Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/276

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

MARC SAINT I l’A WCKI.ISTK

t-si un des pointa d’appui de la théorie émisa par ritlques, d’aprèa lesquels le second évangile le plus paullnien des synoptiques : le rédacteur y aurait Introduit quelques unes des Idées caractéristiques de saint Paul, Idées étrangère* d’ailleurs a la sus. |a deux exégètes de l'école de rubingue, Volkin.ir. dans Markus and dit Synapse dtr Boangelien, it Holsten, Die sgnopttschen Boangelien, Eieidi ivaient Interprété le second évan gile comme une apologie du paullnlsme, qu’ils opposais ; gile primitif. Cette thèse avait été abandonnée, bien que beaucoup île critiques aient admis une certaine Influence plus ou moins directe, plus ou moins étendue, de la pensée de saint Paul et surtout de son vocabulaire sur l'œuvre de Mare, son comparât. Mais des exégètes récents, parmi lesquels surtout a. Lolsy, ont -épris l’hypothèse du paullnlsme de Mare, en lui attribuant une Importance telle qu’on en fait presque la elef du second évangile. On prête d’abord a saint Mare l’intention de faire, d’une façon plus ou moins voilée, l’apologie de saint Paul en face des apôtres galiléens. lài realité, nulle part dans le second évangile, n’apparait la personnalité de saint Paul, bien qu’on prétende le reconnaître dans l’exorciste étranger, ix. 38, 39, ou même dans l’enfant que Jésus propose en modèle à ses disciples. ix, 36. Quant a l’Insistance avec laquelle saint Marc souligne la difficulté qu’ont les Douze à comprendre ment de Jésus, rien n’y révèle une intention de polémique, et le désir de grandir saint Paul au détriment des premiers apôtres : la lenteur des pêcheurs galiléens devenus disciples du Christ à entrer dans les idées de leur Maître n’a rien que d’historiquement vraisemblable, et il n’y a pas de raisons de prêter i l'évangéllste qui l’a soulignée d’autre intention que celle de reproduire les faits dans leur vérité.

Ou attribue surtout a l’Influence de saint Paul des doctrines théologiques caractéristiques de renseignement de l’Apôtre et qu’on croit retrouver chez l’auteur du second évangile. Mais une remarque générale s’impose, formulée même par un critique aussi indépendant que M. Goguel, op. cit., p. 3C0 : « Les ana. incontestables que présentent l’ensemble d’idées qui forment le fond du second évangile avec le système [ue de Paul ne doivent pas faire perdre de vue le fait que certaines des plus essentielles d’entre elles sont courantes dans le christianisme primitif, telles que, par exemple, les idées de la messianité de Jésus t de la nécessité de sa mort pour la réalisation du plan divin, en vue de l’avènement du royaume céleste. Rien ne permet donc d’alTinner que ce soit de Paul que Marc tienne ces notions. Cette affirmation ne erait justifiée que si des idées comme celle de la mort rédemptrice, de la réprobation des Juifs et de l’appel des Gentils se présentaient dans le second évangile avec les précisions théologiques que leur a données aint Paul. Or, rien n’est moins démontré. La valeur rédemptrico de la mort du Christ n’est pas, quoi qu’en dise M. Loisy. une idée spécifiquement paulinienne. Beaucoup d’exégètes, mime ma catholiques, admettent que saint Paul sur ce point dépend de Jésus, dont il a seulement développé la pensée. Le caractère technique du mot Xôrpov quc saint Marc prête a Jésus pourrait aire penser à une influence paulinienne. m fu’il exprime n'était pas étrangère 1 1 udaïsme et. rien, même du point de vue strictement historique, n’empêche de la prêter à je, . a l’universulisme de saint Mire, où l’on prétendvoir un re’let de l’universalisme de saint Paul, il est notablement moins accusé que celui de saint Luc. Ce qui caractérise l’universalisme de saint Paul, c’est l’admission des Gentils au salut sans qu’ils se sou i<* ;.s

mettent aux pratiques du judaïsme : de cela, nu les déclarations de Jésus sur Le sabbat et sur les aliments puis et Impurs que rapporte saint Marc, il n’est pas question dans le second évangile ; il V 68l seulement.lit que l'Évangile doit être prêché a tous les peuples, mais cette idée n’est pas spéciale a saint

Paul, et l’universalisme qu’elle exprime n’est que

. celui des prophètes élargi dans le cœur de JéSU

Lagrange, op. cit.. p. cxlvh. Enfin l’idée que les Gentils prendront la place des.luils dans le royaume de

Dieu n’est pas développée eu théorie théologique et

psychologique dans le second évangile, connue elle l’est dans saint Paul.

L’influence doctrinale de saint Paul sur saint Marc n’est donc pas démontrée. On ne pourrait du moins la supposer qu’en l’entendant dans un sens très large, en admettant par exemple, avec M. Jacquier, Histoire des livres du.Y. T.. t. n. p. 108. que saint Marc a pu donner plus d’importance à certaines idées parce qu’elles faisaient le fond de l’enseignement de saint Paul. Ce qu’on admettra plus facilement encore, c’est une inlluence du vocabulaire de saint Paul sur celui de saint Marc. De fait, on a relevé dans le second évangile un certain nombre de termes, et spécialement d’alliances de mots, assez caractéristiques du langage de saint Paul, et qui, d’ailleurs, ne comportent aucune doctrine spécifiquement paulinienne (on en trouvera une liste dans Lagrange, op. cit., p. cxui sq.). Sur ce point on peut conclure avec E. Mangenot, Les Evangiles synoptiques, Paris, 1911, appendice i : le paulinism de Marc, p. 381) : « Je ne vois aucun inconvénient à reconnaître, le cas échéant, que le second évangéliste a exprimé la pensée authentique de Jésus et la tradition primitive des apôtres en des termes que ni Jésus ni les premiers apôtres n’ont réellement employés, mais que Paul, nourri et pénétré de la tradition des Douze, a mis en usage pour rendre très exactement l’enseignement do Jésus et des apôtres. Je reconnaîtrais alors un fond primitif sous une forme postérieure, .pli ne l’aurait ni altéré, ni modifié, i Cette inlluence est d’ailleurs tout à fait vraisemblable, si l’auteur du second évangile est, comme la tradition ecclésiastique l’affirme, saint.Marc, compagnon de saint Paul

Comme dans l’article sir suint Luc, on ue troivera mentionnés ici ni les ouvrages d’introduction au Nouveau lesta nent ni ceux qui traitent de la théologie du Nouveau Testament en général, ni les études relatives aux Synoptiques et à leurs rapports, niais seulement ceux qui ont pour objet spécial le second évangile.

I. Commentaires.

Chez les Pères.

Les commentaires du second évangile sont très peu nombreux. En

grec, il n’y a guère à citer que la Calena in euang. S. Ma : a, attribuée à Victor d’Antioche par le premier éditeur, Peltanus, à saint Cyrille d’Alexandrie par Cramer, qui l’a éditée dans Catenx grtecorum Palrum, Oxford, 1840, t. i, p 2 13-U7. — Ces homélies sur saint Marc publiées en traduction latine dans les œuvres de saint Jean Chrysostome, ont été restituées à saint Jérôme par doai G. Morin, qui les a publiées dans les Analecta Mandsolana, t, m b, p. 319-370. Dom Morin place a Bo.ne, au v siècle, la compoàtion d’un autre commentaire, publié dans P. h., t xxx col 589-644 et faussement attribué à saint Jérôme. ' > lu Moyen Age. — S. B*de le Vén., In Marci evang. expis.tio, P. L., t. xcii, col. 133-302 ; Théophylacte, Enarrat. in -ri ;. Muret. PG., t. cxxiii, col. 192-681 ; Euthymius, Cbmm. in M wcum, P. G., t. cxxix, col. 769sVj saint l’hoius, Calena aure.i in Uirci euang., dans Opéra. Paris, 1876, t. xvi, p. 499-660.

! tux V/V-w.V.V liécles. — 1. Catholiques. — Patrizl, /„ Marcum comm., Rome, 1862 ; Bisping, Erkl&runo der Boangelien nach Markus und Lukas, Munster-en-W., 1868 ; t, i : „ingelinm nach Markus, Munich, 1870 ; schanz, Commenter uber dos Eu. des heil. Markus, FWbourg-eali 1881 Knabenbauer, Comm. in Eu. sec. Marcum, 1 ans, 1891 ; Ce’ulemans. Comm. In Eu. sec. Marcum. Mallnes, 1 899 ;