Il y avait là une sorte d’inconséquence que saint j
Cyprien ne manqua pas de mettre en relief, en disant I
que, si Etienne admettait la nécessite de réitérer le I
rite de l’initiation qui était la confirmation, il devait i
convenir aussi qu’il était nécessaire de réitérer le rite : qui était le baptême, ces deux rites formant le rite
intégral de l’initiation chrétienne. !
Cette inconséquence dans la doctrine du pape ]
explique l’opposition irréductible de saint Cyprien. ! Saint Etienne aurait dû également accepter le baptême et la confirmation administrés par les hérétiques.
Cela n’eut lieu que plus tard. On peut dire que l’anj cienne Église a réconcilié les hérétiques baptisés dans
l’hérésie par la réitération de la confirmation. Voir ]
B.PTÊME, CONTROVERSE AU III^ SIÈCLE, t. II, COl. 219,
et Cyprien (Saint), t. iii, col. 2459.
Le Liber ponliftcalis donne quelques renseigne- : ments sur la vie de ce pontife. Il défendit aux prêtres et aux diacres de se servir des vêtements 1 liturgiques en dehors de l’église. On l’ensevelit au cimetière de Calixte. Il avait créé, en doux ordinai tions de décembre, six prêtres, cinq diacres, trois évê [ues. La tradition qui le fait martyr n’est pas I sulTisaniment établie.’Duchesne, Histoire ancienne de l’Église, t. i, p. 419 ; Id., Liber iionlificnlis, t. i, p. 1, ")4 ; Saltct, Les réordinalions, Paris, 1907, p. lô, 402 ; Schanz, Die Lehre von den heiligen Sacramenten der katlwlisclien Kirelte, Fribouig-cii-Brisgau, 1893, p. 287, note 6 ; Theologisclie Reinie, Munster, 1906, n. 1^-Ï4, p. 401-10."> ; Tixoront, Ilisloire des i dogmes, Paris, 1903, t. I, p..’Î89 ; S. Cyprien, Epist., 1 Lxvii-lxxv, dans Opéra, P. L., . m ; llelcXe, Concilien- 1 geschicMe, t. i, p. 128 ; trad. Leclercq, t. i. p. 187 : Ernst, ’Die Kelzerlaufangelegenheit in der altcltrisllichen Kirche nach (À/prian, Mayence, 1901, p. 91 ; Id., Papst Sleplmn I und der Ketzertaufstreil, dans Forscliungen ziir christlirhen Lileratur und Dogmengeschichie d’EhrliarJ et Kirsch, , Mayence, 1905, t. v, fasc. 4 ; Id., Die Slellimy der rôrnisI chen Kirche ziir Kelzerlatiffrage vor iind immiltellxir nnch Pabsl Stephan I, dans Zeilschrifl fiir hdliolische Théologie, 1905 ; Eusébe, //.£., VII, ii, 5-9 ; doni Coiislant, Episl. roman, ponti/., 1121 ; Jaffé, Reg.pod/iI. roi » ., l"édi t., 1. 1. p. 9 ; 2 (dit., p. 20-21 ; Analecta boZ/andinna, 1882, t. i, p. 470-471 ; A. d’lès, art. Baptême des hérétiques, dans le Didionnaire afxiltiyétiquede la foi catholique, Paris, 1909, t i, col.. 390-4 18 ; A. Aiidollent, art. Afrique, dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecc/^sias/iqiie. ?, Paris, 1911, 1. 1, col. 740-750.
A. Cl-ERV.L.
2. ETIENNE II, pape (752). Peu de jours après la sépulture du pape Zacharie, le 15 mars 752, on élut le F^omain Etienne ; on le conduisit au palais de Latran, mais il y fut frappé de maladie le troisième jour de son arrivée et il mourut le quatrième. Comme il n’avait pas eu le temps de recevoir même l’épiscopat et d’être consacré, les contemporains ne l’ont pas inscrit sur la liste des papes et ont compté ses successeurs comme s’il n’existait pas, mais les historiens modernes lui ayant conservé son rang, il en résulte. dans les listes pontificales pour ceux qui le suivent, une différence de numérotation.
.laflé, Beg. pont, rom., l" é(lit., p. 189 ; 2o édit., p. 270 ; Duchesne, /.iber ponti^cn/is, t. i, p. 110-462.
A. Clerv.l.
3. ETIENNE II ou III, pape (752-757). fut élu dans la basili(|ne de S : dnte-.MarieMajeure et cons ; icré au Latran, tlouz ; jours iiprès la mort de Zacharie, le 26 mars 752. C’était un Romain. Le Liher ponlificnUs vante son amour pour l’Église et les pauvres, son zèle I pour la tradition ecclésiastique, la prédication de la 1 parole de Dieu et la défense de son troupeau. I
Il faut signaler surtout ses rapports politiques avec | les Lombards, les Byzantins et les Francs. C’est sous lni(|iie le pontifical de lîome se détacha définitivement de l’autorité byzantine expirante et, pour échapper à la do’nination lombarde et en même temps 1
fortifier son autorité au dedans de Rome et au dehors, se lia étroitement avec la dynastie carolingienne. Cette alliance devait pendant de longs siècles dominer les destinées de la papauté et de la France.
Aistulf, roi des Lombards, après Ratchis, en 749, venait de mettre fin à l’exarchat de Ravenne, en s’emparant de cette ville : il se retournait contre Rome pour l’annexer à son tour. Bien que ce prince fût catholique, Etienne, en tant que pape et en tant que Romain, ne pouvait accepter d’être sous sa domination, c’est-à-dire d’être Lombard, et comme l’empereur de Constantinople ne pouvait plus le défendre, il était naturellement amené à se retourner vers Pépin, roi des Francs, catholique lui aussi, mais plus éloigné et plus attaché au pontificat : récemment, Zacharie avait reconnu son droit au titre de roi. Il lui envoya d’abord une ambassade secrète et, comme le prince franc lui répondit favorablement, il lui fit demander, par deux personnes de confiance, de l’envoyer prendre et d’assurer son passage par le royaume lombard. Pépin lui expédia, dans ce but. Chrodegand, évêque de Metz, et le duc Autchaire. Ceux-ci accompagnèrent d’abord le pape qui allait à Pavie avec le silentiaire Jean, sur l’ordre et au nom de l’empereur byzantin, réclamer d’Aistulf l’exarchat de Ravenne. Cette négociation échoua. Mais Etienne, qui était plus préoccupé de Rome que de Ravenne, poursuivit avec ses compagnons francs, en dépit d’Aistulf, sa marche vers la France. Il fut rejoint à différents points de sa route par des envoyés du roi, par son fils, Charles, et enfin par Pépin lui-même, à Ponthion, où il arriva le jour de l’Epiphanie, 754. Après les cérémonies il y eut des entrevues où Pépin promit la restitution de l’exarchat, de la Pentapole et d’autres territoires conquis par les Lombards. A cause de l’hiver, Etienne, au lieu de revenir, alla séjourner à Saint-Denis, où il sacra de nouveau le roi, sa femme et ses fils, et lui conféra le titre de patrice des Romains, puis il tomba malade. Pendant ce temps, des négociateurs étaient envoyés à Aistulf pour en obtenir pacifiquement ce que le pape voulait. Sur son refus, on décida aux grandes assemblées de Brainc et de Kiersy-sur-Oisc (1" mars et 14 avril754), malgré l’opposition de quelques grands, de partir en guerre contre lui. A mi-chemin, Pépin et le p ; ipe lui adressèrent les dernières sommations et, comme il leur fit la sourde oreille, il fut assiégé dans Pavie et forcé de rendre les provinces conquises et, de plus. N’arni. Puis le pape fut reconduit à Rome, fin d’octobre 754.
Mais.istulf ne tint pas sa promesse et, quand l’armée franque fut partie, il reprit ses déprédations et même vint attaquer Rome elle-même, le 1o’janvier 756. Le pape, qui avait déjà averti Pépin, lui fit parvenir une ambassade avec des lettres par lesquelles, au nom de saint Pierre, il le pressait p.athétiquement d’accourir. De fait, l’armée franque revint, vainquit.istulf qu’elle avait de nouveau serré dans Pavie et l’obligea de céder les territoires déjà convenus, plus Comacchio. Cette fois, I ulrad, abbé de Saint-Denis, alla prendre les clefs de toutes les villes et les déposer dans la confession île Saint-Pierre. Ce fut bien en vain que le silentiaire.Fean et le grand secrétaire (leorges réclamèrent les anciens territoires impériaux. Pépin ; ivait travaillé pour saint Pierre et non pour l’empereur d’Orient.
A la mort d’Aistulf, l’heureux p ; ; pe Etienne se vit l’arbitre de la couronne lombarde, que se disputaient le duc de Toscane, Didier, et l’ancien roi, Ratchis. frère du défunt, moine du Mont Cassin. Didier, pour obtenir l’appui du pa|ie. lui promit, en présence de Fulrad, toutes les villes de l’exarchat et de la Pent ; ipole qui n’étaient p ; is encore rendues. Mais il ne s’était exécuté que pour l’exarchat, quand