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    1. JEAN DE PARME (LE BIENHEl Itl##


JEAN DE PARME (LE BIENHEl Itl.l X).

JEAN DE POLEMAR

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en Grèce, sur la demande de l’empereur Vatace et du patriarche Manuel, pour travailler à ramener ce pays a l’union romaine. Innocent IV le qualifiait d’ « ange de paix t, mais cette mission n’eut pas les résultats que l’on attendait. La France devait revoir Jean de Parme : en 1254 il « tait a Paris, où il s’employait à ramener la concorde entre les maîtres de l’université et les moines mendiants, demi l’ouvrage de Guillaume de Saint-Amour, De periculis novissimorum temporum, avait envenimé les vieilles querelles. De là il se rendait à Metz, où il célébrait le chapitre général, à la suite duquel il est vrais, qu’il visita l’Allemagne.

L’ordre franciscain était dès cette époque assez divisé, par suite des agissements des spirituels, qui le voulaient ramener à une plus stricte observance de la règle. Homme très austère pour lui-même et de très sainte vie, Jean de Parme inclinait plutôt de leur côté, sans pour cela approuver leurs excès. Il était d’autre part, fervent admirateur du fameux abbé Joachim de Flore ; à diverses reprises Salimbene le qualifie de magnus Joachila. C’était par ailleurs le moment où son confrère, Gérard de liorgo-San-Donnino, venait d’écrire son 1 nlroductorius evangelii seterni, inspiré par les ouvrages de l’abbé, mal interprétés. Pourquoi fut-il attribué à notre bienheureux ? probablement à cause de ses opinions joachimites et de sa bienveillance pour les spirituels, qui les partageaient. Comme tous n’approuvaient point les actes de son gouvernement, ce qui était en sa défaveur devenait une arme contre lui ; on l’accusa auprès du pape Alexandre IV, qui, au dire de certains chroniqueurs, lui aurait imposé de donner sa démission. Le général réunit donc le chapitre, le 2 février 1257, au couvent de l’Ara Cœli, que le souverain pontife venait de donner aux mineurs. Jean de Parme renonça à sa charge en indiquant saint Bonavenlure au choix des électeurs. 11 fut ensuite soumis a une enquête sévère au sujet de ses doctrines, par le cardinal Jean Gaétan Orsini et le général son successeur. Les charges étaient si graves qu’il n’échappa à une condamnation que grâce à la protection du cardinal Ottoboni, le futur Adrien Y. Jean se retira à l’ermitage de Greccio, où il mena une vie solitaire et contemplative. Il jouissait toujours néanmoins d’une haute considération dans les milieux ecclésiastiques et Salimbene nous rapporte que Jean XXI avait pensé à le créer cardinal, ainsi que Nicolas III. Ce dernier l’envoya de nouveau en Grèce,

pour les ail. tires de l’union et déjà il s’était mis en route, quand la mort le surprit au couvent de Camerino, le 1 !) mars 1279. Des miracles s’accomplirent sur son tombeau et il était en réputation de bienheureux. Toutefois la fausse imputation d’être l’auteur de VI nlroductorius arrêta longtemps la reconnaissance officielle de ce titre. Le témoignage de son ami Salimbene, quand ses chroniques furent mises en lumière, lit disparaître cet obstacle et, le 25 février 1877, la Sacrée (Congrégation des Rites confirmait le culte du bienheureux Jean de l’arme.’La question des écrits, qui lui sont attribués, demeure toujours fort obscure. Salimbene n’en indique aucun. Barthélémy de Pise, dans les Conformités, composées entre 1385 et 1390, « lit : scripsit in theologia, {super Sentent ias), super totum Bibliam, Offlcium Pus sionis compilaoit, scilicet Regem Christum cruciftxum, et (le Beneftciis creatoris. Wadding, qui confond noire bienheureux avec son compatriote Jean Genès Quaglia, ne fait qu’embrouiller la question. Sbaraglia ajoute aux ouvrages indiqués par les Conformités, le Commercium beati Franclsci cum domina paupertate, un traité de conoersalione religiosorum, des Sermones ad I mires et des Epistolse pastorales. Le 1’. Allô, dans sa vie du bienheureux, regarde toutes ces enivres

comme douteuses, mais il semble les admettre dans son

ouvrage sur les écrivains de Parme. Pour les écrits super Sententias et super Bibliam, faute d’avoir su lire Trithemius, il lui fait dire plus qu’il ne dit en réalité. Le re péri de cet auteur ne signifie nullement qu’il les ait vus, comme le suppose Atïô. Trithemius donne l’incipit des ouvrages qu’il a vus, il ne le fait pas pour ceux de Jean de l’arme, donc il ne les connaît que poulies avoir trouvés mentionnés. L’Officium Passionis semble bien être celui que composa saint Bonaventure sur la demande de saint Louis, et qui dans plusieurs manuscrits commence par l’invitatoire Regem Christum cruciftxum. Les traités De beneftciis Creatoris et De conversatione religiosorum demeurent introuvables. En fait de sermons on n’en connaît qu’un seul, que nous ont conservé les Chroniques de Marc de Lisbonne. On ne connaît également que la lettre pastorale qu’il écrivit conjointement avec Humbert de Romans, général des frères prêcheurs, en 1255, et que reproduit saint Antonin. Reste le Sacrum commercium beati Francisci cum domina paupertate. Différents manuscrits portent un explicit avec la date de 1227. Si l’indication est exacte, l’opuscule ne saurait être de Jean de Parme. Hubertin de Casai, qui se fait gloire d’avoir connu le bienheureux, cite un long passage du Commercium, mais il en ignore l’auteur, quidam sanctus doctor, écrit-il. La chronique des vingt-quatre généraux, composée avant 1369, l’attribue à Jean de Parme tandis que Barthélémy de Pise, qui lui aussi a lait usage de l’opuscule, ne le mentionne pas au nombre des écrits de Jean. Quand, en 1900, nous avons édité le Sacrum commercium, nous n’avons pu élucider complètement la question de l’auteur, tout en écartant l’attribution de la chronique citée. Par conséquent le seul ouvrage que nous ayons encore de ceux que l’on dit avoir été composés par le bienheureux, ne nous parait pas de lui.

IrciHc Allô, ’iiit del b. Gioanni di Parma, Parme, 1777 ; Memorle degli scriltori Parminiani, Parme, 1789, t. i ; Saint Antonin, Chronicorum opus, pars II, lit. xxui, c. xiii ; tit. xxiv, c. ix ; Barthélémy de Pise, De con/ormitate vitie b. Francisci ad oitam domini Jesu, dans Analecta franciscana, Quaracchi, 1906, t. iv ; Bernard de Besse, Liber de laudibus b. Francisci, édit. Hilarin de Lucerne, Borne, 1897, Analecta franc., Quaracchi, 1897, t. m ; Chronica 24 generalium, ibid ; Denifle et Châtelain, Chariuhwiutn universttatls Pari’iiensis, Paris, 1889, t.l ; Hilarin de Lucerne, Histoire des études dans V ordre île Saint-François, Paris, 1908 ; Holzapfel, Manuale historiée ordinis jrutrum mi norum, Fribourg, 1809 ; l [ubertin de Casai, Arbor vîtes crue i fixaJesu, Venise, i is.">. Lupi (la Parma, Vita del b. Giovanni da Parma, Quaracchi, 1909 ;.Marc de Lisbonne, Croniche de.IV ordinc di Saint bruncesco, part. II, lib. I, C. xxxvii-i.xii ; René de Nantes, Histoire des spirituels, Paris, 1909 ; Uousselot, Joachim de Flore,

Juin de l’urine et lu doctrine de l’évangile éternel, Paris, 1867 ;

Salimbene de Adam, Chronica, édit., Holder-Egger et Oswald, dans Monumenta Germanise, Scrtptores, t. xxmi, Thomas d’Eccleston, De adventu jruiruin mlnorum in Angliam, édit. Little, Paris, 1909 ; Trithemius, De scri/itoribus ecclesiasticis ; Wadding, Annales ordinis mlnorum, t. iii, ad ami. 1217-r.i. 1253, t. i, ann. 1256 ; Wadding-Sbaraglia, Scriptores ordinis minorum, Rome, 1806.

Sacrum commercium b. Francisci cum domina Paupertate, Milan, 1539 ; édit. Alvisi, Note al canto XI del Paradlso, (alla di Castello, 1894 ; édit. Edouard d’Alencon, Home. 1900 ; Meditazione sulla povertà di S. Francesco, Plstoie, in 17 : Minocchi, Le misliche nuz-.c di s. Francescoe madonna Povertà, Florence, 1901 ; Carmichæl, The lady poverly, Londres, 1901 ; Rawnsley, Thi converse o) Francis wttli holy Poverly, Londres. 1901 : 1 liald d’Alencon, Les noces nu/stiques <iu lt. 1 rançois avec madame lu Pauvreté, Paris, 1913. P. Edouard d’Alencon.

59. JEAN DE PARIS. Il faut distinguer deux dominicains de ce nom Voir JEA.N PoiNTLÂNl et.1 1 AN < x >i (DORT.

60. JEAN DE POLEMAR, ou DE PALO IV1AR, théologien espagnol, qui se signala au concile