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DANIEL LES SOIXANTE-DIX SEMAINES DU PROPHÈTE

H «

cpii ri) faisant mourir le i Christ à venir. détruiront (iias6epoÛ9t) — seront cause que les Romains détruiront — le sanctuaire et la cité. Euthyme : L’armée romaine détraira la ville… ave< l’aide du Christ, le chef* « If ceui qui croient en lui, qui i reviendra i pour son deuxième avènement. Andronic : urbetn et tacrunx una cum principe delebil ; le princeps est Aristobule II roi et pontife, Josèphe, . t. jud., XV, m ; XX, x. renversé par Pompée. Incertaine dans Cyrille de Jéi lem, Cm., xv, dans Athanase, dans Chrysostome, dans Augustin, l’identification du a chef a à Titus n’est affirmée clairement qu’au moyen âge par Bède, R. Samuel du Maroc Pierre Alphonse, les Gloses, Raymond Martin, qui pourtant indique aussi la traduction : pop" ! "* principalis venturus, Nicolas de Lyre. Les théologiens modernes l’ont adoptée. — Le sujet agissant dans la 70e et dernière semaine, c’est, puniClément d’Alexandrie, Néron, qui « installa dans la ville' sainte, In rîj âfia tJ/iv. 'Iepouaa).T)u, , l’abomination » — il ne dit pas laquelle — et qui inourul g au milieu de la semaine ». Cette incomplète et obscure interprétation a pour pendant au moyen âge celle de H. Salomon (Raschi), d’Aben-Ezra, d’Arbarbanel : Titus « conclut une alliance « avec les.luifs g au cours de » cette dernière semaine. Saint Éphrera (et les auteurs syriens), conformément au texte de la Peschito, ont maintenu aux deux premières propositions du. 27 un sujet actif et personnel indiqué auꝟ. 26 : c’est le Christ, Rex-Messias, qui « lui-même affermit l’alliance in sanguine sua, » et qui par sa mort en croix « abolit le sacrifice et l’offrande juifs. De même l’eschatologue liruno d’Asti, pour la première proposition : Conftrmabit autem dux ille ntalignus (l’Antéchrist) pactum, c’est-à-dire qu’il imposera sa domination — contrairement à la tradition de son école qui entendait le passage de raffermissement des saints aux derniers jours(Apollinaire). Se rangeant à la suite de Théodotion et de saint Jérôme dans leur traduction, toute la tradition, pour ainsi dire, a trouve le sujet de confirmabit (Théodotion : 8vvau.ct>trsi), non dans le Chris tus occisus ou le dux venturus du. 26, mais dans hebdomacla una (Théodotion : èSSo^i ; ua’a), et entendu au sens passif la seconde proposition : deficiet Itoslia… (Théodotion : àpOr^E-ai…) ; elle ne varie guère non plus dans l’interprétation qu’elle donne de 1' « alliance », de la « cessation » du sacrifice, de 1' « abomination » dans le temple (Théodotion : ï- -'<> iepôv ; S. Jérôme : in templo). L' « alliance » que la dernière semaine voit s’affermir « en beaucoup ». c’est la doctrine de l'Évangile annoncée par le Christ et ses apôtres : Jules Africain, d’après le Chronicon paschale, P. G., t. xcii, col. 401 ; Origène, In Matth. ; Eusèbe (la nouvelle alliance fondée sur les miracles) ; S. Ephrem ; S. Chrysostome, In Dan., P. G., t. i.vi, col. 2W) ; Polychronius (réellement accomplies, les promesses de l’ancienne alliance affermissent la nouvelle) ; Basile de Séleucie ; Théodoret (le Christ remplit de toute puissance, 3uvâ(ieuc Ur.-xryr, : … TcXripcitrei, ceux qui croient en lui) : Bède et les auteurs du moyen âge qui le suivent constamment : les Gloses, Rupert de Deutz, Pierre le Mangeur, Alain de Lille (le faux, Hugues de SaintCher, Thomas Vallensis, Denys le Chartreux ; autres auteurs : Fréculph, évéque de Lisieux (rxe siècle. Chronicon, P. /… t. evi, col. IKK) ; Albert le Grand, R. Martin, Nicolas de Lyre, 3éei de Sainte-Foi ; les commentateurs et théologiens modernes. La a cessation » ou 1' « abolition o du sacrifice et de l’offrande i Théodotion : pou Buai’a Lx otrovoyi ; Tertullien : vu v sacrificium <' libatio s’est opérée par i l’offrande du sacrifice de la croix g : Jules Africain ; Eusèbe (par l’institution du sacrifice eucharistique) ; s. Ëphrem ; s. Chrysostome, Si m., v, adv. Judteos ; Polychronius, Basile de Séleucie, Théodorel, Vnastase le Sinalte (le (aux) (qui lit a-'i-J.i. / le, g et ajoute vou.wq : l’observance <le la loi mosaïque

prend fin comme le sacrifice cultuel) ; l sui vants ; Fréculph, It. Martin. Nicolas de Lyn île Sainte-loi ; les modernes. Fulbert de Chartres entend un peu différemment l’expression du têtus sacerdotiutn defecturum. Pierre Alphonse attribue purement au dénuement des Juifs après la ruine la < lion du sacrifice : non habereni undetacrificiumfacere

i ibominatioi des interprétai

plus diverses, Pour rertullien, c’est la destruction même du temple, extecralio vaslalioni* ; pou et saint Augustin. Ad tietych., l’armée romaine as géante ; pour Eusèbe, /', l’efficacité du sacrifice

perdue, la statue de lïbi dans le temple par

Ponce-Pilate d’après Josèphe, Ant. jud., XVIII, ni.

I : Bell, jud., II. IX, 9. la ruine de l'édifice sacré, la

statue d’Adrien élevée à sa place / ; < Luc., fragment dans la Catena de Nicétas, Mai, Script, vet. coll., t. i, p. 158) ; pour saint Éphrem, les romaines (images de l’aigle impériale et de l’empereur) profanant le lieu saint ; S. Chrysostome, Servi., v. adv. Judteos ; Conim.in Dan. ; Homil. i.xv in Matth., n. 2. P. ».., t. i.viii. col. 689, la statue d’Adrien ; de même Basile de Séleucie ; Théodoret suit Eusèbe. Sévère d’Antioebe, fragment dans Mai, op. cit., t. i, p. 213. opine pour la statue d’Adrien : Bède reste vague : Fréculph choisit la première interprétation d’Eusèbe : non fuit sacrificium Dei, sed cultus diabuli. -Chrétien Iiruthmar (moine de Corbie, ix siècle), lu Matth., P. L., t. < vi. col. H.">(i. hésite entre les statues de Tibère, d’Adrien, l’Antéchrist ; Pascbase Radbert ne se prononce pas : … alio quolibet modo gueat intelligi ; Pjerre de Blois se prononce pour V imago Csesaris ; Albert le Grand, pour les sacrifices anciens rejetés et devenus ainsi abominata ; Nicolas de Lyre, pour la statue d’Adrien. Les modernes ont fait leur choix parmi ces diverses acceptions et d’aucuns en ont proposé une autre : la profanation du temple par les zélotes homicides qui avaient fait de cet édifice une forteresse depuis la 12' année de Néron. Sébast. Barradas (1542-1615), C. Jansen, évéque de Gand (1510-1576), Jean Hessels (1522-1566), In Matth., xxiv ; Baronius, A iii, al. eccles., Rome, ltiss. t. i, an. 68. Une interprétation parfaite, selon Corneille de la Pierre, In Dan., joindra cette explication à celle d’Origène et d’Augustin.

Remarques critiques. — Il est clair que dans les ouvrages des Pères, l’exégèse des versets 25-27 n’a pas un caractère moins verbal que celle du ꝟ. 24, étant fondée, non sur les rapports du contenu de i avec leur contexte, mais d’abord sur la pure apparence des mots qui, dans Uversions théodotienne et hiéronymienne, voire dans la version syriaque, sollicitaient a l’application messianique littérale de la prophétie, el ensuite, chez beaucoup, sur la relation que quelquesuns de ces mots établissaient alors aussitôt entre l’oracle de Daniel et celui de Jacob, tien., xux. 10, jugé également messianique au sens direct et littéral. Par l’effet de celle double influence et ! - la suggestion opérée par le ꝟ. 24, les » 2 semaines se trouvant, de plus, ajoutées aux 7 premières sous la rubrique

jusqu'à…. icoc, usque ad. des expressions comme XpKm>0 i.vovjlvr.. Chrùtuni tinrent, ne pouvaient pins signifier que Jésus-Christ pour le grand nombre, jL 25. Et ce caractère verbal de 1 interprétation traditionnelle est >i réel que le même vocable hébraïque maiiah ayant été rendu, au v 26, ici non plus par -/piu-ro, —,

niais par gpiffpo, là encore par Chris tus, l’exégèse BC partage immédiatement et suit docilement cette double

piste, ('.lie/ les (.ne-. : -j Or, a ET il /'.l’ii annon cera la fin du sacerdoce juif et aaronique pour un demi il avant, BOil après le Christ. Chez les

Latins. OCcidetUT Christits aura prédit la passion du

Sauveur ; et alors qu’Augustin, à l’aurore du siècle. n’aura point voulu, ni dans sa réponse a Hésychius, ni