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EPITRES

EPOUX (DEVOIRS DES^

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Iji’ologue, I, 1-3, serait une véritable Épitre. Elle en a l’adresse, i, 4, et le souhait final, xxii, 21. Elle contient sept petites lettres aux sept Églises d’Asie Mineure, II, l-iii, 22, qui ne sont pas de véritables lettres envoj’ces séparément aux anges ou cvêques de ces Églises et réunies plus tard dans l’Apocalypse. Elles ont fait toujours partie intégrante de l’Épître entière, adressée à ces sept Églises, i, 4. Chaque Église a lu dans l’ouvrage entier la lettre que le Christ ressuscité avait dictée pour elle au voyant de Patmos. Du reste, les leçons qui y étaient données intéressaient toutes les Églises et l’Esprit-Saint les inspirait pour elles toutes, ii, 7, 11, 17, 29 ; iii, 6, 13, 22. Elles étaient tlictces dans un but public et commun, et elles ont aujourd’hui encore une signification morale. Ce ne sont pas de simples fictions, un pur procédé littéraire ; ce sont des lettres du ciel. Cf. W. Ramsay, The lellers to the seven Chiuches of Asia, Londres, 1909, p. 3.5-42 ; H. B. Swete, The Apocalypse of SI. John, 3*= édit., Londres, 1909, p. 4.

A. Deissmann, Bibelstudien, Marbourg, 1895, p. 189252 ; art. Epislolanj Littérature, d : ins Encyclopœdia biblica <le Cheyne, Londres, 1901, t. ii, col. 1323-1329 ; Lichl vom Osten, Tubingue, 1908, p. 157-172 ; 2= cdit., 1909, p. 163178 ; W. Ramsay, dans Exposilor, décembre 1903, p. 418 sq. ; The letters lo the seven Chiirches of Asia, p. 23-34 ; Van Alanen, art. Pnu/, §39, deV Enciiclopœdia biblicade Cheyne, Londres, 1902, t. iii, col. 3626 ; A. Lemonnyer, Les écrits <e saint Paul sont-ils des lettres ou des épllres ? dans aRevue (lu clergé français du 1 =’septembre 1905, p. 31-46 ; F. Prat, Jm théologie de saint Paul, Paris, 1908, t. i, p. 94-98, 101102.

IL Forme extérieure. — Les lettres et les épîtres <lu Nouveau Testament présentent, avec quelques iiiodifications pourtant, les formes ordinaires de la correspondance du temps. Elles comprennent : 1° l’adresse ; 2° l’entrée en matière ; 3° le corps de la lettre ; 4° la finale.

1 » L’adresse. — Elle contient : 1. le nom et les qualités des correspondants, par exemple, Paul, apôtre, et Timothéc, Sosthène, Silvain, frère ou serviteur de .Icsus-Christ, ou sans titre ; 2. le nom, le titre et l’éloge des destinataires, par exemple, aux Églises de ( ; alatie, aux saints qui sont à Colosses et aux fidèles, frères dans le Christ, ou à Timotliéc, mon lils bien ; iimé ; 3. le salut. Ici, le simple /at’pôiv des lettres profanes est développé, sous la plume de saint Paul, |iar la formule chrétienne : yôir, :  ; ’jiX’/ /.x : iç.-t’if, , avec des termes qui indiquent plus ou moins longuement la provenance de ces biens surnaturels.

2 » L’entrée en malièrc. — Comme cela se faisait souvent dans les lettres profanes, qui débutaient par une prière aux dieux pour le destinataire, les apôtres, et saint Paul en particulier, commencent ordinairement leurs le t très par une action de grâces à Dieu ou par une doxologie pour le remercier des bienfaits accor<lés par lui aux correspondants. Ils y joignent naturellement l’éloge des destinataires ou quelques souvenirs personnels. Parfois l’action de grâces se continue par l’exposé du sujet, sans séparation.

Le corps de la lellre.

Ces préliminaires faits,

on aborde le sujet, qui est traité pour lui même et de différentes façons. La lettre n’étant pas un genre littéraire, l’auteur a une très grande liberté d’allure et n’est pas gêné par des lois protocolaircs. Les questions se suivent et chaque lettre a sa marche tlistincte. Les lettres de saint Paul, qui sont si personnelles et si vivantes, ne sont pas coulées dans un moule, et leur plan varie comme le but que se propose leur auteur.

La conclusion.

Les lettres profanes se terminaienl

par un salut final, qui était ordinairement ui] souhait adressé aux dieux. Ce souhait ne failpas défaut

dans les lettres chrétiennes. Saint Paul le fait précéder souvent de salutations personnelles, auxquelles sont jointes des recommandations, et ces salutations sont fréquentes aussi dans les missives ordinaires.

Bref, les lettres apostoliques, surtout celles qui sont de véritables lettres, ont gardé, en les modifiant un peu, les formes extérieures, que nous ontrévélées dans les correspondances de l’époque les papyrus récemment exhumés. Nouvelle preuve que le Nouveau Testament est bien de son temps et du milieu où il a paru.

E. Jacquier, Histoire des Hures du Nouveau Testament, Paris, 1903, t. i, p. 59-61 ; Dictionnaire de la Bible, art. Épitre, t. II, col. 1897-1898 ; art. Lettre, t. iv, col. 190 ; F. Prat, La théologie de saint Paul, t. i, p. 9 J-101 ; A. Brassac, Manuel biblique, 13e édit., Paris, 1911, t. iv, p. 172-173.

E. Mangexot.

    1. ÉPOUX (Devoirs des)##


ÉPOUX (Devoirs des). Le mariage a été divinement institué pour trois fins supérieures : perpétuer la race, donner aux enfants l’éducation du corps et de l’âme, assurer aux époux les avantages d’une vie commune, sainte, douce et durable. Tous les devoirs des époux tendent à ce triple but.

Nous n’avons pas à envisager ici les obligations qu’imposent au père et à la mère l’éducation des enfants. Voir Parents (D’voirs des). Nous devons seulement traiter des devoirs mutuels des époux au double point de vue de la perpétuité de la race et de la vie en commun au foyer domestique. La division de ce travail est donc tout indiquée : I. Au point de vue de la perpétuité de la race. II Au point de vue de la vie commune.

Le sujet est délicat : nous ne l’abordons qu’avec les sentiments qu’éprouvait saint Alphonse de Liguori : Piycl me de hue nvticria. qiiæ tanlain prx se ferl fœdildlem, lit caila^ ! mentes ipso solo nominc perliirbet, longiorein liaberc scrnwncm. Sed ulinain non esset liœc malcria tam frrqiicns in confessionibns cxcipiendis, ut non opportcrci omnino eonfessarium plena Iraclationc, sed snfficcret compeiulio instrucinm esse ! Ignoscat mihi proplerca castiis lector, si fuse de eu hic loqiior, et ad actus particiilares, qui deformiorcni exhibent turpitiidincm descendam… De malrimonio, n. 900.

I. Devoirs des époux envisagés.vu point de VUE DE i-.. perpétuité DE LA RACE. — La doctriiic chrétienne au sujet du devoir conjugal se trouve exposée tout entière par l’apôtre saint Paul, I Cor., vîi, 3-5 : U.xori nir ueiiitim rcddat, simililer autem et uxor viro. Mulier sui corporis potestatem non habet, sed vir ; simililer autem et vir sui corporis potestatem non liabcl, sed mulier. Kolite fraiidare invirem, nisi forte ex conscnsu adlempus, ut oacetis orationi, et itenimrevertimini in idipsum, ne tenict i<os Satanas propter incontinentiam vestram.

Le devoir conjugal réside en un acte charnel qui unit l’homme et la femme pour assurer la continua lion de l’esjjèce humaine. Conjugale debilum dicitiir commiinis ca conjugum aclio, qux gencrationi necessaria est, quirque a siimmo rerimi omnium prooisore ad humanam socictatem propagandam est ordinala. Hœc autem actio sila est in carnali copula qua vir ac femina unum quasi corpus et una caro efficiuntur.

Il ne nous paraît pas nécessaire de décrire les organes qui servent â l’accomjilisscment de cet acte, qui permcltent aux époux d’obéir à la fois à la loi de nature qui veut que l’espèce humaine s’accroisse, se multiplie et remplisse la terre, et à la loi chrétienne de la rédemption qui ordonne au peuiile des croyants de s’accroître, de se muHiplier et de dominer le monde. Nous renvoyons à ce sujet le lecteur à des ouvrages techniques, de préférence au c. m du 1. l’"' de l’ouvrage du docteur Surbled, La morale dans ses rapports avec la médecine et l’hijgiànc, t. ii. Ce chapitre