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ÉPHÉSIENS (ÉPIÏRE AUX)


prophètes, fondement unique, pour ainsi dire, d’un seul bloc, de l’édifice, Jésus étant lui-même, non pas <-lef de voûte, mais pierre faisant angle pour unir et consolider les deux murs qui en partent. Voir F. Prat, La théologie de saint Paul, t. i, p. 428-429. En outre, tout édilice (au sens jiartitif, sans article), c’est-à-dire chaque construction particulière, toute communauté chrétienne, chaque Église, bien agencé, bien joint et bien lié, où chaque pièce est à sa place et bien ajustée au.K autres, grandit et se développe en temple saint en union avec le Seigneur, s’élève en sanctuaire consacré. Les païens convertis sont entrés, eux aussi, comme matériaux, unis à d’autres ou ensemble, pour former, dans leurs propres communautés, une demeure où Dieu habite et ils la forment par le Suint-Esprit qui les anime, ii, 11-22.

3 « section. Prière pour que les chrétiens persévèrent dans leur sainte voccdion. iii, 1-21. — Après une longue parenthèse, dans laquelle il expose qu’il a reçu par une révélation spéciale, connaissance du mystère du salut, 2-6, et mission d’annoncer l’Évangile aux gentils, 7-13, l’apôtre reprend sa prière interrompue et il prie le Père universel, dont la paternité est absolue, de donner à ses lecteurs d’être puissamment affermis ou fortifiés par son Saint-Esprit, relativement à ce qui constitue l’homme intérieur, dans leurs pensées et leurs sentiments chrétiens, de sorte quf le Christ habite d’une façon permanente par la foi dans leurs cœurs. Il demande encore qu’étant enracinés et fondés dans la charité, ayant pris racine et fondement dans l’amour, ils aient la force et soient capables de comprendre, d’accord ou unis avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la hauteur et la profondeur, c’est-à-dire l’ampleur, l’immensité de cet amour de Dieu ou du Christ, dans lequel ils sont enracinés et fondés, et de connaître l’amour du Christ pour eux, amour qui dépasse toute connaissance. La fin dernière de ce don divin demandé par saint Paul, c’est que les chrétiens soient remplis de la plénitude des grâces et des dons spirituels, qui provenaient de Dieu, 14-19. Voir F. Prat, op. cit., ]>. 412. A celui qui peut faire beaucoup plus que ce que nous sommes capables de lui demander et même de concevoir, soit la gloire qui lui est due dans l’Église et en Jésus-Christ pour tous les âges jusqu’au dernier siècle des siècles, 20, 21.

//..von A LE. — Les devoirs, qui incombent aux chrétiens s’ils veulent mener une vie digne des bienfaits qu’ils ont reçus de Dieu, sont communs à tous ou spéciaux aux différentes conditions de la société domestique.

i" section. Devoirs communs à tous les fidèles, iv, 1 v, 20. — °L’unilé dans la joi et la charité, i, 1-16. — (/est la conséquence de l’unité établie dans l’Église par la réconciliation des juifs et des païens. Il faut humilité, douceur, patience, pour s’efforcer de garder l’unité de l’esprit par le lien de la paix. Les chrétiens forment tous un seul corps, l’Église, ils ont un seul I- ; sprit, qui habite en eux et les fait membres vivants du corjjs de l’Église, la même béatitude à espérer. Pour eux, il y a un seul Seigneur.lésus, chef de l’Église, une seule foi, les mêmes vérités à croire, un seul baptême, comme rite d’initiation et bain pour laver les péchés, un seul Dieu, Père de tous, agissant et demeurant en tous, 1-6. Voir F. Prat, op. cit., t. i, p. 426-128. Toutefois, cette unité n’exige pas l’égalité parfaite des dons surnaturels et n’exclut pas la diversité des organes et des membres dans l’unique corps de l’Église. Chacun a reçu les dons surnaturels dans la mesure suivant laquelle le Christ les lui a répartis. (^e principe est prouvé par le ps. lxvii, 19, modifié et appliqué à .lésus-Christ, et par les faits..lésus, en effet, a constitué lui-même dans l’Église des apôtres, des prophètes, des évangéllstes, fies pasteurs et des docteurs, et il a

voulu cette diversité de ministères pour maintenir l’unité du corps entier et servir à l’avantage de tous, et de chacun de ses membres. Cette diversité, établie en vue de la bonne organisation des saints dans l’Église, fait que l’œuvre du ministère sera parfaitement accomplie et que l’édifice du corps du Christ sera continué et progressera, jusqu’à ce que les chrétiens soient tous parvenus à l’unité de la foi et de la connaissance supérieure du Fils de Dieu, à l’état d’homme fait, à la mesure de l’âge mûr de la plénitude du Christ, c’est-à-dire à la maturité de la perfection à laquelle est arrivé le Christ glorifié. F. Prat, op. cit., p. 412-413. En tendant à cet idéal etennous en rapprochant, nous ne serons plus des enfants ballottés et flottants à tout vent de doctrine, exposés à être trompés par la tricherie des hommes et par les ruses conformes aux procédés artificieux de l’erreur ; au contraire, attachés fermement à la vérité avec charité pour nos frères, nous croîtrons à tous égards en vue d’être unis étroitement, comme membres du corps de l’Église, au Christ qui est la tête de ce corps et dont tout le corps, l’Église entière, est bien coordonné, tous les membres étant à leur place naturelle et solidement unis par les jointures de toute sorte de l’administration. Les membres étant ainsi ajustés et reliés, le corps entier progresse suivant un mode d’opération l)roportionné à la mesure de chacun iiour son édification propre dans la charité.

2 » Exhortation à ne plus vivre en païens, mais en chrétiens, iv, 17-v, 20. — Les païens vivent dans l’ignorance de Dieu et dans l’impudicité. Cf. Rom., i, 18-32. Les chrétiens, conformant leur vie à leur foi, doivent se dépouiller du vieil homme, corrompu par les passions trompeuses, se renouveler intérieurement dans leurs pensées, leurs jugements et leurs volontés, et revêtir l’homme nouveau, non pas.Jésus-Christ, mais l’homme renouvelé par sa conversion qui a été créé à l’image de Dieu ou comme Dieu le veut, dans la justice et la sainteté réelles et véritables. Par suite, ils doivent éviter le mensonge, la colère, le vol, les paroles inconvenantes, dire la vérité et des paroles d’édification, pratiquer la charité fraternelle, et la chasteté, vivre comme des enfants de lumière, faire un bon emploi du temps, pratiquer la volonté de Dieu et prier continuellement.

2 section. Devoirs spéciaux aux différentes candi(ions de la société domestique, v, 21-vi, 9. — 1° Devoirs mutuels des époux, v, 22-2 L — 1. Soumission de la femme à son mari comme au Seigneur Jésus, non comme à son seigneur. Raison : le mari est le chef de la femme comme le Christ est le chef de l’Église. Le t^hrist est, en outre, le sauveur de l’Église, son corjis mystique, ce que le mari n’est pas à l’égard de sa femme. Néanmoins, de même que l’Église est soumise au Christ, qu’ainsi les femmes soient soumises aussi à leur mari en toutes choses. — 2. Amour du mari pour sa femme. Sa mesure : comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré jxiiir elle à la mort, afin de la sanctifier en la purifiant dans le baptême pour se la présenler àlui même comme une fiancée bien parée, sans tache, ni ride, sainte et irréprochable. Sa raison : les hommes doivent aimer leurs femmes, parce qu’elles sont leurs propres corps ; celui qui aime sa femme, s’aime lui-même. Personne, en effet, ne hait sa chair ; il la nourrit et en jirend soin comme le Christ fait jiour l’Église, puisque les chrétiens, membres de l’Église, sont les membres de son corps et sont ainsi de sa chair et de ses os, ne faisant avec lui qu’une seule personne. Cette union morale, qui fait des chrétiens et de l’Église le corps du Christ, est aussi étroite que l’union physique de l’homme et de la femme, <|iii ne<i(nit r|u’une seule chair dans l’acte de la génération des enfants, et elle justifie ainsi la raison pour l.Kjuclle le mari doit aimer