Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/282

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son propre pi n'. Orphelin a l’Age de treize ans. ii dire crs l’an 1 105, il étudia la rhétorique sous Jean Chortasménos, et la philosophie mhi> Georges Gé mlste, m fameux depuis sous le nom de Pléthon. Nous devons » nements a un synaxaire encore

Inédit, mais que nous allons publier prochainement, dû à la plume de Jean Eugénlcos, le propre frère de Marc Au bout de quelques années, l'élève devint maître a sou tour, et il vit se grouper autour de sa chaire de nombreux disciples, dont quelques-uns ont un grand nom dans l’histoire. Tels sont, pour M nommer que les deux plus illustres. Théodore Agalllanosel Georges Scholarios ; ils témoignent tous les deux aoir suii les leçons d’Eugénicos, le premier

dans une autoapologie encore inédite, mais que nuis

publierons bientôt, le second dans une lettre écrite vers 11-11 à.son ancien maître. /'. (/'.. t. > î x. col. 7 10 A. Au rapport d’Agalllanos, le futur archevêque d'Éphèse portait alors le titre de prrop. dont les fonctions consistaient a expliquer les saintes lettres a l'église patriareale. 1 In 1 116, a la mort du patriarche Kuthvme. Manuel Eugénlcos était devenu vo-ri : '.'^ tSv fatopov : c’est ainsi qu’il se désigne lui même, en tête du canon qu’il écrivit a cette date a la louange du prélat défunt, son bienfaiteur.

A l’Age de Vingt-Six ans. par conséquent ers 1 IIS. indonnant et ses fonctions et ses titres. alla se faire moine, sous le nom de Marc, dans l'île d’Antigoni. a l’entrée du golfe de Nicomédie. Il y vécut deux ans sous la direction d’un certain Syincon. sur lequel on voudrait être plus amplement renseigné. Mais les incursions turques devenant de plus en plus menaçantes, maître et disciple jugèrent prudent de quitter leur île pour chercher dans la capitale un abri moins précaire. Ils se fixèrent au monastère de Saint-deorges des Manganes, dont on vient de retrouver l’emplacement entre la pointe du sérail et Gui Hane. aux environs de Deirmen-Kapou et de DémirKapou ; c’est dans cette retraite que Marc composa, au dire de son frère, la plupart de ses ouvrages ; quelquesuns ne sont que des réponses à des questions posées par l’empereur Jean VIII Paléologue, et ce détail nous montre en quelle estime on tenait à la cour le moine des Manganes. Aussi n’est-on pas surpris de voir Marc prendre part a ces laborieuses conférences, où s'élaborèrent entre Constantinoplc, Rome et Bâle, les projets qui ne tardèrent pas a amener la convocation à Ferrare d’un concile général, où les Grecs devaient se rendre.

Durant les pourparlers, le vieil archevêque d'Éphèse, Joasaph, étant venu à mourir, Marc lui fut donné pour successeur dans le courant de l’année 1-137. C’est encore lui que le patriarche d’Alexandrie d’abord, puis le patriarche de.Jérusalem choisirent pour procureur au concile. Ce changement de procuration était survenu à la demande de l’empereur ; comme il entraînait des conséquences dans l’ordre des préces, il donna lieu à une assez vive querelle, où le nouvel archevêque d'Éphèse laissa voir les premiers .symptômes de cette ombrageuse susceptibilité, qui allait se montrer au concile dans toute sa laideur. Finalement, c’est comme procureur du patriarche d’Antioche qu’il devait siéger a rassemblée. On mit. la voile pour l’It Î7 novembre 1 137, et. le n mars

1438, eut lieu a Ferrare la première entrevue du pape avec les préla Quant au concile proprement

lit, il ne s’ouvrit que le 9 avril.

Sur les premiers débats de Ferrare, au cours desquels fut examinée la question du purgatoire, Marc nous a laissé trois discours d’inégale longueur, mais ment intéressants ; il en sera question plus loin au paragraphe relatif a ses ouvres polémiques. Au mois d’octobre suivant commença la fastidieuse dis dict. de. tki.mi. (. r.

CUSSlon sur la procession du Saint Esprit, OU plutVd

sur l’addition du Filioque au Bymbole, la séance du

10 Octobre, Marc inaugura, par la lecture et l’Intel

minable explication des décrets des premiers COU

oecuméniques, le procédé d’obstruction dont il ne

devait plus se départir. Dans son remarquable dis cours du Il novembre, le cardinal Julien Cesarini voulut en Unir avec cette irritante chicane de l’addition pour porter le débat sur le terrain de la doctrine elle même. Mare s’y opposa de toutes ses forces : niais les Grecs, lass, -s a la tin aussi bien que les Latins de ces stériles discussions, se décidèrent a passer outre.

Sur ces entrefaites, le concile fut transfère a Florence, où les séances reprirent le 26 révrier i 139. Le 'J mars. Marc voulant répondre au dominicain Jean île Monte NlgTO, se mil à discuter un à un les textes allégués en laveur de la thèse latine, et ces escarmouches de textes ne durèrent pas moins de cinq séances

consécutives, c'était de nouveau le piétinement sur

place. Tour sortir de cette impasse, l’empereur invita Marc à exposer simplement et clairement la doctrine grecque. Marc s’exécuta dans la séance du 17 mars, et c’est alors qu’il prononça le plus Important peut-être de ses discours dogmatiques. Cela l’ail, il refusa de reparaître au concile, tout en poursuivant, dans les réunions privées de ses compatriotes, son irréductible opposition. Quand arriva en lin le moment de signer le décret d’union, il s’y refusa obstinément, prouvant ainsi aux Grecs, sans le vouloir sans doute, que la liberté à Florence n’avait pas été enchaînée par les Latins.

Rentré à Constantinople avec ses collègues, le 1 er février 1 110, il s’en échappa clandestinement le 15 mai pour se retirer à Éphèse. Mais là des difficultés d’un autre ordre l’attendaient. Les Turcs, maîtres du pays, lui demandèrent le bérat ou diplôme d’investiture de son évêché. Comme il n’en avait pas, il se trouva en butte a des tracasseries de tous genres, qui lui tirent à la lin prendre le parti de s’en aller au mont Athos, parmi les moines de Vatopédi. Mais arrêté en route par les émissaires de l’empereur, il fut retenu prisonnier à l.emnos pendant deux années entières, du mois d’août 1-1 10 au 4 août 1142. C’est à cette dernière date qu’il fut libéré, comme il en témoigne lui-même dans une épigramme que nous avons publiée et commentée dans la Revue de l’Orient chrétien, 1923, t. xxiii, p. 414, 415. 1 ne fois redevenu libre, il rentra à Constantinople et y poursuivit la lutte jusqu'à sa mort, survenue un 23 juin ; le synaxaire, auquel nous empruntons cet intéressant détail, ajoute qu’il avait alors cinquantedeux ans. Mais comme l’année n’est pas indiquée, on s’est demandé longtemps de quel 23 juin il s’agissait. Nous avons exposé ailleurs, Patrologia orientalis, t. xvii, p. 327 sq., les motifs qui nous portent à choisir le 23 juin 1111. Par contre, Mgr Mercati, qui avait opté précédemment pour l’année 1445, hésite encore a se ranger a notre avis, Scritti d’Isidoro il cardinale ruteno, Home, 1926, p. 122-126. Comme tous les détails de chronologie donnés plus haut, dans la biographie de Marc, reposent sur cette date, on voudra bien nous permettre de revenir ici sur la question.

Dans une lettre à Jean Lasilicos, Georges Sel rios parle de Marc d'Éphèse comme d’un homme déjà mort, P. G., t. ci.x, col. 655 D ; il y dit aussi aoir déjà publié deux ouvrages sur la procession du Saint Esprit. Ce dernier passage est omis comme beaucoup d’autres dans la très défectueuse édition de Migne, mais il se trouve dans la copie de la lettre susdite contenue dans le Coislin loi, f » 286. Or, cette copie exécutée par Sylvestre Syropoulos, au mois d’août 1 IL"). La conclusion s’impose : et la mort de Marc et les deux ouvrages de Scholarios sont antérieurs a cette date Marc étant mort un 23 juin, la question est main IX.

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