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DANIEL (LES SOIXANTE-DIX SEMAINES DU PROPHÈTE


70 semaines, choisit pour son point de départ la 6e année de Darius, voir sa Chronique, I. I, c. xviii, 4, et atteint, de la 66e Olympiade à la 186e, an 4, la première année du règne d’Hérode, le upioio ; àXXospûXo ; (pao-Œùç) sous lequel la prophétie de Jacob, Gen., xlix, 10, plaçait la naissance du Messie. Ont suivi cette deuxième computation d’Eusèbe : Cyrille de Jérusalem, Prosper d’Aquitaine, Isidore de Séville, Fréculph et Sicard de Crémone, Chronique, P. L., t. ccxiii, col. 442. — l : Autres systèmes. Sulpice Séiére place le commencement des 69 semaines à la reconstruction du temple, 2e année de Darius fils d’Hystaspe, confondu, lui aussi, avec Darius Notbus ou Oclius, et la fin à la ruine de Jérusalem par Titus sous Vespasien.il ne dit rien de la dernière semaine. Polychronius fait courir 7 semaines de la 1° année de Darius le Mède à la 2e de Darius fils d’Hystaspe ; 62 de la 32" d’Artaxerxès Longuemain à la naissance de Jésus (32e d’Hérode) ; la dernière de l’an 15 de Tibère à 3 ans 1/2 après la mort du Christ. Basile de Séleucie lixe le début des 69 semaines à l’an 28 de Xerxès, la fin à l’ascension de J.-C., 19e année deTibère ; la dernière s’achève l’an 3 de Caius Caligula. Raymond Martin, que suit Paul de Burgos, remonte à la 4e année de Sédécias, .1er., xxix, 10, 14 ; xxx, 18, voit de grands mystères dans la division 7, 62, 1, et finit, avec les Gloses, à la mort du Christ, 18° de Tibère. Après avoir admis une computalion parallèle à celles de Théodoret et d’Albert le Grand, sauf l’interversion 62, 7, Nicolas de Lyre revint à celle de Raymond, mais seulement quant à ses points extrêmes. Toute la série, ou plutôt la

sorm les 7d semaines commence bien la 5e année de

Sédécias, six ans avant la destruction de Jérusalem par les Chaldéens ; mais les 7 semaines dont l’ange parle d’abord ne commencent que l’année de la destruction, six ans donc après le point de départ de la somme totale. Ces six années forment le début des 62 semaines interrompues alors entre leurs 6e et 7e années par l’intercalation des 7 semaines.

2. Ainsi que les anciens et les écrivains du moyen âge, les modernes qui rapportèrent la fin des 70 semaines d’une façon générale au temps du Christ, en firent coïncider le début avec un décret (ou des lettres rovalesj émanant d’un monarque perse (la Bible mentionne quatre il ces édils : celui de Cyrus, 1 Esd., i. 2 iq.j celui de Darius, Mis d’Hystaspe, I Esd., vi, I sq. ; celui d’Artaxerxès Longuemain, 1 Esd., vii, Il sq. ; celui du même Artaxerxès, Il Esd., il, confirmé, iii, 15) touchant la reconstruction de la ville ou du temple de Jérusalem, de préférence < un*' prophétie antérieure au temps >iii retour ayant le même objet (la Bible mentionne sepl de ces prophéties : Is., xi.iv. 28 ; xi, v, 18 ; Jer., xxvii, 16 sq. ; xxix, 14 ; xxx, 18 ; Bar., n. 34 ; iv. 23 sq.). Quelques catholiques, Calvin, Prseleetionea m Dan., et l’anglais Jean Lightfbot, Chronique, ont fixé le terminus a quo des semaines, comme Clémenl d’Alexandrie e( Eusèbe (première computalion), à la 2°M ' la I.une. de Cyrus. I Esd., i, 2 sq. Les protestants Scaliger, De emendatione teniporum, L, hebdom. Danielit, el Jean Driesche Dru xvi'-xvii siècle, Notx in Sulpitium, se son ! prononcés pour la 2* année de Darius Nothus, m. us sans pai l’erreur de Sulpice Sévère. La 2 « ou la 6 « année de Dai iu>, fils il’H i i d., vi, 1 sq., seconde ma nière d’Eu » be, a i u Bes partisans dans Corn. Jansen (.tri -.iiiii- ! (..ui.l., i siècle, Concorde <ii, évangéJean Driedoens (Driedo), xv*-xvi< Biècle, De Sa-ipturië et dogmatibus, i ne computation, qui pou rail psssi ' i""'i i relie - au wir siècli et m 1 " i I

ptie par Corneille de la Pierre. fa Dan. i qu’elle ail eu pour auteurs des « ehronoli hétérodoxes. dont Louis Cappel, Chronohgia Paria, 1655, - fondait bui le décrel mentionné, I l sd., vu. Il sq., el rapports à la 7 année du règne d’Aï

taxerxès, à dater de la mort de Xerxès. Cf. Jacques Ayrault (Ayrolus), xvii c siècle, Lib. 10 hebdomadum resignatus, l’anglais Humphrey Prideaux (Pridœus), Hisloria Judseorum, 1. V. Mais la 20e année d’Artaxerxès Longuemain, II Esd., H, devait surtout retenir l’attention des modernes comme elle avait fait celle des anciens. Entre cette date (à première vue 445 avant Jésus-Christ) et celle de la mort du Sauveur considérée comme la dernière année de la série des semaines (la 490e) ou la 4e de la 70e semaine (in dimidio liebdomadis, la 487'), la somme des années prédites se trouvai ! contenir un excès variable d’au moins huit années. Afin de restreindre l’intervalle aux limites nécessitées par la croyance, on remet en avant les années lunaires. Cf. Pereira, In Dan. ; Augustin Torniel (Torniellus), Annales sacri et profani, Anvers, 1620 ; Huet, Demonslratio evangelica, Paris, 1679, prop. ix, cvili, n. 9. Ou bien, si l’on tient aux années solaires, on relève la 20e année d’Artaxerxès, soit en augmentant arbitrairement la chronologie des successeurs de ce prince, Galatinus, De arcanis catholiese verita/is, l. IV, c. xiv, Orthonse-Maris, 1518 ; soit en le faisant régner huit ans plus tôt, Jacques Usher (Usserius), Annales V. el A'. Test., Londres, 1650-1654, an. 474 et 451 avant JésusChrist ; Claude Lancelot, Clironologie sacrée, dans la Bible de Vitré, Paris, 1662, c. xx ; Bossuet, Discours sur l’hist. universelle, I rc partie, 8e époque. D’autres, se fondant sur le témoignage d’historiens anciens, Thucydide, De bello pelop., 1. I ; Plutarque, Vitse (Thémistocle) ; Corn. Nepos, Vilæ (Thémistocle) ; Diodorc de Sicile, Biblioth. hislorica, part. II, associent Artaxerxès au gouvernement de Xerxès son père la 5e année de celui-ci, soit l’an 480 avant Jésus-Christ, et comptent à partir de cette date sa 20e année, qui tombe alors l’an 460 ; mais comme les paroles de l’ange ab exilu sermonis doivent, pense-t-on, s’entendre de la reconstruction effective de Jérusalem et qu’il a fallu trois ans pour qu’elle fut opérée, Josèphe, .4 ; II. jud., I. XI, c. v, les semaines d’années ne commencent à courir que l’an 23 d’Arlaxerxès, soit l’an 457 avant Jésus-Christ, et se terminent exactement l’an 33 de notre ère, une « demiseinaine » après la mort du Christ. Cf. Jacques Tirin, Chron. sacra, c. XXXVIII ; Nicolas Abram, Pharus Vet. Test., dans Menocbius, Commentarii, édit. Tournemine. Tournemine a légèrement corrigé ce système en faisant associer Artaxerxès au gouvernement la 7e année de Xerxès ; les semaines commencent vingt ans après. Mais Petau, Opus de doctrina temporum, I. X, c. xxv ; Halionariiiin teniporum] part. II, I. III, c. x ; Dogmala, Dr incanialione, l. XVI, c. VIII, et Pierre Poussines (Possinus), Disscrlalio, dans Menochii suppl. de Tournemine, avec ou après eux beaucoup d’autres, Noël Alexandre, Hist. eccl., Paris, 1730, t. ii, diss. II ; Louis Legrand, De incanialione, 1754, diss. II, c. I, a. 2, § 2, etc., ont descendu encore jusqu'à la 10 8 ou même l.i 12- année de Xerxès l’accession au pouvoir de son fils Artaxerxès ; la première semaine s’ouvre l’an 454 avant Jésus-Christ, la dernière finil l’an 37 de notre ère, le Christ étant mort l’an 33. Très peu d’auteurs

catholiques modernes oui suivi li. Martin ou Nicolas de Lyre (seconde manière) en lixanl le terminus a quo

deï mine - i quelque prophétie m ! . I i me à la Cap livité. Citons seulement, d’après Corneille de la Pierre,

Valable, A uimliitimiex, el HalalinilS, op. cit., 1. IV. C. xvi, contrairement à l’opinion formulée au c. xiv.

3. Les contemporains laissant égale ni de côté les

décrets d< Cyrus et de Darius, lils d’Hystaspe, te sont prononcés en général pour l’un ou l’autre édil d’Artaxerxès P I 'dit rendu en faveur d’EsdTOS, I I -'I.

vu, c’est-à-dire pour la 7- année d’Artaxerxès, -.ut. non plus l’an 16" Cappel, Corneille île la Pierre, Ayrault, Prideaux), mai- ; l’an l.'i’i après rectification, la 66 mai ne fini tant l’an 29 de notre ère au baptême du