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ESPRIT-SAINT


est de la substance divine, provenant substantiellement d’elle et en elle. » Thésaurus, xxxiv, P. G., t. Lxxv, col. 585. A plusieurs reprises, le saint docteur déclare que le Saint-Esprit procède de la même façon du Père et du Fils. In JocL, P. G., t. lxxi, col. 377 ; In Joa., x, P. G., t. lxxiv, col. 417 ; De Trinitate, dial. vi, P. G., t. lxxv, col. 1009 ; Epist., xvii, P. G., t. Lxxvii, col. 117.

Et parce qu’il procède du Père et du Fils, il est envoyé par le Père et le Fils. Adversus Nesiorium, iv, /-*. G., t. Lxxvi, col. 17.3. La procession divine du Saint-Esprit du Fils est la cause par laquelle le Fils envoie le Saint-Esprit. De recta fide ad Theodosium, 37, P. G., t. Lxxvi, col. 1188-1189.

La doctrine de saint Cyrille sur la procession du Saint-Esprit ab ulroquc est doue exprimée avec une telle clarté qu’il ne serait pas hasardé de dire que le saint docteur prévoit et réfuie d’avance les objections photiennes, lorsqu’il soutient l’identité absolue des deux formules : procedit ab ulroque et proccdil a Pâtre per Filium. n L’Esprit est l’Esprit de Dieu, et en même temps l’Esprit du Fils, sortant substantiellement de tous les deux à la fois, c’est-à-dire épanché du Père par le Fils ; to où’ïioi&ai ; è| àaçoïv, TiYO’jv £7. llaTpô ;, 0’.' rîoO 7 : io/edij.ovov I1v ; v ! j.o. De adoratione in Spiritu et vcritatc, P. G., t. lxviii, col. 148.

Ces textes d’une clarté si frappante n’empêchent pas Zoernikavde consacrer une louf^ue dissertation à prouver que saint Cyrille se range du côté des Orientaux. Op. cit., 1. 1, p. 76-91. Dans les passages qu’il cite, on déclare simplement que le Père est la source primordiale du Fils et du Saint-Esprit, ou même on affirme que le Saint-Esprit procède à la fois du Père et du Fils. Les théologiens ortiiodoxes modernes se sont montrés à certains égards plus prudents. Macaire n’allègue contre le Filioquc que le seul endroit où saint Cyrille compare le Saint-Esprit au doigt de la main. Mais il ne le cite pas exactement et, par surcroît, il en donne une version fausse. Op. c ; 7., 1. 1, p. 315 ; Franzelin, Examen Macarii, p. 154-157. Mgr Sylvestre s’abstient de citer saint Cyrille parmi les adversaires directs du l’ilioque.

Le différend entre Cyrille et Théodorct au sujet de i.x* unathématisme fournit aussi à la théologie orthodoxe un argument contre le dogme latin. Théodoret de Cyr accuse saint Cyrille d’apolllnarisme pour avoir soutenu que le Saint-Esprit est le propre du Fils. P. G., t. L.xxvi, col. 353. « S’il dit que l’Esjjrit est le propre du Fils, en tant qu’il est consubstantiel et qu’il procède du Père, nous le confessons avec lui et nous tenons cette phrase pour orthodoxe. Mais s’il prétend qu’il en est ainsi, parce que l’Esprit tient son existence ou du Fils, ou par le Fils, nous rejetons cette phrase comme blasphématoire et comme impie. Car nous avons foi au Seigneur, qui a dit : Spirilum qui a Pâtre procedit, et au divin Paul ((ui a dit également : Nos uutem non spirilum mundi acccpimus, sed Spirilum qui ex Deo est. » S. Cyrille, Apolor/cticuni contra TIteodoretum, P. G., t. i.xxvi, col. 432. Il suffit de lire sans préjugés ce passage de Théodoret pour se convaincre d’abord qu’il attribue à saint (^yrille une hérésie fiue celui ne s’est jamais avisé de prendre sous sa tutelle et ensuite qui ! n’a pas nié la procession du Saint-Esprit ab utroquc. Théodoret reproche ù Cyrille la négation de la consubstanlialilé des trois personnes divines, et de la jjrocession du Saint-lCspril du Père. Cyrille lui répond que toute son (ruvre théologique atteste avec combien d’énergie il a défendu les points doctrinaux qu’on lui reproche d’avoir méconnu ?. Il proteste ensuite contre les fausses asserllons de Théodoret et déclare avec force que le Saint-Esprit est le propre du Fils aussi bien que du Père et cque le Père et le Fils opèrent par le Saint-Esprit. Apolo’jclicus contra

Theodoreium, P. G., t. lxxvi, col. 433. Théodoret se vanta d’avoir poussé Cyrille à reconnaître et rétracter son erreur. Epist. ad Johannem Antiochenum, P. G., t. Lxxxiii, col. 1484, 1485. Il est utile de remarquer qu’Allatius et Cotelier n’admettent pas l’authenticité de cette pièce. Ibid., col. 1483, note 21. Mais il calomnie Cyrille, parce que celui-ci a toujours soutenu la doctrine énoncée dans ses anathématismes. Explicatio duodecim capilum, P. G., t. lxxvi, col. 308, 309 ; Apologclicus pro xii capilibus contra Orientales, P. G., t. Lxxvii, col. 356-360. Voir Hugues Etherianus, op. cit., I, 2, P. L., t. ccii, col. 236 ; Bessarion, Declarulio aliquorum quæ in orcdione dogmalica pro unione continentur, P. G., t. clxi, col. 611-614 : Garnier, De fide Tlieodoreli, diss. III, 3-27, P. G., t. lxxxiv, col. 395-401 ; AUatius, Vindiciæ synodi Epliesinæ, p. 3151 ; Franzelin, De Deo trino, p. 476-477.

9. L’autorité de saint Maxime eft bien souvent invoquée par les théologiens orthodoxes contre la procession du Saint-Esprit ab utroquc. Il est vrai que le saint docteur ne traite qu’en passant les questions relatives au Saint-Esprit ; cependant on rencontre dans ses écrits quelques textes, où le Fils est présenté comme la source du Saint-Esprit. « De même que le Saint-Esprit par sa nature et substantiellement est l’Esprit de Dieu le Père, ainsi il est l’Esprit du Fils, puisqu’il procède substantiellement du Père par le Fils engendré et cela d’une façon ineffable. » Quæstiones ad Thalassium, q. lxiii, P. G., t. xc, col. 672. Le cardinal Bessarion compare ce texte à un passage de saint Basile qui exprime la même pensée et il démontre que la préposition otà signifie la cause intermédiaire par laquelle on agit. Oralio dogmalica pro unione, 6, P. G., t. CLXi, col. 570, 571. Dans un autre endroit, saint IMaxime se demande pourquoi on ne peut pas dire le Père de l’Esprit, ou le Christ de l’Esprit, comme, à l’égard du Père et du Fils, on dit également l’Esprit de Dieu et l’Esprit du Christ. Il répond en ces termes : « De même que l’intelligence, voûç, est principe du Verbe, ainsi est-elle principe de l’Esprit, mais par l’intermédiaire du Verbe : 21à hécto-j Sk toO Aoyo-j. » Quirsliones et dubia, xxxiv, P. G., t. xc, col. 813.

Il y a un texte, cependant, de saint Maxime qui a donné lieu à bien des controverses et que les polémistes grecs opposent toujours aux théologiens catholiques. Dans une lettre à Marin, prêtre de Chypre, il raconte que les monothélites reprochaient au. romains leur croyance ; la procession du Saint-Esprit du Père et du Fils. Pour se disculper, les romains présentèrent des textes de Pères latins et du commentaire de (Cyrille d’Alexandrie sur l’i’ivangile de saint Jean. Par ces témoignages, ils déclarent qu’ils ne font pas du Fils le principe du Saint-Esprit, car ils savaient ((ue l’unique principe du Fils et de l’Esprit est le Père, de l’un par génération, et de l’autre par procession. .’Mais leur but était de monfrer que l’Esprit provient du Père par le I-’ils et d’établir par là même l’unité de l’essence et l’égalité parfaite. Epist. ad

Marinum, P. G., t. xci, col. 133, 136. fin peu de mots,

j le cardinal Bessarion explitiue le sens de ce passage : « Saint Maxime a parlé de la sorte pour éviter qu’on ne voie dans le Fils le principe primordial du Saint j Esprit, comme s’il ne tenait pas du Père la vertu suivant laquelle le Saint-Esprit procède de lui. « Oratio dogmalica, 6, /’. G., t. ci.x, col. 584. Voir Vekkos, De deposilione sua, orat. ii, 7, /’. (/., t. cxi.i, col. 980 ; Georges Métocliite. (Montra Manueleni Crrtenscm, ibid., col. 1401 ; Franzelin, De Deo trino, p. 490-494.

10. L’autorité de saint.Ican Danujscène est d’une extrême importance dans la question <|ui nous occupe.

I En elîet, pour ce qui concenu’la théologie trinitaire, il est l’écho fidèle de la trailllion jiatrislique du iv<’siècle. Esprit éniinemmeulsynlhélique, il ne cherchepas