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Hugo), le Lac (de Lamartine), et le Poète mourant, de Millevoye). Le père de M. L. Niedermeyer naquit en Allemagne ; son fils est digne du pays qui a produit les plus grands musiciens : Gluck, Haydn, Mozard, Beethoven, Weber, Meyerbeer, Sporr, Mendelssohn et tant d’autres[1].

Le château de Nyon, dont la position et la structure sont si remarquables, rappelle trois hommes célèbres, trois contemporains unis par une étroite amitié : Bonstetten, Matthisson et Muller.

Le premier, publiciste érudit, philosophe, métaphysicien et de plus poète par le style et la pensée, homme bon, pieux, exalté et sensible, né d’une famille patricienne bernoise, occupa en qualité de bailli le château (1787 — 1793), y vécut deux ans avec le second, — un des meilleurs poètes lyriques de l’Allemagne, comme tu sais, — et y reçut souvent le troisième, célèbre par son Histoire des Suisses.

On peut dire que le philosophe a donné un historien aux pays helvétiques en engageant Muller à écrire, et que celui-ci a doté la science d’un génie de plus en mettant une plume dans la main de Bonstetten.

  1. Lausanne a produit aussi un musicien maintenant fixé en France et digne d’être cité bien qu’il ne se soit révélé encore que par des compositions légères pour le piano, gravées en grande partie à Genève, et des succès de salon ; je veux parler de M. le marquis de Langalerie, ancien officier de la Garde royale, et dont la famille est d’origine française.