Page:Alfred Vacant - Dictionnaire de théologie catholique, 1908, Tome 9.2.djvu/494

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enseigne que, quand M. trie donna son consentement a l’incarnation, elle comprit que, par ce consentement, elle se consacrail et s’unissait au sacrifice du Rédempteur, Sermones pro festipitatibus… Y. Mariés, wna.

vu. a. l. c. m. Optra omnia, Paris, lo.'i.'>. t. iv, p, 126. Par un martyre admirable Marie s’offrit dès lors et i-..ur.i a Dieu, on union avec Jésus s’offrant luiméme en holocauste à son Père. Serm., viii, a. '_', c i, l>. 131. En donnant oc consentement pour la réparalion île toute l’humanité, Marie le donna aussi pour son propre salut. Serin. viii, a. 1. c. iv, p. [31, (.ai Manc elle-même eut besoin de rédemption. Saint Antonin île Florence | : l 159) nomme Marie adjutrtx nostnr rtdemplionis et mater noslree spiritualis generationis. Summa theol., part. IV. lit. xv, c. i. 2, t. iv. col. 1002. Vers la même époque. Denys le Chartreux (t tl7l> indique, comme raison providentielle îles souffrances de Marie au pied de la croix, la coopération qu’elle devait, selon le plan divin, apporter à notre salut. De prteconio et dignitate Morue, I. [11, 25, opéra. Tournai. 1908, t. w. p..">r> : > : /)< dignitate et laudibus B. M. Y.. I. 11. a. m. t. wwi. p, 99. C’est par Marie, dit Gabriel Biel, que notre rédemption a été consommée. De /eslis diote Virginia Marinvarit ulque eruditi sermones. xv.Brescia, 1583, p. 82. Pelbart appelle Marie adjutorium redemptionis, <>/>. cit., p. 108.

Suivant Gicbtove ( + 1543), Marie, après son divin Fils, peut à sa manière, être appelée rédemptrice et réparatrice du genre humain. Par ses souffrances volontairement acceptées, elle a coopéré à notre rédemption Ainsi elle a souffert, non pour elle-même, puisqu’elle n’avait point de pèche ; mais pour nous ur notre salut. De dolore H. M. Y. in passione Filii sui. xi sq., Paris. 1517, p. 70 sq. Saint Pierre Canisius affirme que, selon la doctrine des Pères qui [renée ont comparé Marie, cause de notre salut, i Eve, cause de notre damnation, la nouvelle Eve doit être comprise parmi les causes secondaires qui ont coopéré à notre rédemption. Commrnlarii de verbi Dei corruptelis. part. II. I. Y. c. xxxi. [ngolstadt, 1583, t. iii, p. 811.

A cause des attaques des protestants, la coopération de Marie à la rédemption fut particulièrement étudiée par les théologiens à la fin du JCVP et pendant le xviie siècle. Suarez montra, par de multiples téraoi-'s de la tradition catholique, que.Marie, bien qu’elle ne nous ait point rachetés, et qu’elle ne nous ait rien mérité de condigno. a cependant coopéré à notre salut en concevant Jésus-Christ, l’auteur de notre salut, en priant pour nous et en méritant de congruo notre salut. In 1 // m.S. Thomie, t. u. di-p. XXIII. sect. i. ii, -4. Jean de Carthagèno rapporte les deux objections principales que l’on faisait valoir contre la coopération de Marie à la rédemption : on porterait atteinte à la souveraine excellence de la rédemption de Jesus-Cbrist, seul vrai rédemptet r et on pactiserait avec des assertions hérétiques attribuant à Marie le salut du genre humain. Puis il prouve. par de nombreux témoignages, que Marie a vraiment coopéré à notre rédemption. Cette coopération est expliquée dans les terme > mêmes de Suarez. La conclusion est que les objections tombent d’ellesmêmes, puisque Jésus seul nous a vraiment rachetés. Marie a coopéré seulement par ses prières, par ses mérites de congruo, et en fournissant à Xotre-Seigncur le corps qu’il devait immoler pour notre salut, op. il.. I. XII, hom. xi, t. ii, p. 30 sq. Même démonstration chez Novato, op. cit., t. i. p. 379 sq. I.a coopération de Marie a consisteprincipalement dans l’offrande du sacrifice de son divin lils pour la rédemption du monde. A cette offrande, Marie joignit ses propres souffrances, endurées avec une très parfaite charité et offertes pour les pécheurs. Ce fut donc

une simple participation à la rédemption de Jésus Christ, la seule redempt ion véritable. Même enseignement chex Christophe de Vega, op. cit., t. ii, p. lit sq. Théophile Raynaud, tout en admettant la réalité de la coopération de Marie à notre rédemption, msiste pour que cette doctrine soit bien comprise : Non sunt tamen isia vel paastm promenda vel absque convenienti tnterprttatione. Toute notre rédemption, formellement accomplie par.lesiis Christ seul, n’a eu besoin d’aucun complément offert par Marie, op. cit., opéra, t. vi, p. 22 l sq. Selon Georges de Rhodes, Marie peut être appelée véritablement rédemptrice du monde, avec dépendance de Jésus-Christ, lai vertu de ses mérites, et de congruo, elle a mérité tout ce que Jésus-Christ a mérite pour nous, d’une manière principale et de condigno. Op. cil., t. n. p. '_' ! >.'> sq. Mans son iv sermon sur la file <L' l’Annonciation, Bossuet explique comment Marie a coopéré a notre salut par le consentement qu’elle a donné a l’accomplissement du mystère de l’incarnation. Bourdaloue, dans un sermon sur la dévotion a la sainte Yici / prononcé en la fête de l' Assomption, justifie particulièrement, d’après l’autorité de saint Bernard, le titre

de médiatrice et de réparatrice des hommes donne à Marie, et celui de coadjutrice de Dieu dans l’accomplissement de notre salut. Même enseignement dans son deuxième sermon sur l’annonciation.

Au xviire siècle. Trombclli if 1781) montre que le titre de rédemptrice, ou de réconciliatrice du genre humain, peut être donné à Marie, non dans le sens strict qui convient à Jésus seul : mais dans un sens large et non rigoureux, parce qu’elle a coopéré à l’oeuvre de notre rédemption par le' consentement qu’elle a donné à l’incarnation. De cultii publico ab Ecclesia B. Maria exhibito, diss. VIII, dans Bourrasse, t. îv. col. 285 sq. Sedlmayr justifie également le titre de coopératrice à la rédemption, ou de corédemptrice, donné à Marie, op. cit., dans Bourrasse, t. vii, col. 1275 sq.

Au xix° siècle, le même enseignement est communément donné par les théologiens.

Ventura, I.a mère de Dieu, mère des hommes, Lyon, 18 15, p. 293 sq. ; Jeanjacquot, Simples explications sur la coopération de la très sainte Vierge à V œuvre de la Rédemption, Paris, 1868 ; cardinal Pie, Oîuvres, Poitiers, 1800, t. iii, p. I2N ; cardinal Billot, De Verbo incarnats, 3e édit., Rome, 1900, p. 366 ; I. épicier, op. cit., p. 530 sq. ; L’immaculée Mère de Dieu corédemptrice du genre humain, Turnhout, 1906 ;.lanssens, op. cit., p. 109 sq., 786 sq. ; Terrien, L<i mère des hommes, Paris, 1902, t.l, p. 347 sq. ; Depoix, op. cit., p. 178 sq. ; Campana, Maria nel dogma cattolico, Turin, 1909, p. 129 sq. ; I'. IIuRon, Tractaius de D. Yirgine Deipara, Trælalus dogmatici, Paris, 1920, t. iii, p. -176 sq. ; J. Bittrémieux, op. nL, p. 16-133,

Cependant quelques théologiens, comme Scheeben, Ilandbuch der kaiholischen Dogmalik, Fribourg-en-B., 1882, t. m. p. 591 sq., tout en admettant que Marie a coopéré à la rédemption par son consentement donné à l’incarnation, et qu’elle a mérité de congruo tout ce que Notre-Seigneur a mérité pour nous de condigno, estiment que l’expression corédemptrice ou coopéra trice à la rédemption, bien qie susceptible d’un sens très vrai, doit être employée avec quelque restriction ou doit être omise. Noir aussi Revue tics sciences philosophiques et théologiques, 1907, p. 799.

En terminant cette esquisse historique, il est utile de rappeler que la coopération de Marie a nol re rédemtion a été affirmée par le magistère ordinaire des souverains pontifes, notamment de Léon XIII et de Pie X. Dans l’encyclique de Léon XIII Adjutricem popull, du 5 septembre 1895, Marie est appelée sacramenti humanæ redemptionis patrandt administra et reparalrix totius orbis. Pie. dans l’encyclique Ad diem illum, du 2 février 1904, affirme que, par la corn-