Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/182

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L’ancien bailli de Nyon et Matthisson se sont suivis de près dans la tombe (1831 — 1832) ; l’un a fini ses jours à Genève, — sa ville de prédilection, celle où il avait passé sa jeunesse et connu Cramer, Abauzit, Jallabert et Moultou ; — l’autre, après avoir été professeur, lecteur de la princesse d’Anhalt-Dessau, conseiller intime de légation du roi de Wurtemberg, premier conservateur de la Bibliothèque royale de Stuttgard, après avoir revu des lettres de noblesse du roi actuel de Wurtemberg, s’est éteint à Woertlitz, âgé de 70 ans ; il était né à Hohendodeleben, dans les environs de Magdebourg.

Pendant son séjour à Nyon, près du lac qu’il aimait tant, Bonstetten accueillit et protégea les proscrits de notre révolution, et bientôt, à la chute de l’État de Berne et de la domination bernoise dans le Pays-de-Vaud, il dut lui-même accepter les offres d’un ministre de la cour de Danemarck et se réfugier à Copenhague.

Il eut pour amis, outre ceux que j’ai cités, le poète anglais Gray, Mme de Staël et Charles Bonnet dont j’aurai à m’occuper dans quelques jours, M. Stapfer et Mme Frédérique Brun.

Dans un voyage à Yverdon il fit la connaissance de J.-J. Rousseau, mais il ne paraît pas qu’il ait entretenu depuis lors des relations avec lui.