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MACÉDONIUS ET LES MACÉDONIENS


anlar. A, IV, i, édit. Fcder, p. 61. Son retour provoque I des scènes d'émeutes, au milieu desquelles le magister militiie Hermogène trouve la mort. Jérôme, Chronic, loc. cit. Toutefois, il ne demeure pas longtemps dans sa ville épiscopale. Le préfet Philippe parvient à se saisir de sa personne et à l’envoyer à nouveau en exil. En 343, les Orientaux de Sardiquc le condamnent en même temps qu’Ossius, Protogène, Athanase, Marcel, Asclépas et le pape Jules, Episl. orient., 26, édit. cit., p. 63. Il semble que sa vie se soit prolongée encore pendant quelques années, jusqu’au jour où il fut étranglé. Athanase, Hist. arian., 7, P. G., t. xxv, col. 701 ; De fuga, 3, col. 648.

Reconstitution.

Quoiqu’il en soit de la fin de

Paul, Macédonius apparaît comme seul évêque à Constantinople, à partir de 342. Sur son épiscopat nous n’avons d’autres renseignements que ceux que nous fournissent les historiens du ve siècle, et nous avons déjà vu que ces renseignements sont loin d'être favorables. Macédonius est représenté comme un intrigant, plus encore, comme un zélateur dont l’autorité ne parvient à se maintenir que par un perpétuel recours à la violence. F. Loofs, art. Macédonius, dans la Protest. Realencyclop., 3e édit., t. xii, p. 45, a essayé de faire la critique des récits de Socrates et de Sozomène. Une telle critique, avec le départ exact entre l’histoire et la légende, comporte évidemment un élément subjectif qui n’est pas sans danger. Mais, à s’en tenir aux grandes lignes des récits, on a certainement le droit de regarder Macédonius comme un de ces évêques sans scrupule dont l’Orient, durant le ive siècles, présente un si grand nombre d’exemples.

Parmi les événements les mieux attestés de l'épiscopat de Macédonius, se placent les persécutions dont furent victimes les novatiens, non seulement à Constantinople, mais en Paphlagonie. Socrates est particulièrement bien renseigné sur les destinées de l'Église novatienne. Ici son témoignage a pour garant le prêtre novatien Auxanon, très vieux au temps de l’historien, et qui avait lui-même eu à souffrir des violences de Macédonius : l'évêque l’avait fait mettre en prison avec un autre moine nommé Alexandre, qui était mort à la suite des mauvais traitements. Socrates, H. E~ II, xxxviii, P. G., t. Lxvii, col. 324. Les novatiens étaient d’accord avec les orthodoxes en tout ce qui concerne la doctrine trinitaire : il n’est pas étonnant par suite qu’ils n’aient pas été l’objet d’un traitement de faveur.

Afin d'étendre son influence, Macédonius fit élever Éleusius sur le siège épiscopal de Cyzique et Marothonius sur celui de Nicomédie. Socrates, H. E., II, xxxviii, col. 324.

Le récit de Socrates, H. E., II, xxxviii, col. 329, cf. Sozomène, H. E., IV, xxi, 3 sq., sur la translation des restes de l’empereur Constantin qui avaient été déposés dans la basilique des apôtres, Eusèbe, De vita Constant., IV, 70, P. G., t. xx, col. 1225, et qui furent ramenés dans l'église du martyr Acacius, est également parmi ceux que l’on doit admettre. Il est de la plus haute vraisemblance que cette cérémonie, approuvée par les uns, blâmée par les autres, ait été l’occasion d’un tumulte populaire. Mais ce tumulte n’a rien à voir avec les questions théologiques ; il apparaît bien plutôt comme le soulèvement spontané d’une foule dont on gêne la piété traditionnelle. Et lorsque Socrates fait remonter à une telle occasion le début de la brouille entre Macédonius et l’empereur Constance, il donne à un incident sans portée une place qu’il n’a certainement pas occupée. L’hostilité de Constance contre l'évêque de Constantinople, manifestée en 360 par la déposition de l'évêque, doit avoir des raisons plus élevées de politique ecclésiastique.

Ici, se pose naturellement le problème de savoir quelles étaient les opinions religieuses de Macédonius, et à quel parti il se rattachait. Cette question est difficile à résoudre. Paul de Constantinople, le prédécesseur de Macédonius, puis son rival, appartient sans doute au parti nicéen : la lettre des CJrientaux de Sardiquc le mentionne avec Athanase, Marcel, Asclépas, et les autres chefs de ce parti. Macédonius, par opposition avec lui, est élu par les ariens comme Basile à Ancyre. Encore est-il qu'à la date de cette élection, les ariens dont la position doctrinale est alors définie par les formules du concile in enerniis, puis par YEcthèse macrostique ont écarté de leurs symboles les expressions trop précises et se contentent d’affirmations vagues que les nicéens eux-mêmes pouvaient en toute rigueur accepter. Ce n’est qu’après 350, lorsque Constance est devenu seul empereur, que la lutte recommence sur le terrain doctrinal. Or, nous voyons Macédonius aux côtés de Basile d’Ancyre, et des autres chefs du parti homœousien. Philostorge, H. E., iv, 9, édit. Bidez, p. 62, raconte que les partisans de Basile d’Ancyre réussirent à entraîner avec eux -Macédonius de Constantinople. Sabinus d’Héra clée, au dire de Socrates, II. / ;., IV, xxii, 8, P. G., t. Lxvii, col. 509 A, compte également Macédonius parmi les adeptes de l’homœousianisme. Saint Épiphane signale lui aussi Macédonius comme un de membres du parti de Basile, //a ?res., Lxxiii, 23 et 27, P. G., t. xlii, col. 445 A, 456 B, et la lettre adressée n. 358 par Georges de Laodicée à un certain nombre d'évêques, parmi lesquels figure Macédonius, Sozomène, H. E., IV, xiii, 2, montre que l'évêque de Constantinople se rangea aux côtés de Basile d’Ancyre dès la formation du parti homœousien.

Il demeura fidèle à ce parti. Lors de la première session du concile de Séleucie, Socrates, H. E., II, xxxix, P. G., t. lxvii, col. 333 B, il était absent sous prétexte de maladie ; mais il assista à la troisième session aux côtés de Basile d’Ancyre. xl, col. 336 D. Et en 360 il fut déposé par les acaciens en m 'me temps qu'Éleusius, Basile et les principaux membres du groupe homœousien. Socrates, H. E., II, xlii, P. G., t. lxvii, col. 349 D ; Sozomène. H. E.. IV, xxiv, 3, t. lxvii, col. 1189 B ; Philostorge, H. E., v, 1, édit. Bidez, p. 66 ; Jérôme, Chronic, ad an. Christi 359, édit. Helm, p. 214 ; Chronicon paschale, ad ann. 360, édit. Bidez, p. 224. Eudoxe d’Antioche le remplaça sur le siège de Constantinople.

Après sa déposition, Macédonius disparaît de l’histoire. Socrates, H. E., II, xlv, P. G., t. Lxvii, col. 357360, veut qu’il se soit encore agité pendant quelque temps et qu’il ait tenté avec Sophronius et Éleusius de reconstituer un parti, lequel n’aurait été d’ailleurs que le parti homœousien rajeuni et animé d’une nouvelle vigueur. Sozomène, H. E., IV, xxvi, 1. P. G.. t. lxvii, col. 1197, rapporte seulement que Macédonius, une fois chassé de la capitale se retira en un lieu voisin de Constantinople et y mourut. Cette mort doit être arrivée assez peu de temps après 360 ; en tout cas, Macédonius n’apparaît nulle part dans l’histoire des homœousiens à partir de cette date. Les historiens du ve siècle se contentent de parler des macédoniens ; et nous avons déjà montré que cette expression n'était pas exacte, puisque Macédonius n’avait joué aucun rôle dans la formation du parti.


III. L’hérésie macédonienne. —

Histoire.


Les historiens du ve siècle, et spécialement Socrates et Sozomène, fournissent de nombreux renseignements sur l’histoire du parti homœousien après 360. Ces renseignements sont d’autant plus importants à recueillir qu’ils sont enpruntés à Sabinos, un membre de ce parti. Cf. F. Geppert, Die Quelten des Kirchenhistorikers Sokrates Scholastikus, Leipzig, 1898 ;