Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/252

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la doctrine attaquée ou défigurée, souvent de bonne foi, par les dissidents Cette tactique réussit a Manning.

a question scolaire, t / es écoles élémentaln s La question se posa a partir de 1870. Jusque la, les écoles étaient facultatives et confessionnelles ; la i"i scolaire do 1870 établit l'école obligatoire et laïque. L’Etat fonde d< ~. écoles officielles laïques

où n’est donnée aucune notion de religion positive : nie lecture de la Bible est autorisée. Le nouvel état de choses établissait une Inégalité choquante entre les écoles officielles et les écoles libres, l es pic niions, grassement rétribuées, étalent facilement acceptées par les dissidents, unltariens, presbyte riens, luthériens, non conformistes, qui formaient la ninorité de la nation et appartenaient à la classe riche ; tandis que les anglicans, les méthodistes et les catholiques, majorité île la nation, et. ou général, de situation plus modeste, no pouvaient, pour des raisons de principe Impérieuses, accepter cet le neutralité scolaire, dangereuse pour la foi : les écoles libres s, ' trouvaient dans l’impossibilité de lutter à aimes égales avec les écoles officielles. Cf. Catholics tiiul Bmird Sehools, dans Dublin Reoiew, III soi., t.i. p. ! Cette situation no pouvait laisser Manning Indifférent. < l’n enfant chrétien a droit à une éducation chrétienne, un enfant catholique a une éducation catholique. » Lemlre, Manning ri son action sociale, p. 139. Ce principe, il le défendra dans plusieurs articles, en janvier tss ; i. dans W Monlli : The Future « )/ the primary School [Mis, , -II., t. ni. p. 91-97), on avril 1883, dans lo Ninetecnth Centarg : Isthe Christianitg <>/ England worth prestrving ? (Miscell., t. m. . dans d’autres encore, réunis on volume, sous lo titro National Education, Londres, issu. Au droit reconnu de l'État, on matière d’enseignement, il oppose lo droit supérieur do la famille do faire donner a l’enfant l'éducation « fui convient et la formation religieuse, droit qui implique le libre choix du maître, rendu impossible p.tr l'école officielle ; il montre les dangers do l'école neutre qui ramènera l’Angleterre aux luttes religieuses du xviie siècle. Ces protestations furent entendues. Le gouvernement appela Manning a faire partie d’une commission royale d'éducation. Les efforts qu’il fit pour obtenir quelques modifications a la bu de 1870 n’aboutirent pas. The Education, Commission an<l the School Rate, National Education t. vu. p. 1-17. Ce n’est que plus tard que la situation ire devait être améliorée. Il a ainsi proparé les voieune actuel, sous lequel chaque école, à

quelque confession qu’elle appartienne, reçoit de l'état un subside au prorata du nombre de ses élèves. » n. L’action toctale <lu cardinal Manning, dans ttholiques </< Lille, 1925, p. 21 l.

'l L’enseignement su/' Le manque d’in fluence, qui entravait l’action des catholiques anglais, tenait, pour une bonne part, a l’ostracisme qui les frappait, en matière d’enseignement supérieur : jusqu’en 1850, lacées des universités d’Oxford et de Cambridge leur avait été interdit. I.a fréquentation par les catholiques anglais de ces lieux de haute cul ture intellectuelle allait-elle relever leur Influence dans le monde de la pensée ? On aurait pu l’espérer, nan était favorable a la fréquentation par les étudiants catholiques des universités anglaises. Manning, au contraire, s’y montra opposé. Son Influence

na Wlseman a faire interdire par les évoquede la province, en 1864, l’assistance aux cours de ces universités, dans lesquelles il voyait un danger de perversion pour la foi. Il fera renouveler la défense par les svnodes tenus a Westminster en 1865, 1867, ' obtiendra de Rome la confirmation de cette interdiction.

Manning se trouva ainsi sur ce sujet, comme sur celui du pouvoir temporel et de l’opportunité de la définition de L’Infaillibilité ponl cale, on opposition avec Newman. Ce dernier comprenait tout le bien qui

résulterait pour les catholiques de leur présence ans

grandes universités, d’un contact plus Intime avec l'élite de la nation. Le danger de perversion, résul tant « lune atmosphère protestante, pouvait être évité, par la création d’un collège affilié a l’université et réservé aux catholiques, par une maison d'études, dont la direction serait confiée a des pleins Instruits, capables do maintenir Intacte la loi des étudiants. i 'évoque de Birmingham, l Llathorne, entrait dans ces vues. Newman résolut abus de fonder une maison de l’Oratoire à Oxford, où il résiderait 1864. Manning

uv voulait à aucun prix de la présence dans la ilb universitaire de Newman, dont le renom aurait attire en foule les jeunes catholiques. I.a Pro

pagande ordonna aux évéques do se réunir pour étudier et résoudre la question. Dans l’enquête qu’il

ordonna de taire auprès des anciens étudiants d’Oxford convertis, Manning s’abstint de consulter Newman, le mieux placé pour donner son avis dans l’ai faire. I.a décision du s node lut opposée a l'érection

d’un collège. Cependant la Propagande permit, on 1866, grâce a l’intervention d’Ullathorne, rétablissement d’un Oratoire, mais en défendant à Newman d’y résider. Cette défense ne lui pas communiquée à Newman : l'évêque de Birmingham avait espéré pouvoir la faire lever : la Propagande Intervint de nouveau, en février 1867, et arrêta l’entreprise.

Il fallait cependant donner satisfaction aux besoins intellectuels des cal Indiques. Manning avait rêvé de fonder à Rome une écolo de hautes études ; un pareil projet ne pouvait rencontrer que de l’opposition ; c’est en Angleterre que doit se formell'élite, capable d’exercer une action prof onde sur le peuple anglais : le but des universités anglaises était, d’ailleurs, de former avant tout des hommes d’aotion. Il roslail à fonder une université eatholique en face « les universités existantes. Pendant longtemps les évoques anglais rejetèrent, comme irréalisable, ce projet, qui fut finalement adoptéau [Ve concilede Westminster, aoûl 1873, décidant la création do l’université de Kensington ; Cl. Catholic higher Studies in England, dans Dublin Reviem, nouv. sér.. I. xxii. p. 187-189 ; The new Scheme of catholic higher Education, ibid., t. xxiii. 441-474. Les ressources ne manquèrent pas, au début ;.Manning sut recruter un corps professoral, à la hauteur de sa tâche, il obtint l’approbation de Rome qui renouvela, a ce propos, la défense faite aux catholiques de lié quenterles anciennes universités. Cf. Work and Wants ofthe Church in England, Miscell., t. iii, p. 346..Malgré cet ensemble de circonstances favorables, l'échec fut lamentable : en cinq années, quatre vingt-dix-sep1 élu dianls fréquentèrent Kensington ! Misai !., t. ii, p. 3 19. La volonté de Manning de maintenir l’université sous sa dépendance immédiate était contraire aux habi anglaises de self-government, déplut aux laïque : et fut cause en partie de l’insuccès. Mais de plus, toujours par suite des mêmes préventions, Manning s'était privé du concours et de l’inllm nce des jésuites et avait écarté Newman. Le fondateur de l’Université de Dublin aurait, sans aucun doute, grâce a l’expérience acquise, a sa forte personnalité, à sis rares qualités intellectuelles, assure lo succès de la nouvelle université : il s’imposait, toul le monde le désignait ; on lui préféra.Mgr Capoi. qui fut incapable de mener a bien l’ouvre entreprise.

L’insuccès n’amena pas Manning à une meilleure intelligence de la situation Les défenses portées avaient été inefficaces : les cal Indiques continuaient a aller a Oxford ou a Cambridge. En 188Ô, dans une