Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/169

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Cuiller qui avaient tenté de l’escalader l’année précédente.

Le pays de Vaud eut à souffrir du passage de ces troupes, qui brûlèrent le château de Rolle appartenant à un membre de la Cuiller, dispersèrent les Savoyards et entrèrent à Genève où elles restèrent quelques jours, buvant sans le payer le vin des chanoines et se chauffant dans les corps-de-garde avec les statues des saints prises au couvent des Dominicains ; « car, disaient les soldats protestants, les idoles de bois ne sont bonnes qu’à faire du feu en hiver. »

Après le départ des Suisses les gentilshommes de la Cuiller se remirent en campagne, nouvel appel des Genevois aux Bernois ; Farel et Saunier arrivent, on augmente les fortifications de la ville, et le clergé catholique n’ayant pas voulu contribuer à payer la dépense occasionnée par ces travaux urgents, perd toute espèce d’influence, Environ neuf cents Neufchâtelois descendent de leurs montagnes, battent à Gingins les Savoyards beaucoup plus nombreux et s’avancent vers Genève pour lui porter secours : aux prières des Bernois et du bailli de Vaud, ils retournent chez eux. Enfin Berne sort de l’inaction, et prenant pour prétexte de rupture les hostilités commises contre son territoire par le châtelain de Murs, déclare la guerre au duc.

Son armée, sous la conduite du capitaine Nægueli, se