Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/17

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d’après un petit dictionnaire géographique) ; on y trouve en effet une cascade formée par le torrent de l’Orbe.

Le paysage devient de plus en plus gai et riant, la vigne commence à se montrer et succède au mélèze sévère, plus de cabanes de planches, mais des maisons propres, assez élevées, bien construites et surmontées de belles charpentes.

J’ai eu bien froid en traversant le Jura, car il neigeait sur les hautes cimes et un vent glacial poussait le brouillard dans les gorges pierreuses que nous suivions. Au sortir de ces défilés ardus, l’air redevint doux et le soleil de la saison reparut avec une nature moins inclémente.

À droite j’entrevis un vallon profond ; au milieu du vallon un monticule, et sur ce monticule baigné par l’Orbe, une vieille tour en ruine ; cette masure a nom les Clées, c’était autrefois l’un des châteaux forts destinés à défendre les avenues du pays de Vaud, une des Clefs de cette province. Il s’y nicha des brigands féodaux qui infestaient les routes d’alentour, et du haut de leur repaire fondaient sur les voyageurs et les détroussaient ; le château fut pris et rasé, puis rebâti dans le douzième siècle, et finalement brûlé par les Fribourgeois et les Bernois dans leurs guerres avec un comte de Savoie, baron de Vaud.

J’ai passé ensuite à Orbe, où il y a un pont élevé et d’un travail hardi sur l’Orbe limpide qui coule dans un