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DIEU (SA NATURE SELON LES SCOLA STIQUEs ;

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n’aura point de peine à se rallier à ce qu’affirme Pie X, surtout s’il se souvient que, sauf trois phrases, l’Ecole a toujours suivi le I er livre des Sentences de Pierre Lombard. Qu’on ait ajouté de nouveaux moyens termes, qu’on ait discuté de nouvelles questions, qu’on ait poussé plus loin l’analyse conceptuelle et cherché une plus grande rigueur logique, une meilleure ordonnance des conclusions et de leurs preuves, cela ne signifie pas qu’on ait abandonné la pensée du siècle précédent ou qu’on l’ait contredite. — 2. On fausse également les documents pontificaux en leur prêtant la pensée que tout progrès a cessé depuis saint Thomas. Dans sa lettre Gravissime nos adressée aux jésuites, Léon XIII leur recommande, tout en étudiant saint Thomas comme leur fondateur le leur a prescrit, de ne pas négliger l’étude de leurs grands théologiens, notamment de Suarez désigné par une périphrase non équivoque ; et la raison que le pape donne du soin qu’il faut apporter à cette étude est précisément tirée des contributions que les théologiens de l’ordre ont produites dans le sens du développement et du progrès de la théologie. Loc. cit., p. 374. — 3. Autres exagérations sur la portée de l’approbation spéciale donnée par l’Église à la doctrine de saint Thomas. Les objections qu’on nous oppose supposent que nous sommes obligés de la tenir dans toutes ses particularités pour infaillible et vraie ; mais les documents pontificaux, même ceux qui précisent le plus, recommandent simplement la théologie scolastique de saint Thomas, tanquam solidiorem, securiorem et magis approbatatu, ibid., p. 371, et la philosophie d’Aristote, tanquam theologiiv magis ulilem, p. 373. Ces formules sont empruntées à la lettre adressée à l’Institut des jésuites ; et elles ne sont que le résumé de ce qu’enseignent communément les théologiens lorsqu’ils traitent de la portée de l’approbation donnée par l’Eglise à certains écrivains. On trouvera cet enseignement dans le mémoire écrit par Pierre d’Ailly à propos des prétentions de Jean de Monteson : cette pièce dont le P. Denifle n’a rapporté que quelques lignes dans le Chartularium, se trouve en entier à la fin de beaucoup d’éditions anciennes des Sentences. Ceux qui se défieraient de Pierre d’Ailly trouveront les mêmes explications dans un thomiste très sûr, Jean de Saint-Thomas, Traclalus de approbation et auctoritate doclrinse angelicse D. Thomas, reproduit au t. i de son Cursus theologicua, Paris, 1883, p. 288-387 ; ou encore dans Schâzler, InlroduCtio m sacram theologiam dogmaticam, Hatisbonnc, 1882, qui suit et résume Jean de Saint Thomas. D’où il Suit, puisque tel est le contenu des documents officiels Bl leur interprétation classique, qu’on n’avance rien qui puisse nous inquiéter, quand on exhume pour s’en faire un argument certains passages dithyrambiques de quelques scolastiques en l’honneur d’Aristote, en particulier celui-ci : Aristoteles, prodigium grandeque miraculum in Iota natura, cui pêne videtur infusum quidqnid naturaliter est capax Immanum genus. P. L., t. xx. col. 103. Ce texte attribué i saint Jérôme est apocryphe ; et l’autorité ecclésiastique n’a jamais fait sienne la pensée qu’il exprime. La théologie catholique n’a donc pas à défendre les hyperboles de quelques n n s de nos théologiens, anciens on modernes ; et il ne paraît pas équitable de noter ces exaltions et je conclure ab <" » < ditet otnnes.

n i t de irue historique dm adversaires manquent il acribie dans leur critique, et ils oublient un principe élémentaii savoir que la même

vérité peut énoncer de bien des façons et en fonction de plu sieui - st< mes.

Leur pr icéd i on : te < noter on rencontn verbali entre rits traditionnels

et ceuj’ ! loTcien. de n< oplatonii ii puis,

à conclure l’identité un la dépeodanci fa nons un exemple dans la doctrine de la participation qui joue un assez grand rôle dans la théodicée, comme nous le verrons. Volontiers ils expliquent l’idée de déification par la grâce, fréquente chez les Pères grecs, par celle d’apothéose, commune chez les païens. Si on lit dans II 3 - Pétri, i, i, consortes divinse naturse, on se souvient que le mot se trouve chez le stoïcien Sénèque et aussi dans la phraséologie par laquelle les néoplatoniciens énonçaient leur doctrine de la participation ; et l’on conclut, avec M. Harnack, que la doctrine de la justification par un don surnaturel, intérieur, créé, différent de nos actes et de notre âme, est un emprunt soit au stoïcisme soit au platonisme. Pour un esprit médiocrementdélié et assez souple pour suivre la complexité d’une pensée étrangère à la sienne, le sophisme est assez apparent. L’idée de Dieu que se formaient les Pères était-elle identique à celle que s’en formaient les païens lorsqu’ils parlaient d’apothéose ? L’induction qu’on nous présente le suppose nécessairement ; mais comment prouver la correction historique de l’hypothèse ? De même, dans le cas de Sénèque. Supposons que la II 1’Epitre de saint Pierre soit tombée sous les yeux de Sénèque ou plus tard de quelque néoplatonicien. Voilà, auraient pu dire nos philosophes, en y lisant ces mots consortes divinæ naturse, un écrivain qui pense comme nous, qui admet la participation de la nature divine au sens précis où nous l’entendons, c’est-à-dire comme conséquence de la doctrine de l’âme du monde ou de l’émanation. Qui oserait soutenir qu’en parlant ainsi ces philosophes se fussent montrés bien au courant des choses chrétiennes ? Comment se fait-il que M. Harnack ne voie pas que pour un chrétien dont les deux premiers dogmes sont l’unité de Dieu et la création ex niliilo, la formule consortes divins natures n’a pas, n’a jamais eu, ne peut pas logiquement avoir le même sens où l’entendaient stoïciens et néoplatoniciens ? Je ne dis pas les nuances, mais dans l’espèce l’opposition des doctrines est telle que la méprise était impossible pour un ancien, et que l’espoir de la faire commettre par un lecteur moderne ne s’explique guère.

Tout le monde admet qu’on peut exprimer les relations des nombres de diverses façons, el de fait il y a en mathématique divers systèmes. Il en est de même, mutatis mu tandis, des vérités suprasensibles. Bien avant que la diffusion de l’idée d’évolution n’eût donné au problème du développement du dogme et de la théologie l’acuité avec laquelle il se présente de nos jours, les théologiens avaient à s’occuper de cette question pour répondre aux cartésiens et aux protestants demandant comment le concile de Vienne avait pu définir que l’âme est la forme du corps, et celui de Trente que a grâce est la cause formelle de la justification. La réponse classique est la suivante. Lorsque les formules dogmatiques contiennent des tenues philosophiques, on ne doit point, à moins de preuve certaine d’une intention contraire du concile, les prendre dans le sens technique d’une école déterminée, par exemple thomiste, scoliste, nominalisle, hanné/jenne,

moliniste, cartésienne, néothomiste, etc. Il fam entendre simplement dans le sens où ces écoles

viennent, ou convenaient, à l’époque de la rédaction du document étudié, sens qui est historiquement déterminable. De cette t ! i de la manii re

même dont les documents conciliaires sont discuti il suit que li i termes philo i pi i

ut un antre sens que le i ni vulgaire qui la portée de tous, vulgarii ; qu’ils ont on

technique, connue, l

lions a l’époque d< la rédaction du texte, et qui était

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