4 » Indifjirenlisme cliiélieii. — Le cliristianisme s’impose à qui veut être dans la vraie religion. Mais quel chrisUanismcV II y en a, en effet, plusieurs. Fautil choisir ou là du moins rester librement indiftérent de ehoisir ?
1. Il y a le christianisme oriental gréco-russe multinational, le protestantisme multiforme et le catholicisme intransigeant dans sou universelle unité. Tous ont assurément /ff.' ; i/i>s/fjn( ; t' de la pure, parfaite, sublime religion du Christ. Pourquoi alors ne pas admettre leur équivalence, admettre VEcdesia Iripurlila, faire » l’union des Éghses " à fond identique, à formes humainement diversifiées, à charité égale ?
L'Éghsc établie d’Angleterre et des Dominions caresse ce rêve avec une fièvre grandissante. Mais Constantinople repousse le libéralisme ou indifïércntisme dogmatique, hiérarchique, sacvamentaire, traditionaliste que les anglicans unionistes adopteraient, non, sans doute, pour unir les sectes dissidentes, qui sont nombreuses en Angleterre, mais, au moins les partis de l'Église établie ; qu’ils devraient a fortiori proposer s’ils voulaient grouiier toutes les sectes protestantes d’Angleterre, d’Allemagne, de Suisse et des États-Unis d’Améilque. Cf. J. Calvet : Le Problème catholique de l’Union des Églises, Paris, 1921, p. 47 à 58.
Rome, si elle était officiellement sollicitée à l’union des Églises chrétiennes pourrait assurément faire quelques concessions d’ordre disciplinaire, mais elle ne pourrait rien céder sur tout le dogme et toute la morale et toute l’institution ecclésiastique pas plus au xx'e siècle qu’au xvrau xr, au iv°, au u*-', au I'^ Contradiction irréductible : il n’y a donc pas trois christianismes vrais, niais un seul.
N’est-ce pas ce que le Christ a voulu faire : une œuvre divine, puisqu’il est Dieu, une œuvre divinement préservée des aberrations de l’esprit humain ? N’a-t-il pas fondé une Église une dans sa doctrine et sa constitution, une Église infaillible, qui ne peut transiger sur un seul point de son enseignement divin, ni admettre aucun compromis doctrinal ? Or, l'Église fondée par le Christ, n’est pas le protestantisme, qui n’a pas gardé le dépôt du Verbe incarné. Luther, Calvin, Henri VIII, Wesley, pour ne parler que des créateurs des principales sectes protestantes, ont altéré le dogme, la morale, les institutions de JésusChrist. Cf. A. Baudrillart, L'Église catholique, la renaisscuice, le protestemtismc, 10° édit., Paris, 1908 ; Calvin, t. iii, col. 1319 sq., 1395 sq., 1418 sq., Henri VIII, t. vi, col. "2183 sq., Luther, Wesley. C’est eu abandounaut peu à peu le bercail du pasleur apostolique et divin, que le schisme grec s’est constitué le sien, par ambition d’autonomie et de domination. En etîet, l’autonomie lui est devenue nationalisme autocéphale, fermé et mort, contrepied de l'œuvre vivante du Sauveur universel. Voir Photius.
Le catholicisme, au contraire, par continuité vivante ininterrompue, remonte authentiquement sans variations, au xvi^' au ix=, au iv « , au ii", au 1°=e siècle. Voir P. Battifol, L'Église naissante et le catholicisme, 2e édit., Paris, 1919 ; Apostolicitk, t. i, col. 1618 sq., ÉGLISE, t. IV, col. 2128-2132.
Au Ie siècle, ce n’est pas des apôtres 'que l'Église est née, c’est de Jésus-Christ lui-même, voir Église, t. IV, col. 2114-2128.
Si le protestantisme avait eu chance d'être le vrai christianisme, l’indifférentisme aurait une dernière question à poser : celle des dogmes fondamentaux et des dogmes indifférents, de l’adiaphora comme on a dit en Allemagne. Voir Latitudinarisme.
Concluons que toute compromission entre la vérité et l’erreur, le bien et le mal étant impossible pour un
e-sprit logique et pour un cœur droit, et la vérité religieuse intégrale ne se trouvant indubitablement que dans l'Église catholique, en face de celle-ci il n’y a pas d’indifférence permise. L âme humaine d’ailleurs ne pouvant rester vraiment neutre dans ces questions qui engagent le fond de toute vie religieuse, il n’y a pas non plus d’indifférence possible pour un homme religieux. Il doit donc choisir ou pour Dieu ou contre Dieu, pour ou contre le Dieu de l'Église catholique.
P. R’CHARD.
- INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE##
INDISSOLUBILITÉ DU MARIAGE. Voir
Divorce, t. iv, col. 1455-1470.
- INDULGENCES##
INDULGENCES. — I. Défmition. IL Origine.
III. Développement. IV. Théorie et pratique actuelles.
I. Définition.
1° Le mot.
Dans le Code Théodosien V indulgentia est l’amnistie de certains crimes
que les empereurs chrétiens accordaient particulièrement k l’occasion des fêtes pascales. L. IX, tit. xxxviii. De indulgentiis criminum, loi 5 de Valentinien, Valens et Graticn en 371, loi G de Gratien, Valentinien et Théodose en 381. L' indulgentia du Code Justinien remet la peine sans enlever l’infamie. L. IX, tit. XLiii, De generali abolilione, loi 2 de Dioclétien et Maximien en 286 ; loi 3 de Valentinien, Valens et Gratien en 371.
Il ne semble pas que pendant longtemps il y ait eu d’expression technique pour désigner la remise des peines canoniques. A partir du viii'e siècle, le terme de redemptio ou rachat lui est appliqué, puis à mesure que ce rachat est de moins en moins onéreux celui de remissio est de plus en plus employé. Ce dernier usage est devenu classique au temps des Décrétales, comme en témoigne le titre De pœnis et remissionibus, I. V, 38. Cf. en particulier le c. 4, déerétale de 1172 où Alexandre III parle de rcmissiones. Néanmoins en 1215 le mot indulgentia est déjà d’un emploi courant au sens moderne d’indulgence. IV*^ concile de Latran, c. 62, Hefele, Histoire des conciles, trad. Leclercq, t. V, p. 1382-1383. Notons cependant que le style des bulles a maintenu l’expression de rcmissiones à côté du terme usuel d' indulgentia.
2° La chose.
Le Code de droit canon définit, can. 911, les indulgences : Remissionem coram Deo pœnæ iemporalis debitve pro peccatis, ad ciilpam quod attinet lam deletis, quam ccclesiastica auctoritas ex thesauro Ecclesiæ coneedit pro uivis per modum absolulionis, pro defunctis per modum suffragii. Ces quelques lignes contiennent tout l’essentiel de la doctrine des indulgences. Tout d’abord la remise de la peine temporelle y est nettement distinguée de celle de la faute elle-même, de la coulpe. Mais en même temps elle est déclarée valable devant Dieu ; il ne faut pas la réduire à une simple mesure disciplinaire. C’est l’autorité ecclésiastique qui concède les indulgences : elle pourra donc en faire varier la teneur et les conditions suivant les temps et les milieux. Le fondement théologique de la pratique indulgentielle est le dogme de la communion des saints : les mérites du chef et des membres de l'Église tout entière forment un seul et même trésor où, en vertu du pouvoir des clefs, le pape et les évêques puisent en quelque sorte de quoi suppléer à ce qu’ils remettent de la satisfaction individuelle. L’action de l’autorité ecclésiastique, directe et par forme d’absolution cjuand il s’agit des indulgences pour les vivants, ne peut être qu’indirecte et par mode de suffrage ou d’intercession quand il s’agit des indulgences en faveur des Smes du purgatoire : ni le pape, ni les évêques n’ont juridiction en dehors de ce monde.
II. Origines.. — Dans l’histoire des indulgences il faut distinguer deux époques principales : 1° celle des origines où la conception actuelle, telle à peu près que