Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 6.2.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1279
1280
GEORGIE


Kakhétie) à Télav ; Karthli (la Karthlie) à Cori ; Iialoumi Gazcli (le Journal de Batoum) ; Sassoplo Journali (le Journal du village) ; Coopcratsia (la Coopération), à Koutaïs ; Sakhalkho Gazcti (le Journal du peuple), à Tiflis : c’est le plus répandu ; enfin Taviscoupali Sakarihlo (la Géorgie indépendante) qui se publie en Europe. Citons parmi les revues : Ganatleba (l' Illumination), revue mensuelle ; Kldé (le Rocher), revue hebdomadaire, à Tiflis ; Gantiadi (l’Aube), revue ecclésiastique, à Koutaïs ; deux revues pour l’enfance : Djidjeli (la Germinaison) et Naghdouli (le Ruisseau) ; Mossavali (la Récolte), revue mensuelle agricole, à Tiflis : Samkhournalo Pourlsêli (Feuille de médecine), à Tiflis.

Le gouvernement russe a supprimé ces dernières années plusieurs journaux importants, dont quelquesuns très anciens, parce qu’ils publiaient des articles qui n’avaient pas le don de lui plaire. Citons : lveria (l’Ibérie), Droc ba (le Temps), Issari (la Flèche), Moambé (le Messager), Tsnobis Pourlsêli (la Feuille de nouvelles), Tsiscari (l’Aurore), Crébouli (le Recueil), Eri (la Nation).

Enfin, on rencontre en Géorgie une dizaine de sociétés qui s’occupent de répandre dans le peuple le culte de la tradition littéraire nationale ou de la civilisation en général. 1. La plus importante est sans contredit, la Société pour la diffusion de la littérature géorgienne, fondée à Tiflis en 1877. Elle vit des cotisations de ses membres, de donations et de fondations ; son budget annuel est de 200 000 roubles, c’est-à-dire de 520 000 francs. La Société, dont le siège est à Tiflis, a des succursales un peu partout, principalement à Gori, Télav, Koutaïs, Batoum, Soukhoum-Kalé, Samtrédi, Bakou, Vladicavcase, etc. Elle possède à Tiflis un musée historique et une bibliothèque de manuscrits et de documents concernant la Géorgie. Son but est d'éditer des manuels populaires et scientifiques et de créer des bibliothèques populaires dans les villes et les villages. Elle entretient aussi 15 écoles primaires. 2. La Société des nobles du gouvernement de Tiflis s’occupe de l’instruction de la jeunesse. Elle possède deux gymnases à Tiflis, un pour les garçons et un pour les filles. 3. Il existe une société semblable à Koutaïs, où elle dirige un gymnase ; elle a de plus une école secondaire à Akhalisénaki. 4. La Société d’illumination (d’instruction et d'éducation) à Tiflis ; elle y possède une école secondaire de filles. 5. La Société des dames géorgiennes dirige à Tiflis une école professionnelle gratuite pour les jeunes filles. 6. La Société géorgienne d’histoire et d’ethnographie possède un musée à Tiflis. Elle édite des manuscrits anciens et les œuvres de ses membres. 7. Il existe une société semblable à Koutaïs. 8. La Société de haute littérature vient en aide aux écrivains géorgiens et publie leurs œuvres. Citons encore une société pour l’enseignement commercial, une autre pour l’enseignement agricole, trois sociétés dramatiques à Tiflis, Koutaïs et Batoum ; enfin une société philharmonique à Tiflis, qui recueille les chants populaires et qui dirige à Tiflis une école de musique.

Terminons cet aperçu de la littérature géorgienne en disant quelques mots sur les premiers livres imprimés. En 1027, la Propagande publie un paroissien et un catéchisme. Le roi Artchil fait ouvrir à Moscou la première imprimerie géorgienne importante (1705) qui édite tout d’abord le Psautier, puis la Bible tout entière. L'évêque Anthime de Valachie, géorgien de naissance, en fonde une autre, vers 1710, à Rimnic ; il la transfère ensuite à Targovncin, puis à Sviagov, près de Bucarest, et l’envoie finalement en Géorgie avec les ouvriers, après avoir imprimé le Kontakion. Deux imprimeries s'établissent bientôt en Géorgie, celle de Tiflis et celle de Koutaïs. Tiflis édite l'Évangile

en 1709, l’Horologion et le Kontakion en 1710. On trouve encore des imprimeries géorgiennes dans diverses villes russes, à Wladimir, à Krementchouk, à SaintPétersbourg, à Novgorod, etc. Samébéli fait imprimer a Novgorod (1739-1740) l’Horologion, la Paraclitiki et l'Évangile. Moscou édite la Bible en 1733 ; le prince Vakhoucht la révise et en fait une nouvelle édition en 1742-1543 ; en 1756, le catholicos Antoine 1 er imprime tous les livres ecclésiastiques ; en 1765, paraissent les Épîtres, le Psautier et un nouvel Horologion. La Bible géorgienne fut réimprimée de 1848 à 1884. Sur l’ordre du saint-synode, on travaille actuellement à une nouvelle édition des Livres saints, basée non sur le texte grec, mais sur la traduction slave qui est connue pour ses fautes. Aussi l’accueil que les Géorgiens font à cette œuvre est-il plutôt froid.

XXI. Mission latine. Du xme au xviie siècle. — Les premiers missionnaires latins qui pénétrèrent en Géorgie, vers 1230, étaient des franciscains. Une lettre du pape Grégoire IX au roi de ce pays (avril 1233) nous apprend qu’il envoyait ces apôtres non dans le but de ramener les Géorgiens à l’unité qu’ils n’avaient peut-être point encore rejetée, mais de convertir les populations païennes des environs. Archives Vaticanes, Reg. Val. 17, fol. 6. Quelques années plus tard, huit frères prêcheurs envoyés par le même pape établissaient à Tiflis un monastère qui devint le centre de leurs missions (1240). Tamarati, Église géorgienne, p. 430. Malgré les calamités qui continuaient de fondre sur la Géorgie, les papes ne cessaient pas de lui envoyer des missionnaires. Nicolas IV écrit à deux reprises (1289, 1291) au roi et au catholicos pour leur recommander des franciscains. Langlois, Registre de Nicolas IV, Paris, 1893, t. i, p. 391 ; t. ii, p. 393, 904.

Au début du xiv c siècle, les papes se préoccupent de nouveau du sort religieux de la Géorgie. Jean XXII écrit en 1321 au roi Georges V le Brillant (1318-1364) pour le presser de revenir à l’unité romaine. Archives Vaticanes, Ioan. XXII com. Reg. Val. 62, fol. 5. Sept ans plus tard, il transférait à Tiflis l'évèché de Smyrne, ruiné par les Turcs, puis il érigeait la capitale de la Géorgie en siège épiscopal latin (1329). Le premier titulaire de ce nouveau siège fut un ancien apôtre de la Géorgie, le dominicain Jean de Florence, qui gouverna la mission pendant dix-neuf ans. Tamarati, op. cit., p. 442. Les missionnaires latins, franciscains et dominicains, continuaient de venir nombreux en Géorgie et de travailler à la conversion des païens et au retour des schismatiques à l’union. Ch. de SaintVincent, L’année dominicaine, Amiens, 1702, p. cvn ; Henrion, Sloria univcrsale dclle missioni catlolichc, Turin, 1746, 1. 1, p. 125. Jean de Florence fut remplacé en 1349 par Bertrand Colletti que Clément V transféra à Ampurie et auquel il donna comme successeur l'évêque Bertrame (1356). Le grand schisme d’Occident fit sentir jusqu’en Géorgie ses funestes effets. Bertrame, ayant pris parti pour le pape de Rome, Urbain VI, se vit destituer par son rival d’Avignon, Clément VII, qui le remplaça par un de ses partisans, le franciscain Henri Ratz. Archives Vaticanes. Clem. VII com. Reg. Vat. 228, fol. 39. Quelques années plus tard, Bertrame fut rétabli sur son siège de Tiflis où il mourut en 1391. Il eut pour successeur Léonard de Villaco, nommé par Boniface IX, Archives Vaticanes, BoniI. IX, ann. ii, 1. XVII, fol. 168, puis par un certain Jean, nommé à une date inconnue. En 1425, Martin V choisit comme évêque de Tiflis le dominicain Jean de Saint-Michel. Archives Vaticanes, Reg. Vat., Alarl. V, 1. XXXII, fol. 207. Nicolas V nomma un autre dominicain, Alexandre, en 1450, et Pie II, en 1462, Henri qui mourut la même année, puis Henri Wonst, un franciscain. Le siège passa le 10 juillet 1469 à un augustin, Jean Ymmink, et revint ensuite aux fran-