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DIEU (SA NATURE D’APRÈS LES PERES


xaôaptSr »)— yàç, à-cà8êta… r, 6ed ? Y|" iitlt. L’âme voyant ces vertus resplendir en elle, voit Dieu sous les mêmes aspects ; car la sainteté, la pureté, la simplicité sont comme des rayons lumineux de la nature divine, à l’aide desquels l’âme voit Dieu : rcavra Ta —rotaÛTa Ta çauoîiS’T) TÎjç 6e ; aç ç-jteco ; àTix’jyàTiJ.aTa, 81’Iv ô 0îbç ôpàrott. 761cL, col. 1272. Cf. In Cant. cant., homil. iii, t. xliv, col. 821 ; homil. xv, col. 1093 sq. ; De anima etresurreclione, t. xlvi, col. 89 sq.

Mais comment l’âme se sait-elle image de la divinité ? Saint Grégoire de Nysse ne s’explique pas plus sur ce point que saint Athanase et les autres Pères qui ont eu la même conception. Tous s’appuyant sur le texte fondamental de la Genèse, i, 26-27, il semble clair qu’ils supposent une vue ou connaissance de foi. Le procédé revient donc finalement à ceci : L’âme, ramenée par le christianisme à sa beauté primitive et se sachant image de Dieu, se contemple et dans ses propres perfections, connaît les perfections de son exemplaire, la nature divine. La connaissance de Dieu acquise de la sorte est d’ordre supérieur. Elle va directement, au moins chez l’évéque de Nysse, aux attributs divins d’ordre moral, alors que dans la voie du dehors, les perfections physiques, comme la puissance, la sagesse, la science, sont au premier plan.

Cette connaissance est, en outre, propre aux chrétiens ; Grégoire l’oppose expressément à la notion que les philosophes païens ont pu obtenir par la voie commune. De bealitudinibus, loc. cit., col. 1269. Aussi, quand ce Père indique ex prof’esso la méthode à suivre avec un athée, il s’en tient uniquement à la preuve tirée de l’ordre ou de la sagesse qui brille dans le monde visible. Oralio catechetica, præf., t. xi.v, col. 12. Cette méthode a déjà été résumée plus haut, col. 883. On remarquera soigneusement les deux étapes : d’abord, preuve de l’existence de Dieu pour celui qui n’y croirait pas encore ; puis, exclusion du polythéisme par l’idée de perfection qui s’attache à la vraie notion de Dieu. Si V. Meyer s’était aperçu que, dans cette seconde étape, il n’est pas question de prouver l’existence de Dieu, présupposée au contraire, il n’aurait pas soupe à établir, op. cit., p. 17, note i, un rapprochement fallacieux entre le procédé grégorien et la preuve anselmienne ou cartésienne de l’existence de Dieu par l’idée d’infini. Le rapprochement est d’autant plus étonnant que, dans la même Oratio catechetica, c. xii, col. 44, le docteur cappadocien ne reconnaît comme valable, quand il s’agit d’établir l’existence de Dieu, que la preuve tirée de ses opérations : Keci fàp toO ; >P.> ; e’/ai <-)-.’, i. oùx « v « — ÉTÉpav àtn6£eiÇtv s’xoi, [~>V’]’j’— % fflî T<iv ivtpfeiàiv [lap-rupi’aç. Et si Thomassin avait pris l’esprit de ces passages et autres du même genre, si nombreux dans les écrits du saint docteur, il n’aurait pas, pour soutenir sa théorie d’une idée de liieu strictement innée, si mal interprété les deux ou trois textes qu’il invoque. De Deo, I. I, c. IV, n. 2 ; c. VIII, n. 1. Voir Franzelin, De Deo uno, Home, 1883, p. 113 ; Diekamp, op. cit., c. i, ^ i-, 5, en particulier p. 60.

Quand il s’agit, non plus de la manière dont nous nous élevons.i Dieu, mais de la qualité même de la connaissance que nous acquérons ici-bas, l’évéque de Nsse se retrouve en pleine communauté de vues avec son homonyme de Nazianze. Toutefois, ici encore, Grégoire le philosophe dépasse en aperi us Gr< go ire le théologien. Nous n’obtenons de Dieu qu’une connaissance obscure et très petite, ii.jL : / :’, », mais

suffisante.’,’mi ira Eunom., . XII, col, 953. Notre inteleiïorce en vain >l atteind i rai sonni menU la souveraine natun ; elle n’arrive pas a la vision re de l’Invisible, mais Dieu n’est pa n n (’lus si inaccessible, qu’elle ne i faire quel*

que ébauche —, .-. xaOànaÇ à-sa,

ytetu ; , û ;’i i’.

ac’av. lbid., col. 956. Le raisonnement nous fait d’abord comprendre quelque chose de l’objet de nos recherches : TÔ [iïv Tt toû Çt)TOV) pivot) Stà tt, ; tù>v).oyio-(Làiv l-acpf, ; ÈaTo/âTïto. L’impuissance même où nous sommes de le connaître à fond, ajoute son enseignement, en nous faisant conclure que Dieu dépasse toute science : to Se, a^TÔ Toi |j.ï] 2’jvaaOac SiïSetv xpômov ttvà xaTev6ï)<jev, ofôv Tiva "pwa-iv ÈvapyJ) to viùp rcâffav yvfi)(j(v to Ç^to-jjjevov e’.vou —cof-|i « u.év/]. lbid. Nous comprenons ce qui ne convient pas à la nature divine, mais nous ne savons pas tout ce qu’il conviendrait de lui attribuer. Nous n’arrivons pas à pénétrer ce qu’elle est, mais, par la connaissance de ce qui est en elle et de ce qui n’y est pas, nous en saisissons ce qui peut être atteint. Ainsi, double moyen de connaissance, la négation et l’affirmation : e < Se vrfi àpvrjCcwç Tàiv jj.t) npcKjo’nwt xai èx tt, ; 6(j.o).o*fi’a ; Tàiv vjgzoûh ; uspi aÙTo-j voo’juivwv. lbid., col. 957.

Mais sur quel fondement le docteur cappadocien s’appuie-t-il en dernier lieu, pour déterminer ce qu’il faut affirmer de Dieu ? La révélation mise à part, ce fondement n’est rien autre que le rapport proportionnel de perfection qui existe entre la cause et l’effet. Tout ce qui existe en ce monde dépend de la nature suprême et trouve en elle le principe de son existence ; par ailleurs, la création met sous nos yeux des merveilles de beauté et de grandeur. De là viennent nos diverses conceptions sur Dieu. Nous suivons en cela le conseil de la Sagesse, kxoXouOoCvte ; xi] <tjp.ë r iv).f l tt, ? Soçta ; . Ne nous dit-elle pas, Sap., XIII,’5, qu’il faut partir de la grandeur et de la beauté des choses créées, pour contempler, par voie de proportion, l’auteur de toutes choses ? lbid., col. 1105.

Par voie de proportion, àva).oyo> ;  ; c’est là, pour la doctrine de saint Grégoire de Nysse, un dernier complément. Notre connaissance de Dieu étant toujours au-dessous de la réalité, ce que nous affirmons de lui doit évidemment s’entendre dans un sens éminent. Cette conclusion, virtuellement contenue dans les passages qui viennent d’être résumés, est formellement énoncée ailleurs. « Quand il s’agit de la nature souveraine, tout ce qu’on ditse trouve relevé par la grandeur de l’objet qu’on considère, —râv t’o jrep « iMjv Xsy<[UVOv auvs-caipeTXt. Oratio catech., c. I, col. 13. A Eunomins qui, dans une objection, comparait la génération du Verbe à celle des hommes, Grégoire répliqua : i Ne disserte pas des choses d’en haut d’après celles d’en bas, jj.r, h. Tory v.y-M yjv’.oïâyEt Ta fivto. » Cotilra Eunoni., 1. IV, col. 625. Ainsi apparaissent tous les éléments de la triple voie que nous retrouverons bientôt dans Denys : voie d’affirmation, voie de négation, voie d’éminence.

Les résultats donnés par cette méthode n’ont pas besoin d’être développés en détail. La doctrine des trois Cappadociens sur les perfections divines est si courante et si claire, dans son ensemble, qu’il suffit de renvoyer aux études signalées dans la bibliographie, ou même aui Indices analytici de Migne, au mot Deus : pour saint Dasilc, P. G., t. xxx. col. 1206 ; t. xwn. col. 1416, I i.’û, pour saint Grégoire de Nazianze, t. xxxvi, col. 1288 ; pour saint Grégoire de Nysse, t. xlvi, col. 1255. Voir aussi Schwane, op. cit., t. ii, r. i, g i. p, 60 sq,

e) Pères antiochient : saint Jean Chrysostome ("f M)7), Théodoret (f iractéristiques qu’on

prête habituelle ai aux théologiens d’Antioche, comparés a ceux d’Alexandrie, voir Aktiochi {École théologique d. i. ii col. 1 136 sq., ont surtout leur application el dans les questions christologiques, sotériologiques et anthropologiques On en reti

ndanl quelque chose en théodici e, dans la tendance beaucoup plus pratique que spéculative des docteurs antiochiens. il suffit, pour i n n ndre c pte, de parcourir la longue table des matières, placée i la Qn di i

|’h ni i lu DStOfllI. oi mot ii