Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/103

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comme ceux des hommes, sont souvent bien trompeurs !

Une rangée de fenêtres égales couronne le faîte du donjon ; c’était là que le seigneur postait ses sentinelles ; nul ennemi n’eût pu se diriger vers le château sans être aperçu à une grande distance : il n’y avait donc aucune surprise à redouter. En descendant de ce belvédère prodigieux, je découvre au milieu des décombres couvrant une plate-forme saillante un sapin de haute stature, qui a poussé là par hasard. Le vent des forêts du Jura le sema sans doute en passant sur les tours de Wufflens.




M. de S....... m’attendait dans son cabinet d’où l’on découvre Morges, et il m’a montré le terrier de la chatellenie et la généalogie à peu près complète de sa maison ; l’original de ces documents fut anéanti dans le pays à l’époque de la Révolution helvétique, il fallut faire prendre copie de la copie qui avait été envoyée à Berne.

— Vous voyez ce champ, me disait M. de S....... en m’attirant vers son balcon et en me montrant de la main la plaine qui s’étend du côté de Tolochenaz, — où Mme la duchesse d’Otrante possède une campagne nommée le Châlet ; — c’est là que des misérables, sous la conduite