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du Fils, et du Saint-Esprit. » Malth., xxviii, 19. C’est donc au nom des trois personnes que le baptême est conféré et que ses effets surnaturels se réalisent. Ces trois personnes sont par conséquent divines, distinctes, égales en puissance et en dignité. Elles ne forment qu’une seule nature divine indivisible, et l’unité de cette nature est clairement exprimée par le singulier in nomine. Schccben, t. ii, n. 721, p. 488. Très personas qiiidem significavil, écrit saint Ambroise, sed iinum Tiinilaiis nomen asseniil. Uniis UaqiieDeus, iiniim nomen, una majestas. De inslitulione virginis, c. X, n. 67, G8, P. L., t. xvi, col. 322.

b) La personnalité divine du Saint-Esprit résulte aussi des textes qui décrivent le Saint-Esprit connne ayant avec les autres personnes divines, des rapports qu’une personne peut seule avoir avec d’autres, comme recevoir, donner, être envoyé. Scheeben, . t. ii, n. 706, p. 516. De même que le Fils envoyé du Père est à l’égard du Père une autre personne envoyée ; de même le Saint-Esprit, à l’égard du Père et du Fils, est une autre personne donnée, envoyée. Il est le consolateur que le Fils enverra auprès du Père, l’esprit de vérité qui procède du Père, Joa., xv, 26 ; esprit consolateur qui vient seulement si le Fils l’envoie. Joa., xvi, 7. Jésus prie le Père, et il donne aux apôtres un cadre consolateur pour qu’il demeure toujours avec eux. Joa., XIV, 16. Un autre Paraclet, écrit Didyme, pour exprimer non pas la différence de nature, mais la diversité des opérations, n. 27, col. 1058. Un autre Paraclet, explique saint Ambroise, pour indiquer que le Fils est distinct du Saint-Esprit, pour éviter la confusion sabellienne des personnes divines : Bene dixit cdUun, ne ipsuni Filium, ipsum Spiriliun intelligeres : imitas enini nominis es(, nonFiliiSpirilnsquesabel[iana confasio. Op. cit., 1. I, c. xiii, n. 136, col. 736.

c) Enfin Jésus-Christ alTu-me que le Saint-Esprit recevra de ce qui est à lui. Joa., xvi, 15. Le Saint-Esprit se trouve donc à l’égard du Fils, dans le même rapport que le Fils à l’égard du Père. Or, le Fils, un j avec le Père pour ce qui concerne l’être divin, est i distinct de lui pour ce qui concerne sa personnalité j de Fils. Donc, le Saint-Esprit, un avec le Père et le i Fils pour ce qui concerne la nature divine, se dis- : tingue du Père et du Fils pour ce qui concerne sa j personnalité. Le Père est le Seigneur des Seigneurs, j qui seul possède l’immortalité, qui habite une lumière inaccessible, que nul homme n’a vu ni ne peut voir. I Tim., vi, 16. Le Fils est celui qui a habité parmi nous, Joa., i, 14, pour glorifier le Père. Le Saint-Esprit est celui qui rendra témoignage au Christ, Joa., XV, 6, et qui le glorifiera. Joa., xvi, 13. S..lhanase, Epislolse ad Serapionem, i-iv, P. G., t. xxvi, col. 525-676 ; S. Basile, Conlra Eimomiiim, 1. V, P. G., t. XXIX, col. 709-774 ; Liber de Spirilu Sanclo, P. G., t. xxxii, col. 67-218 ; s. Grégoire de Nazianze, Oral., xxxi (théologien v), P. G., t. xxxvi, col. 133-172 ; S. Cyrille de Jérusalem, Caî., XVI et xvii, P. G., t. xxxiii, col. 917-1012 ; Didyme d’Alexandrie, De Spiritii Sanclo, P. G., t. xxxix, col. 1033-1086 ; S. Ambroise, De Spiritu Sancto libri ires, P. L, , t. 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II. D’après les Pères de l’Église.

Pères apostoliques.

Les Pères apostoliques ne sont pas des théologiens dans le sens strict du mot. Ils sont de simples témoins de la foi chrétienne en Dieu. Tixeront, Histoire des dogmes, Paris, 1905, t. i, p. 115-116. Le but qu’ils se proposent, lorsqu’ils traitent des vérités chrétiennes, est avant tout moral. Sans doute, ils exposent fidèlement la doctrine prêchée au monde par Jésus-Christ et ses apôtres ; mais, spécialement lorsqu’il est question du dogme de la sainte Trinité, ils n’ont pas la précision des termes scolastiques, ils n’expriment pas le dogme avec la même clarté et la même exactitude que ceux qui les ont suivis. Scheeben, La dogmatique, t. ii, n. 832, p. 561-562.

Tout en ayant des affirmations nettes et décisives sur la divinité et la personnalité du Saint-Esprit, les Pères apostoliques emploient des expressions obscures, des termes ambigus qui laissent planer le doute sur le véritable sens de leur enseignement. En général, avant le concile de Nicée, les Pères et les écri-