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Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 8.2.djvu/490

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LABORDE — LABOUDERIE

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Les écrits de I.aborde sont, pour la plupart, l’écho des luttes où il fut engagé : Lettre an cardinal de Noailles touchant les artifices et les intrigues du P. Le Tellier et de quelques autres jésuites contre Son Éminence, in-12, Paris, 1711. — - Examen de la constitution du 8 septembre 1713 selon la méthode des géomètres, première dissertation contenant des maximes générales, in-12, s. 1., 1714. Cette dissertation, écrite pour combattre les explications qu’on donnait de la bulle, fut vivement critiquée par le Dictionnaire des livres jansénistes, t. ii, p. 103-105. Elle ne fut pas suivie d’autres dissertations. Nouvelles ecclésiastiques du 1C janvier 1750, p. 10, et Histoire du livre des réflexions morales et de la constitution, t. i, p. 110. — Du témoignage de la vérité dans l’Église, dissertation théologique où l’on examine quel est ce témoignage, tant en général qu’en particulier, au regard de la dernière constitution, pour servir de précaution aux fidèles et d’apologie à l’Église catholique contre les reproches des protestants, in-12, s. 1., 1714 ; nouv. édit. en 1720 et 2 vol. in-12 en 1754. Dans cet écrit, le plus célèbre du P. Labordc, l’oratorien parle des violences, des persécutions de Louis XIV et il reprend, au point de vue doctrinal, les thèses de Richer : les laïques ont droit d’élever la voix, même quand il s’agit de décrets émis par l’Église universelle, car ils font, partie de l’Église enseignante ; il veut montrer que la bulle Unigenitus est intrinsèquement mauvaise et que tout ce qu’on fait pour l’expliquer ne saurait la rendre légitime. Voir Mémoires de Picot, t. i, p. 379-380, et dom Vincent Thuillier, Histoire de la bulle Unigenitus, Bib. nat., fonds fr., n. 17 733, p. 395. L’ouvrage fut très vivement critiqué par les Mémoires de Trévoux, avril 1715, p. 557-585, comme une véritable trahison de l’Église, et La lettre d’un évêque sur le livre intitulé : Du témoignage de la vérité, Paris, 15 décembre 1714, eu paraissant rejeter les thèses du P. Laborde, ne fait, en réalité, que les, défendre. Ibid., p. 585-597. Les jansénistes eux-mêmes critiquèrent certaines assertions ; aussi le P. Laborde, prépara une seconde édition considérablement augmentée qui ne parut qu’après sa mort, 2 vol. in-12, Paris, 1754. Le ministre Basnage interpréta dans un sens protestant certaines propositions de Laborde. L’écrit lui-même avait été condamné par un arrêt du Parlement du 21 janvier 1715 et par un décret de l’Assemblée du clergé du 29 octobre 1715. Cf. Collection des procès-verbaux des Assemblées du clergé, t. vi, p. 1462, et pièces just., p. 504506 ; Histoire du livre des réflexions morales, t. iii, p. 241-251 et t. iv, p. 128 ; Mémoires chronologiques du P. d’A vrigny, t. iv, p. 372-382 ; Dictionnaire des livres jansénistes, t. iv, p. 31-38.

Le P. Laborde coopéra à l’ouvrage intitulé : Les illusions, les calomnies et les erreurs de Mgr l’evêque <le Marseille, démontrées ou Justification des arrêts des Parlements de Provence rendus contre ce prélat et, en particulier, de celui qui a ordonné la saisie de son temporel, pour servir de réponse à un écrit intitulé : Requête en cassation de Messire Henri François Xavier de Ilelsunce de Caslelmoron, évêque de Marseille, contre <teux arrêts du Parlement, in-12, Aix, 1720. La seconde pièce du recueil qui a pour titre : Justification des RR. PP. de l’Oratoire de Marseille contre les accusations de l’evêque de celle ville, publiée à part en 1721, est certainement l’œuvre du P. Laborde, qui veut légitimer la conduite des pères de l’Oratoire pendant la peste de 1720.

On a encore de lui : Mémoire sur une prétendue assemblée générale de l’Oratoire qu’on se prépare de tenir au mois de septembre prochain et sur le caractère du témoignage que l’Église attend, soit de la part des prêtres qui ont droit de députer aux assemblées générales, soit de la part des simples confrères, in-12, s. 1, 1733.

Ce mémoire aboutit à l’élection du P. Lavalette. — Principes sur l’essence, la distinction et les limites des deux puissances, spirituelle et temporelle, in-12, Paris, 1753. Cet écrit était composé depuis 1731 ; il fut traduit en polonais par un seigneur de Pologne, in-12, Breslau, 1753. Le P. Laborde y restreint considérablement la puissance spirituelle. L’écrit fut attaqué par l’Assemblée du clergé de France et condamné par un bref de. Benoit XIV, le 4 mars 1755, en même temps que V Histoire du peuple de Dieu du P. Berruyer. Le P. Eusèbe Amort a critiqué les thèses du P. Laborde dans Reflexiones et principia de jurisdictione ecclesiaslica, opposita principiis Poloni Nobilis, in-4°, Francfort, 1757.

Tout différents d’inspiration sont les ouvrages suivants : Retraite de dix jours en forme de méditations sur l’état de l’homme sans Jésus-Christ et avec Jésus-Christ pour se disposer à célébrer saintement la fête de Noël, in-12, s. 1., 1755. — Conférences familières sur les dispositions nécessaires pour recevoir avec fruit L sacrement de pénitence, in-12, Paris, 1757. Ces conférences avaient été faites durant le carême de 1739 ; elles sont au nombre de onze et sont suivies d’une conférence sur la Passion de Jésus-Christ.

Le P. Laborde a composé plusieurs des mandements publiés par le cardinal de Noailles et par Bossuet, évêcfue de Troyes ; c’est lui qui a rédigé les Instructions pastorales de Fi tzJames, évêque de Soissons et de Bezons, évêque de Carcassonne, contre le livre du P. Pichon sur la Communion fréquente.

Enfin il collabora aux Hexaples et à plusieurs autres écrits, composés à Saint-Magloire, pendant qu’il était le directeur de cette maison. On lui attribue, avec quelque vraisemblance, l’écrit intitulé : Question curieuse sur le fu/urisme et un Mémoire contre les convulsions. Picot ajoute qu’on lui attribua la traduction de l’Histoire des démêlés de Paul V avec la République de Venise, 2 vol. in-12, s. !., 1759.

Aux Affaires étrangères, Correspondance de Rome, t. 563565 ; Mémoires de Trévoux, 1715, p. 557-597 et 1603-1607 ; Moréri, Le grand dictionnaire historique, édit. de Paris, 1759, art. Borde (La), t. il b, p. 79-80 ; Nouvelles ecclésiastiques du 16 janvier 1750, p. 9-12 ; Quérard, La France littéraire, t. iv, p. 340-341 ; Michaud, Biographie universelle, t. xxii, p. 284-286 ; Ingold, Supplément de l’Essai de bibliographie oralorienne, Paris, 1882, p. 2.

J. Carreyiu :.

    1. LABOUDERIE (Jean)##


LABOUDERIE (Jean), écrivain religieux et hébraïsant français (.1776-1810). — Il naquit à Chalinargues (Cantal), le 13 février 1776. Après avoir fait toutes ses études à Saint-Flour, il fut ordonné prêtre pendant la Révolution par un évêque constitutionnel. Toutefois il n’adhéra jamais au schisme, demeura en France et célébra le culte à la dérobée. Sa vie sera consacrée au ministère et à l’étude. En 1804, il quitte la paroisse de Langeac, où il était vicaire, pour Paris, où il étudie le droit et la philologie orientale. Ses fonctions de vicaire de la paroisse Notre-Dame lui fournirent l’occasion de prononcer plusieurs Oraisons funèbres et des Discours, surtout à propos d’abjurations. Ces derniers sont apologétiques : il cherche à ramener à la foi les esprits égarés en les éclairant ; il montre comment de grandes intelligences n’ont rien rencontré dans le catholicisme qui soit contraire à leurs aspirations. La même préoccupation apologétique se rencontre dans le Christianisme de Montaigne, ou l’ensées de ce grand homme sur tu religion, Paris, 1819 ; dans les Notices sur Fénelon, su : Boikau, sur Mably, sur Condillac, sur Fléchier, sur Rourdaloue, sur Mabillon, publiées de 1823 à 1825 ; et dans les Lettres inutiles de Fénelon, extraites des archives de Rome, Paris, 1823. Les qualités de ce prêtre l’avaient fait désigner, à la fin de la Restauration, pour l’évêché de Beauvais ;