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GREGORIO — GRETSER


Scoli in S. Thomam simul per singulos libros cum rccentioribus, nec non oppositiones hærelicales, cunctæ earum elymologiæ, in cujuslibet distinctionis flnem rejectæ, et earum scriptores, et contra centum millia falsorum deorum per abecedarium una cum ducenlis et eo forte amplius antiquarum rccentiorumque opinionum disceplationibus a R. P. M. Maurilio de Gregorio ordinis prædicatorum Siculo Cammarala, etc., cum addilione cjusdem styli quam brevissimi in hac ullima impressione, omnium quæstionum et argumentorum Scoti, Aureoli, Grcgorii Arimincnsis et cœterorum, a principe thomislarum M. Johanne Capreolo colleclorum et solulorum, et per M. Paulum Soncinatem in divinum epitoma sic nuncupatum et formalizatum, quod dicitur Capreolinus plusquam decies impressum propler ejus excellentiam : nec non Monlagnoli, Ripie episcopi, Gonzalez, Nugni, Nazarii, Bagnezii, Medinæ et aliorum recentiorum ordinis prædicatorum loca citala ad solvenda argumenta scolistarum ullimorum, Herreræ, Radse, Vulpis plurimorumque, ut in fine prologi, etc., in-fol., Naples, 1645 ; 3. Viridarium omnium scienliarum, in-8°, Naples ; 4. Summa D. Thomæ cum supplemento ad III*™ partem, Naples ; 5. Commentarii laconici, ad sensum procemii in quatuor libros contra gentiles, in-fol., Naples, 1644 ; 6. Encyclopeedia, id est, omnium scienliarum circulus ad sensum procemii in quatuor contra gentiles, in-fol., Naples, 1652 ; 7. Controversiæ hærelicales ex D. Thoma et Scolo, en italien ; 8. Defensio D. Thomæ ; 9. Tractatus de auxiliis, Naples ; 10. Physica, Melaphijsica, Malhematica, Moralis ; 11. In Geloloscopiam Prosperi Aldorisii commentaria, etc., ms. cité par Echard, Scriptores, t. il, p. 567.

— 2° En rhétorique. — Gregorio a laissé un certain nombre d’ouvrages, où il réunit des lieux communs pour servir à ceux qui font profession d’art oratoire : 1. Condottiere de’predicatori per lutte le scienze, d’onde potranno cavar concetli non solo da quelle, ma da poeli, e da tutti ; professori di bellee di curiose letlere, con una Pratica succinta délia santissima Inquisitione, etc., in-8°, Naples, 1615 ; Venise, 1627 ; 2. Rosario délie stampe di tutti ; poelie poétesse antichie moderni di numéro cinquccenti, in-12, Naples, 1614. — 3° En droit canon. — 1. Aphorismi seu summæ omnium conciliorum et bullarum a D. Petro usque ad præsenlem summum pontificem, cum expositione laconica paraphrastira, etc., in-12, Naples, 1642 ; 2. Expositio laconica paraphraslica omnium bullarum ad sensum proœmii, ex prima sub D. Petro usque ad præsenlem summum pontificem contra Quarantam, Cappelanum, Novarium, Cherubinos patrcm et filium, et cœleros bul~ laristas, qui incipiunt solummodo ex Gregorio VII anno 1073, derelinquunt eliam mullorum aliorum pontificum bullas post Gregorium, modo^ vcro adducuntur omnes, ita ut nullus remaneat pontijex, qui non fccisset saltem unam bullam, seu ordinationem, accipiendo bullam large pro ordinalione : et quid sil buïla, unde dicatur et quoluplex, ouvrage divisé en huit parties ou traités, in-fol., Naples, 1645, 1649 ; 3. Ad concilii Tridentini Margarilas, in-8°, Venise, 1619 ; in-4°, 1640 ; de même dans Baldassini, en appendice à son ouvrage : Collectanea doctorum S. Rotai decisionum, etc., in-fol., Iesi, 1761 ; 4. Praxis perutilis pro o/Jicialibus tribunalis Inquisilionis, in-8°, Naples, 1640, etc.

— 4° En histoire. — 1. Isola di Sicilia beata di San Domenico : cioè Compendio délie Vite de’Frati singolari Beati Siciliani dell’ordine di delto santo, in-8°, Naples, 1611 ; 2. Idca di far le gallerie, doue si contengono le propriété délie gemme, délie medaglie, con le historié dell’Assirii, de’Persiani, de’Greci, de’Caldei, e de’Romani, con molti secretie virtù di piante, d’animali, e piètre, Naples, 1642.

Echard, Scriptores ordinis prædicatorum, Paris, 1719-1721, t. ii, 566-568, et les différents auteurs cités par lui ; Reichert,

Acta capilulorum generalium, Rome, 1902, t. vi, p. 213, 339.

R. Coulon.

    1. GRETSER Jacques##


GRETSER Jacques, célèbre controversiste allemand, né en Souabe, à Markdorf, au diocèse de Constance, le 27 mars 1562, commença ses études au petit séminaire d’Inspruck et entra au noviciat de la Compagnie de Jésus à Landsberg, le 24 octobre 1578. Son noviciat achevé, il étudie la rhétorique, puis la philosophie à l’université d’Ingolstadt et se distingue aussitôt, entre tous les étudiants, par une immense curiosité d’esprit et une étonnante pénétration des matières les plus diverses. De 1581 à 1583, il publie des poèmes, des discours, des préfaces philosophiques. Professeur d’humanités au collège de Fribourg, en Suisse, de 1584 à 1586, il fait applaudir ses drames de Naaman le Syrien, de Nicolas d’Unterwald, de Nicolas de Myre. De retour à Ingolstadt en 1586, il étudie la théologie, sous les célèbres professeurs Grégoire de Valencia et Mayerhoffer, avec un tel succès qu’on le charge avant la fin de ses études d’expliquer Aristote à l’Académie. Sa Disputatio de natura et usu theologiæ præsertim scholasticæ, publiée à Ingolstadt, en 1588, dès sa seconde année de théologie, avait fait présager en lui un maître. Aussi, après avoir enseigné trois ans la philosophie, de 1589 à 1592, fut-il donné comme successeur à Grégoire de Valencia dans la chaire de théologie scolastique et tout aussitôt commence la série des innombrables travaux d’érudition, de théologie positive, de critique des textes, d’histoire ecclésiastique et profane, de controverse et d’apologétique qui ont fait sa gloire et qui constituent en vérité « une œuvre de géant. » La liste chronologique de ses œuvres soigneusement établie par le P. Sommervogel d’après un précieux manuscrit composé par le P. H. Roth, recteur d’Ingolstadt, et revu par le P. Heser, compte deux cents trente-trois ouvrages sur les questions les plus variées et quarante-cinq manuscrits qui attendaient une dernière revision avant l’impression. Plusieurs de ces ouvrages, comme le De sancta cruce, auraient suffi à eux seuls à remplir la vie et à établir la réputation d’un savant.

C’est surtout dans la controverse que Gretser a joué un rôle de premier ordre qui lui a valu de violentes attaques de la part des protestants, mais aussi la reconnaissance de l’Allemagne catholique et l’admiration de Clément VIII. Disciple et défenseur de Bellarmin, s’il n’a pas édifié une œuvre aussi puissante que celle de son illustre maître, c’est que les principales choses avaient été dites sur les principales questions par le savant cardinal et qu’il n’y avait plus qu’à porter l’effort sur des points secondaires et consolider l’œuvre au hasard des attaques directes ou détournées. Mais il fallait aussi une incomparable érudition et une infatigable activité jointes à une sûreté de doctrine éprouvée pour faire face au mouvement de vigoureuse offensive mené alors par les professeurs en vue des universités protestantes contre les controverses de Bellarmin et contre tous les points de dogmatique, de liturgie, de discipline ecclésiastique ou monastique qui pouvaient provoquer un débat. Seul contre tous, Gretser mena la grande bataille contre les Junius, les Daneau, les Wittaker, les Librand, les Hunnius, les Dujon, les Dresser, les Hospinien, les Pappus, les Reinack, rude parfois dans ses coups, voire dans ses invectives, car les mœurs du temps n’étaient pas à la douceur, mais modeste dans la victoire. La controverse s’engagea à propos du culte de la croix rejeté par les protestants. Gretser en appela Lu ther lui-même et publia son Lutherus Staurophilus, hoc est sententia Lutheri de prima Christi cruce, Ingolstadt, 1592, l’année même où il remplaçait Valencia dans sa chaire de théologie. Un instant détourné de la lutte par la rédaction et la publication de ses Rudimenta linguæ græcæ, Ingol-