Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/185

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d’un journal dénué d’intérêt, empreint d’une monotonie augmentée par l’influence de ce temps très propice au spleen.




J’ai essayé, dans mon avant-dernière lettre, de te donner une idée de la détresse extrême dans laquelle était Genève, bloquée par le duc de Savoie, inquiétée continuellement par les gens de la Cuiller, troublée au dedans par les tentatives de réformation des apôtres français, l’opposition des chanoines, les menées des mammelus ; cette position ne faisait que s’aggraver de jour en jour, les citoyens avaient peu d’espoir de salut, et sentaient bien qu’ils ne pouvaient être débarrassés de leurs ennemis que par une assistance étrangère.

Ce fut alors que Baudichon, capitaine-général de la ville, arbora un drapeau semé de larmes de feu et fit la revue des hommes qui s’enrôlaient volontairement pour tenter une sortie et aller chercher au dehors des auxiliaires et des provisions ; 400 soldats se trouvèrent sous les armes, mais comme ce nombre était insuffisant, on emprunta quelque argent à la ville de Berne et l’on envoya un des principaux bourgeois faire des levées dans le Jura.

Le récit des malheurs de Genève, de pressantes supplications et la promesse d’une solde raisonnable enga-