Christ même « exterminant la cité et le sanctuaire » par l’intermédiaire des Romains : Tertullien, Adversus Judxos, c. xiii, exterminabit cum duce advenienle, le dux qui de tribu Juda esset processurus. Cf. Gen., xi.ix, 10. Origène le réfute, In Malth., ce dux ne peut être Jésus-Christ, parce que le prophète aurait dû écrire : cwim duce Cnnisro advenienle, comme au v. 25, et que, du reste. après le Christ ayant accompli la prophétie de Jacob, defecil dux qudaicus) et dux de femoribus ejus ; cependant, pour Origène, le « chef n’est pas Vespasien, ou Titus, mais Hérode Agrippa IL qui accompagna Titus au siège de Jérusalem, cf. Tacite, Hist., v, I ; Josèphe, Vita, 65, à moins que ce ne soit Hérode le Grand, tive Hérode, xive Agrippa, comme pour Eusèbe. Celui-ci, en effet, sous la formule de Théodotion : xoù tT)V ittSXtv I. où t’o aytov oiaçOcpe : auv tm fjyouyiv<, > 7ci> lp/o(j.£V(.>, combinée avec celle d’Aquila : ôiaçGepsî Àad ; -^yojiii/vj èp/oasvoj, plus conforme à l’hébreu, a vu Hérode et les Hérodiens « corrompant d (moralement) le peuple et le sacerdoce. Il est vrai que l'évéque de Césarée admet aussi l’explicatione le général des Romains » el son armée. Le pseudo-Cyprien interprèle à la façon de Tertullien : Sanction… ah ipso Domino nosiro… temporibus Vespasiani est exterminalum. Selon saint Ephrem, le « chef » n’est.mire que Messie-Roi crucifié » ; la ille périra t avec » lui qu’elle a fait périr, la Peschito, de même que Théodotion (ijv) ayant pris le mot hébreu am, « peuple, i pour la préposition loi, avec », lam nialkô d'ôfê', iiim rege min’uu-. Saint Isidore de Péluse, Epist., cclvii, P. G., t. i.xxviii, col. 996, définit ainsi cette espression complexe i C’est le Père (A tTaT^p) qui dé truit le peuple et fi ville pai les Romains) ; autreni' nt > Dieu [6 '> '.. el le chef, c’est à dire le Christ, i Puia H cib di - passages bibliques où le x ' appelé toil I ovu470(, Mich., v. 2 ; Mat th., Il, 6, soit

ifXé|UVO<. PS. CXVH, 26 ; Mattli., XI, 8. Curieuse est l’in terprétation de Basile de Séleucie Ce ion ! les Juifs