Page:Alfred de Bougy - Le Tour du Léman.djvu/214

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un jardinier dans un parc au bord du lac, — c’était le moment des semailles et il avait plu.

— Voilà un vilain temps pour les voyageurs, répliquai-je en montrant ma chaussure souillée par la boue des chemins.

Ce qui fait du bien aux uns fait du mal aux autres.

*

La littérature cadavéreuse et à fortes émotions pervertit le goût moral, comme l’usage journalier des mets épicés et des liqueurs alcooliques gâte le goût physique.

*

Je cherche vainement dans l’histoire littéraire des fils de grands écrivains ayant marché sur les traces de leurs pères. Les tentatives faites par ces pauvres rejetons pour conserver son éclat au nom qu’ils portaient furent presque toujours malheureuses.

Qui songe maintenant, par exemple, à Louis Racine et à Crébillon fils ? Qu’ont-ils produit qui soit digne des deux tragiques auxquels ils devaient l’existence.

Je doute fort que M. Alexandre Dumas fils et M. Henri de Kock puissent égaler jamais leurs illustres papas.


Mais trêve de sentences et d’aphorismes.